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Des événements en Grèce

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Ces émeutes, à distance, ont déjà fait reculer le pouvoir français sur ses minables réformes lycéennes, et peut-être d’autres encore. Les émeutiers grecs nous montrent ainsi une voie qui avait été cherchée lors de la contestation du CPE et ces dernières semaines (occupations de lycées et d’autres bâtiments, blocage de voies de communication et quelques bagnoles cramées), ils font mieux et refusent le dialogue truqué avec l’Etat et ses sbires. Ce n’est que lorsqu’il parle tout seul qu’un ministre peut évoquer « un dialogue serein » (les mots du ministre de l’éducation nationale il y a quelques jours). Ici, comme en Grèce, la discussion ne peut commencer que par la contestation en actes des forces répressives. Leur existence est déjà une insulte.
La liberté fait ses premiers pas quand on n’a plus à trembler devant des flics, des vidéo-surveillants et le fichage généralisé. Les lois sont faites pour nous apeurer, nous décourager et plus généralement nous interdire de faire quoi que ce soit. En Grèce la peur et la résignation changent de camp
(« Aujourd’hui, le peuple est en colère contre tout, contre la mort d’Alexis, contre la police, contre le gouvernement, contre les réformes… et nous, nous sommes le bouclier. (…) Je me demande si je ne serais pas mieux dans mon village, où je pourrais reprendre l’élevage des moutons et vivre tranquille. Surtout, je n’aurais plus ce sentiment de honte qui me ronge », un policier grec dans le Figaro du lundi 22 décembre 2008) :

L’INSURRECTION CONTINUE. Si elle prend partout, on ne l’arrêtera jamais. C’est pourquoi nos médias maintiennent ces évènements historiques à l’arrière-plan ou inventent des spécificités grecques (jeunesse mal payée, corruption, réformes qui ne promettent que le pire mais c’est partout que les ordures nous gouvernent). Insistons sur quelques points : il ne s’agit pas d’une révolte d’une partie de la jeunesse mais bien de toute une population, de gens sans revendications ni représentants, mais dont nous partageons certainement les intentions (disparitions de tous ceux qui parlent pour nous : partis, syndicats, experts, journalistes, associations…) et les dégoûts (le salariat et le monde misérable qu’il produit, ses congés forcés, l’éducation obligatoire pour s’y insérer, et autres « aides » de l’Etat quand on s’en éloigne).
En cette période de crise, comme d’habitude, nos dirigeants nous présentent de nombreuses solutions parmi lesquelles ne figure pas celle de se passer d’eux. Ce sont les mêmes qui nous volent nos meilleures années et celles qui suivent ; ils continuent.
Saisissons chaque occasion de rappeler la lutte exemplaire qui se déroule en Grèce. Diffusez ce texte, trouvez-en d’autres (récits de première main, vidéos sur internet, etc.), écrivez-en de meilleurs, partout, sur les murs, les affiches. Rassemblons-nous dans toutes les manifestations possibles, restons mobilisés. Répandons cette étrange épidémie dont nous n’avons rien à craindre, nous qui devons toujours travailler pour un monde qui nous empoisonne.

FAISONS MIEUX.

En région parisienne, le mardi 23 décembre 2008.

Categories: Nouvelles du monde Tags:
  1. J.
    25/12/2008 à 23:51 | #1

    Ouais. Pousse-au-crime, c’est une vocation.

  2. Pepe
    26/12/2008 à 09:31 | #2

    Effectivement… .
    On a longuement hésité avant de publier ce texte. Disons qu’on l’a fait pour la seule raison qu’il n’y a pas d’appel explicite à “faire ici ce qui se fait là bas” comme souvent dans ce genre de texte “actviste”. On ne peut échapper à ce genre d’interventionnisme.. On a même vu une photo de l’ambassade de France à Athènes sur laquelle était bombé : “ETINCELLE A ATHENES, INCENDIE A PARIS…..” Là c’était un peu gonflé, dans tout les sens du terme!!!!

  3. A.D.
    26/12/2008 à 13:22 | #3

    “Etincelle à Athènes, incendie à Paris”

    Je ne trouve pas du tout que le premier terme soit exagéré, hors-sujet: c’est plutôt le contraire ; ce n’est pas une, ni des étincelles à Athènes, pour Paris, bien sûr ce n’est pas l’incendie, mais un des ressort de la propagande c’est de faire peur, de semer le trouble.
    Il y a une facilité à juger ces “insurrectionalistes”, à se gausser avec une certaine hauteur (permise par quoi?) de ces tentatives, même et surtout désespérées, même si ces initiatives sont vouées à l’échec.
    Je ne partage pas le point de vue de PP( texteMeeting,juin2008: 1ère réaction à chaud et non concertée….) qui me semble caricaturalement symétrique aux points de vues d’interventions à tout trac “…ni même à la cité Font Vert si l’émeute y couve….pourtant je fréquente des gens de Font Vert!”
    Pour ma part, je me suis assez souvent mêlé à des histoires ne me concernant que de loin ou pas du tout, comme celle-ci, je crois que c’est une condition de la pensée et de l’action.
    D’autre part s’il est gonflé de tagger ces slogans, n’est-il pas aussi délirant d’écrire ce qu’est le communisme, ce qu’est la révolution, ce qu’est le prolétariat?

  4. Pepe
    26/12/2008 à 13:53 | #4

    Oh là, AD, keep cool!
    Je ne dis pas que ce genre de “stratégie” est “délirante” mais qu’elle participe d’un point de vue avec lequel je ne suis pas d’accord. Aucune hauteur d’aucune sorte là dedans. je prétends que dire aujourd’ui “étincelles à Athènes, Incendie à Paris” est, au moins déclamatoire, péremptoire et gratuit, au pire ridicule!
    Il y a toujours derrière ce genre d’agit prop l’idée qu’on va pousser plus loin, répandre, potentialiser une action qui ne peut pas être tout simplement prise pour elle meme. Et, dans le cas de la Grèce, pas besoin que le feu prenne à la plaine pour que ce qui si passe soit déjà très fort, bordel:!Les situations ne sont pas transposables sur la seule volonté des “militants” et si c’était le “moment”, on ne serait pas là à polémiquer tous les deux mais dans la rue à se battre nous aussi.

  5. A.D.
    26/12/2008 à 14:21 | #5

    Total Kool,
    mais, bien sûr” déclamatoire”,” préremptoire”: peut-être, sauf si…( c’est là le noeud de la question : je crois que des évènements du type”Grec” ne sont pas impossibles in France), “gratuit”(?) ça sert à rien (?), no comprendo, juste pour l’AMBIANCE et c’est pas plus mal, puis “ridicule” (ce n’est pas se gausser ça? Hein?) mais le ridicule- qui pousse au rire- ne les tuera pas, c’est reconnu.
    Qui sait si on ne polémiquera pas, au contraire, de plus en plus, entre deux autres activités de luttes?
    Salut A.D.

  6. BL
    26/12/2008 à 15:03 | #6

    La chose la plus incroyable c’est qu’on parle d’insurrection! Il n’y a pas d’insurrection! Il y a des manifs violentes avec pillage de magasins, l’occupation des facs et de certains lieux publics ( dont le siège de la GSEE (cgt)) Mais il y a pas de grève d’ampleur, à ma connaissance, il n’y aucune occupation vraiment gênante pour le capital. ni l’Etat ni l’économie ne sont bloqués. La population est en sympathie avec le mouvement et a la haine de la police ( ce qui est traditionnel en Grèce). Le mouvement est essentiellement encore et toujours étudiant, l’importance des anars dans ce mouvement est l’élément le plus marquant et qui lui donne sa tonalité si prennante parce que non-politique. Mais il n’y a pas d’insurrection, il n’y a pas de délitement ni de blocage du capital.
    La Grèce capitaliste fonctionne.

    Dire :”L’insurrection continue” Si elle prend partout on ne l’arretera jamais”
    C’est 1° Faux car il n’a y a pas d’insurrection et

    2° Une Lapalissade “si elle prend partout on ne l’arretera jamais”

    Ce texte n’analyse rien , ne trace aucune perspective (encore heureux) c’est un gagarisme qui ne gêne personne et qui ne mange pas de pain
    Je vois pas comment on peut polémiquer sur un tel vide
    BL

  7. J.
    26/12/2008 à 15:50 | #7

    Est-ce qu’on parlerait d’insurrection si le mot n’était pas sorti dans les circonstances que l’on sait ?

  8. BL
    26/12/2008 à 17:47 | #8

    Que le mot sorte ne signifie strictement de le prendre au mot! Sinon les mots ne veulent plus rien dire d’autre ce qu’on espère. Et ici la question est: dans ces circonstances est-il juste d’y voir une insurrection?
    Et à l’évidence rien n’y correspond
    BL

  9. J.
    26/12/2008 à 18:24 | #9

    quand je parlais des circonstances, je faisais référence à la campagne de pub organisée par le ministère de l’Intérieur français.
    Ce qui allait dans ton sens : c’est parce que le terme était en vogue qu’il est utilisé.
    Et pour sûr, ça ne correspond pas à ce qui se passe…

  10. A.D.
    26/12/2008 à 22:59 | #10

    Salut, je ne parlais QUE du graffitage “étincelles…incendie..”.
    En ce qui concerne l’insurrection, je ne sais pas ce qu’est la vraie, je comprends que ça chauffe vraiment, ou que ça a chauffé du côté grec, il n’y a aucun doute sur l’ampleur de, disons, l’évènement, ou de la crise. Crise, en grec ancien signifiait : décision, jugement.
    Je me sens proche de ceux ou celles qui taggent ceçi cela, happy crisis, étincelles, aujourd’hui ils sont là, demain nul n’est certain. Sympathiques, et enthousiates- deux mots grecs,encore, ceux-là, celles-là. Mes voisins, mes voisines préfèrent le réveillon traditionnel, et sont très tristes de voir les magasins qui flambent avec les tout nouveaux modèles de marchandises dedans, eux qui voulaient faire du shopping en Grèce…
    En effet comme BL le remarque, il s’agit d’un mouvement massivement composé de jeunes, les lycéens, étudiants etc..peu d’agitation ouvrière( jusqu’à présent, en tout cas). Je crois que ces ouvriers se confondent avec MES voisins.
    Depuis plus de dix ans, et même peut-être depuis la restructuration des années70, la fin du socialisme, les mouvements ouvriers sont axés sur une défense du statut dans le cadre social. On a eu les grèves des acieries Longwy, etc.. des mouvements contre les projets de réformes chez les fonctionnaires, etc..Cependant les épisodes de plus forte conflictualité sociale semblent bien se centrer sur la jeunesse, et à certains égards le précaire. Il me semble que ces sortes de luttes sont porteuses de problématiques autres que celles axées sur la défense des acquis.

  11. 27/12/2008 à 12:09 | #11

    DES NOUVELLES DE LA GRECE :

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    Lettre des amis d’Alexandros distribuée pendant ses funérailles, le 10 décembre 2008 :

    Nous voulons un monde meilleur.
    Aidez-nous.
    Nous ne sommes pas des terroristes, des « cagoulés », des « connus-inconnus ».

    NOUS SOMMES VOS ENFANTS.

    Ces « connus-inconnus » …
    Nous avons des rêves. Ne tuez pas nos rêves.
    Nous avons de l’élan. Ne stoppez pas notre élan.

    SOUVENEZ-VOUS.

    Un temps, vous étiez jeunes aussi.
    Maintenant vous cherchez de l’argent, vous n’êtes intéressés qu’à la vitrine, vous avez pris du poids, vous avez perdu vos cheveux.

    ET VOUS AVEZ OUBLIE.

    Nous attendions votre soutien.
    Nous attendions votre attention, nous pensions que nous allions être fiers de vous – pour une fois.

    EN VAIN.

    Vous vivez des vies fausses, la tête penchée, vous êtes aliénés, rendus au système…
    Vous avez jeté l’éponge et vous attendez le jour de votre mort.
    Vous n’avez plus d’imagination, vous ne tombez plus amoureux, vous ne créez pas.
    Vous vendez seulement et vous achetez.
    De la marchandise partout.

    L’AMOUR ET LA VERITE ? NULLE PART.

    Où sont les parents ?
    Où sont les artistes ?
    Pourquoi ne sortent-ils pas dans les rues ?

    AIDEZ NOUS, NOUS LES ENFANTS.

    P.S. Arrêtez les bombes lacrymogènes. NOUS, nous pleurons tout-seuls.

    SOURCE : http://athens.indymedia.org/front.php3?lang=el&article_id=939012

    ==================================================================================

    Lettre ouverte du 16 décembre 2008 des travailleurs d’Athènes à ses étudiants, dans le contexte des bouleversements sociaux qui ont suivi l’assassinat policier d’un jeune.

    Notre différence d’âge et l’indifférence générale rendent difficile la discussion dans la rue; c’est pourquoi nous vous envoyons cette lettre.
    La plupart d’entre nous ne sont pas (pour l’instant) devenus chauves ou bedonnants. Nous avons fait partie du mouvement de 1990-1991, dont vous avez dû entendre parler. Tandis que nous occupions nos écoles depuis 30/35 jours, les fascistes tuèrent un enseignant parce qu’il avait outrepassé son rôle (qui était d’être notre gardien) et qu’il nous avait rejoint dans notre combat; passant de l’autre côté. Alors beaucoup d’entre nous rejoignirent la rue et ses émeutes. Bien que nous chantions à l’époque “Brûlons les commissariats !…”, nous n’envisagions même pas ce que vous faites si facilement aujourd’hui, à savoir les attaquer.

    Ainsi vous nous avez dépassés, comme il arrive toujours au cours de l’histoire. Bien sûr, les conditions sont différentes. Dans les années 90, ils nous firent miroiter des perspectives de « succès personnel » et quelques-uns l’ont gobé. Qui peut croire leurs contes de fées aujourd’hui ? A l’instar du mouvement étudiant 2006/2007; vous leur redégueulez en pleine face leurs mensonges.

    Ce n’est qu’un début.

    Maintenant les bonnes mais difficiles questions se posent.

    Nous allons vous dire ce que nous avons appris de nos luttes et de nos défaites (parce qu’aussi longtemps que ce monde ne sera pas le nôtre, nous serons toujours les vaincus) et vous pourrez vous servir comme vous le souhaitez de ces enseignements :

    Ne restez pas seuls; faites appel à nous ; contactez autant de personnes que possible. Nous ne savons pas comment, mais vous y arriverez certainement. Vous avez déjà occupé vos écoles et vous nous dites que la raison la plus importante est que vous n’aimez pas vos écoles. Très bien. Maintenant que vous les occupez, changez leur rôle. Occupez ces bâtiments avec d’autres. Faites que vos écoles soient les premiers lieux à accueillir des relations nouvelles.. De la même façon que vous n’avez pas peur d’attaquer leurs commissariats parce que vous êtes ensemble, n’ayez pas peur de nous appeler pour que nous changions nos vies tous ensemble : leur arme la plus puissante est de nous diviser.

    N’écoutez aucune organisation politique (qu’elle soit anarchiste ou autre). Faites ce que vous pensez nécessaire. Faites confiance aux gens, pas aux idées et aux schémas abstraits. Ayez confiance en vos relations directes avec les gens. Ne les écoutez pas quand ils vous disent que votre combat n’a pas de contenu politique et qu’il devrait en avoir un. Votre combat est son contenu. Vous n’avez que ça et il ne tient qu’à vous de conserver cette avance. C’est seulement par ce biais que vous pouvez changer votre vie, à savoir vous-même et les relations avec vos camarades.

    N’ayez pas peur de la nouveauté. Chacun de nous en vieillissant a des idées gravées dans le cerveau. Vous aussi, bien que vous soyez jeunes. N’oubliez pas cela. En 1991, nous avions senti l’odeur du nouveau monde et l’avions trouvé nauséabonde : on nous apprenait qu’il y a des limites à ne pas dépasser, pas de destructions d’infrastructures, pas de vols dans les supermarchés… Or, nous avons produit tout cela, donc c’est à nous. De même que nous dans le passé, vous avez été élevés pour produire des choses qui ensuite ne vous appartiennent plus. Reprenons tout cela et partageons-le, dans l’amitié et l’amour.
    Nous nous excusons d’écrire cette lettre rapidement, mais nous l’avons écrite sur notre temps de travail, à l’insu de notre patron. Nous sommes prisonniers du travail comme vous l’êtes de l’école.

    Nous allons maintenant mentir à notre patron et quitter notre boulot sous un faux prétexte, pour vous rejoindre à Syntagma, les pierres à la main.

    Des salariés.

    ORIGINAL : http://news.infoshop.org/article.php?story=20081217200907717

    ==================================================================================

    A SUIVRE SUR : http://emeutes.wordpress.com/
    http://www.non-fides.fr/spip.php?article132

  12. Anonyme
    27/12/2008 à 17:20 | #12

    La révolution se fera sur la défense d’un acquis, la pure et simple reproduction cette défense ne sera jamais dépassée , son dépassement c’est sa réalisation même qui est production d’autres relations dans, pour et par la reproduction des prolétaires qui se faisant ne le seront plus.
    Insurrection ou pas la question n’est pas le terme en lui même mais que la lutte n’a pas crée son propre cadre, elle est restée totalement dans le capital, tel qu’en lui même. Tant que les luttes ne seront porteuse que de problématiques le capital n’aura pas trop à craindre.
    Il faut je pense prendre les choses à leur niveau et ne pas se trop se bercer de lyrisme
    Salut
    BL

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