“Une histoire populaire de l’humanité”, vient de paraître
Un bouquin qui a l’ambition immense de balayer l’Histoire de l’humanité jusqu’à nos jours à travers un prisme marxien. Une telle ambition fait obligatoirement l’impasse sur une analyse théorique très pointue mais le résultat est étonnant et très intéressant. Une des conséquence de cette approche de l’Histoire c’est, par exemple, la quasi disparition des “héros positifs” du prolétariat au profit de la contradiction de classe stricte. Les héros traditionnel de l’histoire ont aussi disparu du devant de la scène: les vainqueurs, les classes dominantes, les rois et les reines on repris leur place au pôle adverse du rapport de classes, ce qui est le minimum pour un tel ouvrage. Le résultat semble désincarné mais cela nous change un peu des multiples productions “rebelles”, miroirs inversés des héros de l’histoire officielle….
Cela dit, le manque d’une problèmatique “de combat” (comme on pouvait le déplorer chez Howard Zinn et son “histoire populaire des Etats Unis”) est ici largement compensé par la somme énorme d’un travail panoramique assez saisissant…..
Cela dit, le manque d’une problèmatique “de combat” (comme on pouvait le déplorer chez Howard Zinn et son “histoire populaire des Etats Unis”) est ici largement compensé par la somme énorme d’un travail panoramique assez saisissant…..
“De la révolte de Spartacus à la guerre des Paysans, de la rébellion des Boxers en Chine à celle des Diggers et des Levellers en Angleterre, des luttes des ouvrières du textile dans l’Amérique de la fin du XIXe siècle à la révolution russe, ce livre adopte le point de vue des délaissé-e-s de l’histoire « officielle ». Il offre une formidable plon-gée dans les combats que n’ont cessé de mener, à toutes les époques, les révolté-e-s, les dominé-e-s et les minorités du monde entier pour affirmer leurs droits et leur légitimité politiques. L’ambition de Chris Harman est à la fois de montrer que l’Occident n’est pas le centre universel de l’humanité, et que ce sont les rapports de forces au sein d’une société, les interactions entre les hommes et la nature, entre les hommes et les techniques, entre les hommes et les idées, qui fondent les dynamiques des changements sociaux.
Point ici de rois et de reines, de généraux, de ministres ou de prétendus « grands hommes », mais des femmes et des hommes ordinaires qui ont dû lutter, s’organiser, mettre en place des stratégies de résistance et de conquête contre des puissances et des systèmes oppressifs : le servage, le féodalisme, le colonialisme, le capitalisme. Et si aujourd’hui le système capitaliste semble avoir colonisé jusqu’aux corps et aux esprits, l’histoire, nous prévient Harman, réserve des surprises : elle n’est pas une mécanique déterminée par un ensemble de coordonnées préexistantes ; elle est ouverte aux possibles et peut basculer, pour peu que les forces nécessaires soient capables de s’organiser, dans le sens d’une forme de société véritablement émancipatrice. Ce livre est un hommage vibrant aux « vaincus de l’histoire » chers à Walter Benjamin, qui continuent de nourrir notre époque de leurs potentialités révolutionnaires.”
Editions: La découverte
Categories: Nouvelles du monde
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