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En Tunisie, le rejet du parti de Ben Ali ébranle le gouvernement


Les premiers couacs de l’après-révolution n’ont pas tardé en Tunisie : cinq ministres issus de l’opposition ont démissionné mardi du gouvernement de Mohamed Ghannouchi, moins de 24 heures après l’annonce de sa formation. La contestation du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), l’ancien parti de Ben Ali, s’étend dans le pays où des permanences du parti ont été investies par la foule.
Ces images, tournées ce mardi par un vidéaste amateur à Sousse, l’une des principales villes du pays, sur la côte méditerranéenne, montrent comment la foule de manifestants a occupé le siège du RCD en chantant l’hymne national tunisien. (Voir la vidéo)
C’est également la question du RCD qui est au cœur des secousses qui agitent le tout nouveau gouvernement.

Selon les informations de notre correspondant à Tunis, les membres de l’opposition, et en particulier les membres désignés par le syndicat des travailleurs UGTT, se sont retirés en raison de la présence de plusieurs membres éminents de l’ancien parti au pouvoir, en particulier les plus importants ministères, ceux de la Défense, des Affaires étrangères, de l’Intérieur et des Finances, qui n’ont pas changé de main.

Selon les membres de l’opposition, le gouvernement auquel ils avaient accepté de participer ne devait pas compter de barons du RCD.
Le refus de la base de l’UGTT

A l’UGTT, en particulier, la base a imposé son point de vue à une direction qui s’était largement discréditée aux côté de l’ancien régime, et a imposé la démission des quatre membres issus de ses rangs. L’un de ses dirigeants a expliqué :

« L’UGTT a décidé de quitter le gouvernement car elle refuse de siéger avec des ministres de l’ancien pouvoir. »

Parmi les principaux démissionnaires figure Mustapha Ben Jafaar, secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), un parti d’opposition, qui devait occuper le portefeuille de la Santé.

En réponse à ces critiques, le Président par interim, Fouad Mebazaa, et le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, ont eux même annoncé leur démission du RCD, annonçant une « séparation de l’Etat et du parti ».

Ces décisions risquent fort d’être totalement insuffisantes pour calmer la colère de la population, qui estime que le RCD cherche un moyen de perpétuer son pouvoir sous d’autres formes malgré le départ de son chef suprême, l’ex-Président Ben Ali.

Dernier coup dur pour le RCD : le parti a été « exclu » mardi de l’Internationale socialiste, dont il était resté membre jusqu’au bout malgré les critiques. Jean-Christophe Cambadélis, le secrétaire national du PS chargé des questions internationales, a déclaré dans un communiqué :

« A la demande du Parti socialiste français, qui l’avait maintes fois réclamé dans le passé, l’Internationale socialiste a rompu toute relation avec le RCD Tunisien et l’a exclu de ses rangs. »

Un ralliement de la 25e heure des socialistes européens à une révolution dont l’onde de choc n’a pas fini de surprendre.
Par Pierre Haski | Rue89 | 18/01/2011 | 19H38

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