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Archives pour 01/2015

“KURDISTAN?”

30/01/2015 6 commentaires

Un nouvel article est en ligne sur DDT21 : ” KURDISTAN ? “

Quand les prolétaires sont contraints de prendre leurs affaires en mains pour assurer leur survie, ils ouvrent la possibilité d’un changement social.

Des Kurdes sont forcés d’agir dans les conditions qu’ils trouvent et qu’ils tentent de se créer au milieu d’une guerre internationalisée peu favorable à l’émancipation.

Nous ne sommes pas là pour les « juger ». Ni pour perdre la tête.

La suite  ici :

http://ddt21.noblogs.org/?page_id=324

Kurdistan : Tout commence par la contrainte

30/01/2015 2 commentaires

Texte écrit initialement pour SIC , revue internationale pour la communisation,  et publié sur le site http://peaceinkurdistancampaign.com/2014/12/22/a-revolution-in-daily-life/ et repris sur libcom.org

Tout commence par la contrainte

Canton de Cizîrê, Rojava

« Le rapport d’exploitation contient de façon immanente un rapport de domination directe, d’assujettissement et de contrôle social et policier. Mais si on prend le rapport de domination, d’assujettissement, pour l’ensemble du rapport d’exploitation, la partie pour le tout, on perd en route le rapport d’exploitation et les classes. Le moment de la coercition, pris comme point de départ et posé comme la totalité du rapport de l’individu à la société, sombre inéluctablement dans le point de vue de l’individu isolé et de la critique de la vie quotidienne. »

Théorie Communiste, Le Plancher de verre.

Une révolution dans la vie quotidienne

Dans tous  les secteurs administratifs du canton de Cizîrê, les gens travaillent, principalement sur la base du volontariat, pour mener à bien d’ambitieuses transformations de la société. Des médecins veulent construire un système moderne d’assurance maladie gratuite mais aussi, nous ont-ils dit, collecter  et diffuser  le savoir local sur les remèdes qui avaient été étouffé et changer les conditions de vie dans leur ensemble. Ils nous ont expliqué que leur objectif était de construire un mode de vie libéré des séparations (entre les gens et entre les gens et la nature) qui sont la cause des maladies physiques et mentales. Les universitaires veulent orienter l’éducation vers les problèmes sociaux actuels. Ils ont l’intention, c’est eux qui le disent, d’abandonner les examens et de d’abolir  les clivages entre professeurs et étudiants et entre les disciplines en vigueur. La nouvelle discipline de la “gynologie” (la science des femmes) élabore  une interprétation alternative de la mythologie, de la psychologie, des sciences et de l’histoire. Toujours et partout, nous a-t-on dit, les femmes sont les principaux acteurs économiques et ce sont elles qui sont chargées des questions concernant “l’éthique et l’esthétique”, “la liberté et la beauté”, “le fond et la forme”. La révolution vise à dépasser les limitations posées à  ces activités quand l’État est pris comme modèle du pouvoir. Lire la suite…

A propos de Charlie (suite)

29/01/2015 6 commentaires

Du citoyen Charlie à la « dernière instance »

(sur le commentaire n° 10 de Rataxès)

 Je suis désolé de la longueur de cette réponses, mais les questions soulevées par Rataxès, parfois en un ou deux mots, nécessitent d’ouvrir beaucoup de tiroirs pour y répondre.

            Je suis en gros d’accord avec le commentaire (n° 10) de Rataxès (R) : « chaque classe sera renvoyée à sa propre situation », c’est aussi ce que suggère, paraphrasant la citation des Luttes de classes en France, la fin de ma réponse précédente (commentaire 9). Mais comment se fait ce « renvoi », quel est sa mécanique et au final : qu’est-ce qu’une classe ?

C’est là où j’ai du mal à partager la belle assurance de R ou celle de Marx dans La Sainte Famille (voir plus loin). Comme si ce qu’il se passe n’était finalement qu’une sorte de mauvais moment à passer, je ne parle pas ici forcément de la situation actuelle mais plus globalement de la relation entre d’une part le cours quotidien de la lutte des classes, les formes dans lesquelles elle n’apparaît pas « en clair » et, d’autre part, son concept dans lequel existerait ce que l’on sait comme nécessaire de son aboutissement (ce qui devrait bien un jour ou l’autre nous « tomber sur la tête du fait de la loi de la pesanteur » comme dit R).

Dans l’appréhension ordinaire, convenue, allant de soi de la lutte de classe, tout se passe comme si on avait d’un côté les classes dans leur situation, leur contradiction, ce qu’elles doivent être et faire conformément à leur être. Comme disait Marx dans La Sainte famille : « Il ne s’agit pas de savoir quel but tel ou tel prolétaire, ou même le prolétariat tout entier, se représente momentanément. Il s’agit de savoir ce que le prolétariat est et ce qu’il sera obligé de faire, conformément à cet être. » (Marx, op. cit., éd. Soc., p. 48. ) ; et de l’autre, des circonstances, des dires, des façons d’être immédiates, des idéologies, en un mot des accidents. Et, entre les deux, rien. Comme si cet autre coté ne venait que comme une gêne ou une entrave momentanées, extérieures à l’être et à son devenir nécessaire. En bref, quelque chose dont on ne saurait pas trop quoi faire, sinon qu’il faut « faire avec ». Pour reprendre les questions abordées dans le texte A propos de Charlie c’est comme si l’on disait que l’ « ordre républicain », la citoyenneté nationale, la définition de « l’Autre » etc., ne faisaient que perturber désagréablement la structure des relations et des contradictions de classes qui ne sauraient manquer d’affirmer leurs prérogatives. C’est vrai, mais comment ? Lire la suite…

GRECE : Le lundi la fête est finie

26/01/2015 2 commentaires

http://www.wsws.org/en/articles/2015/01/24/syri-j24.html

Dans son principal rassemblement final avant l’élection de dimanche, SYRIZA (Coalition de la gauche radicale) le chef de file Alexis Tsipras c’est adressé à une foule d’environ dix mille personnes à Athènes pour appeler à “une nouvelle alliance patriotique.” Il a promis que, si son parti arrive au pouvoir, il garantirait l’ordre politique et social existant.

Tsipras a commencé en faisant appel à «tous les hommes et les femmes grecques pour une nouvelle harmonie nationale, une nouvelle alliance sociale et patriotique … à mettre en pratique la nouvelle libération.”

Tspiras a de nouveau frappé le tambour nationaliste, en déclarant: «Le lundi la fête est finie et nous sommes de retour à la légalité pour tout le monde sans distinction … Le lundi, humiliation nationale sera terminée ».

Dans un appel spécial pour les forces de l’Etat, il a déclaré, “Nous allons donner aux gens en uniforme la capacité de faire leur travail en harmonie avec les citoyens et à des conditions dignes, pour permettre aux policiers de protéger les citoyens contre la criminalité et de leur côté en cas de besoin, mais aussi pour les gens dans l’armée au service de la patrie loin de leurs familles “.

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A propos de Charlie

16/01/2015 63 commentaires

“le citoyen, l’Autre et l’Etat”

(english translation below)

Il y eut Reiser et son prolo, baguette sous le bras, béret sur la tête et clope au bec, tout triste en apprenant de Georges Marchais qu’il ne serait jamais dictateur ; toujours Reiser avec son Vietnamien sur son vélo disant « Aujourd’hui la paix, demain l’usine » ; il y eut aussi le « bal tragique » et « Georges le tueur ». Pour les gens comme moi, de ma génération, ce n’est pas sans un pincement au cœur qu’on apprend le massacre des dessinateurs de Charlie, bien sûr Charlie ce n’était plus ça depuis longtemps, mais ils avaient été les dessinateurs de l’Enragé en 68, alors…

Ce ne sont pas quatre millions d’ « idiots utiles » qui sont descendus dans la rue, en France, le dimanche 11 janvier. Ils ne réclamaient pas une « opération militaire intérieure » mobilisant 10 000 soldats déployés sur le « territoire national » (déclaration du gouvernement le lundi 12). Dès l’après-midi et la soirée du mercredi 7 (le jour de la tuerie à la rédaction de Charlie) c’est spontanément que se sont organisés les premiers rassemblements et les premières manifestations citoyennes sur les « valeurs de la République » et la « liberté d’expression », contre « la barbarie », et qu’est apparu le slogan « Je suis Charlie ». Il n’était pas besoin de « l’exhortation de l’Etat » et de la mise en branle qui a suivi de l’écrasante machine de propagande. L’Etat a pris le train en marche, non sans quelques maladresses au départ comme celle de l’organisation des manifestations sous l’égide d’un cartel des organisations politiques. Le 11 janvier, le personnel politique était plutôt discret face à un cadeau en partie empoisonné pour la nature actuelle de l’Etat que l’on ne peut plus qualifier simplement de national. Lire la suite…

“Charlie, c’était mieux avant!”

16/01/2015 un commentaire

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68, année théorique, etc.

13/01/2015 un commentaire

Une nouvelle brochure de Théorie Communiste

On peut appeler ultragauche, toute pratique, organisation, théorie, qui définissent la révolution comme affirmation du prolétariat et simultanément critiquent et rejettent toutes les médiations qui sont la montée en puissance de la classe à l’intérieur du mode de production capitaliste (organisations politiques, syndicalisme, parlementarisme…) par laquelle seulement peut exister cette affirmation. En cela, l’ultragauche est une contradiction en procès.

Au travers des luttes de la «  période 68  », puis durant les années 1970-80, émerge par bribes, de façon heurtée, par des impasses et des critiques successives, un nouveau paradigme de la lutte de classe, de la révolution et du communisme  : la théorie de la communisation. Autonomie, autonégation du prolétariat, refus du travail, révolution à titre humain, la théorie de la communisation est née d’un bricolage théorique dans le cours chaotique des luttes et de la restructuration du capital.

La distinction de genre, l’idéologie, la pratique révolutionnaire comme autotransformation des individus et conjoncture font de la théorie de la communisation un chantier permanent.

118 pagesCouverture_Brochure_Mai_687€

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Je ne suis pas Charlie

09/01/2015 6 commentaires

L’idée de la publication de ce texte de réaction est d’essayer de faire état d’autres expressions que le torrent de consensus compassionnel républicain, de frontisme que provoque l’évènement du massacre à Charlie.
Et même si on y trouve des notions qui nous sont complètement étrangère, “je suis citoyenne…notre pays…” , et tout le verbiage gauchiste sur les manquements de l’Etat….

En voici un autre, pas complètement satisfaisant non plus mais bon….
http://www.millebabords.org/spip.php?article27281

et celui-ci, proposé en commentaire:
http://www.non-fides.fr/?Je-ne-suis-pas-Charlie-et-je-t

Lu sur le site mondialisme.org

Au-delà de l’émotion, et si on réfléchissait un peu ? (Marie-Cécile Plà)

Reçu un énième sms avec « Je suis Charlie » en 25 langues, qui me demande d’allumer une bougie à ma fenêtre et je n’en ferai rien. Je vais peut-être me faire des ennemis mais tout ce compassionnel m’insupporte.

Je ne suis pas Charlie, j’ai un nom à moi merci et je suis une citoyenne de ce pays, enfin j’essaie.

Je n’ai aucun souci à défendre la liberté d’expression et je suis comme vous, horrifiée par ce qui vient de se produire . Cela dit, je tente de réfléchir un peu à cette question dérangeante : « Mais à qui profite le crime ? »

Alors je n’irai pas manifester avec les hérault de l’unité nationale, tous unis contre la barbarie, suivez mon regard. Je ne dis pas comme un gentil toutou : « Oui je suis Charlie », parce que ça ne signifie absolument rien. Je n’étais pas plus juive allemande que je suis une sans-papiers , je ne suis pas sans droit ou sans toit mais je suis avec eux . Howard Zinn disait que dans l’histoire il y a les victimes, les bourreaux et les passants, ceux qui jettent un œil avec « objectivité « sur le monde et ses horreurs. Moi je suis en mouvement, en action, enfin j’essaie.

Je n’accepte pas qu’au nom d’une prétendue liberté qu’on se garde bien de définir, on transforme mes rues, ma ville, mon quartier en forteresse assiégée. Croiser des uniformes avec des gros fusils, moi, ça m’angoisse. Et puis j’aimerais bien qu’on m’explique un jour en quoi des types armés de fusils mitrailleurs pourraient bien empêcher une bombe d’exploser ou en quoi multiplier les contrôles au faciès augmenterait ma sécurité ; je ne sais pas vous, mais moi ça augmente désespérément mon sentiment d’insécurité. Lire la suite…

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