Grèce : affrontements police/manifestants après le meurtre d’un anti-fasciste
Des affrontements ont éclaté mercredi soir ( 18 septembre ) entre la police et des manifestants qui protestaient, à Athènes et Salonique, contre le meurtre d’un rappeur antifasciste par un militant néonazi présumé, a annoncé l’agence de presse grecque ANA.
Dans une banlieue d’Athènes, la police a tiré des grenades lacrymogènes pour disperser un groupe de manifestants qui lançaient des pierres et des morceaux de bois sur les forces de l’ordre, selon la même source.
La manifestation, qui rassemblait environ 5.000 personnes, selon des sources policières, avait été organisée sur les lieux du drame, à Keratsini, un quartier populaire de l’ouest d’Athènes.
Des médias locaux ont montré des images de poubelles incendiées par des manifestants.
Selon un photographe de l’AFP, la plupart des manifestants étaient des militants d’extrême gauche et des alternatifs.
A Salonique, la deuxième ville du pays, deux manifestations antifascistes réunissant environ 6.000 personnes ont été émaillées d’affrontements avec les forces de l’ordre, qui ont tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui s’en prenaient à des vitrines, selon l’agence ANA.
La police n’a pas signalé de blessés ou d’arrestations.
Dans la nuit de mardi à mercredi, un musicien et militant antifasciste âgé de 34 ans, Pavlos Fyssas, a été tué à coups de stylet par un homme identifié, selon la police, comme étant un membre présumé du parti néonazi Aube dorée.
Le meurtre a été condamné par plusieurs dirigeants syndicaux et manifestants au cours d’un défilé qui a réuni environ 10.000 personnes, plus tôt dans la journée dans le centre d’Athènes, pour protester contre une réforme brutale du secteur public.
Après le meutre d’un antifasciste, une occasion pour renforcer l’arsenal repressif
Amnesty International a lancé un appel “aux autorités grecques à faire tout ce qu’il faut pour empêcher la violence émanant des acteurs politiques”
I Kathimerini, quotidien de centre droit, il va plus loin. Dans son éditorial, Kostas Jordanidis, explique que le pays “continue sa marche vers le chaos. L’explosion de la violence a lieu au quotidien. Mais le caractère politique de ce crime relance le débat des deux extrêmes et laisse s’installer un climat d’animosité des plus dangereux.”
Le ministre de l’Ordre public Nikos Dendias a promis de renforcer l’arsenal législatif, en particulier les dipositions qui concernent “les organisations criminelles et les groupes armés”.
http://lechatnoiremeutier.antifa-net.fr/grece-attaques-des-locaux-daube-doree-et-manifs-emeutieres-apres-le-meurtre-dun-antifasciste/
Photo et causerie.
http://www.courrierinternational.com/article/2013/09/20/un-ancien-membre-d-aube-doree-temoigne
Athènes (AFP) – Des milliers de personnes ont manifesté mercredi ( 25/09/2013) à Athènes et ailleurs en Grèce, appelant à détruire « le monstre du fascisme » incarné par le parti Aube dorée dont un membre a avoué le meurtre d’un musicien antifasciste, provoquant un sursaut fébrile du gouvernement.
Ce drame, qui a bouleversé l’opinion publique, a conduit à une mobilisation commune des partis de gauche, dont le Syriza et le Pasok, et des syndicats, une première depuis l’entrée au Parlement du parti néonazi Aube dorée en juin 2012.
La manifestation « d’ampleur nationale » à laquelle ils ont appelé a débuté en fin d’après-midi dans le centre d’Athènes et rassemblait au moins 10.000 personnes, selon la police, dans deux cortèges distincts qui se sont retrouvés face au Parlement.
Le défilé a pris ensuite la direction des locaux du parti néonazi, quelques kilomètres plus au nord.
« Pavlos vit, brisez les nazis !« , proclamait la banderole de l’association Keerfa, pilier de la lutte antiraciste et longtemps isolée dans sa dénonciation des violences xénophobes régulièrement imputées aux sympathisants d’Aube dorée.
Pavlos Fyssas, 34 ans, un musicien antifasciste, avait été poignardé à mort mercredi dernier dans une banlieue de l’ouest d’Athènes par un camionneur, membre d’Aube dorée, un meurtre qui a consterné la Grèce.
De brefs affrontements entre policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes, et des groupes de manifestants lançant des cocktails Molotov, ont éclaté en fin de défilé.
Des poubelles ont été incendiées et des vitrines de magasins brisées (voir une vidéo des affrontements).
Outre la capitale, des manifestations ont eu lieu dans une dizaine de villes, dont Salonique, deuxième ville de Grèce.
Le syndicat communiste Pame avait ouvert le bal vers midi en rassemblant à Athènes environ 3.000 personnes, dont des enseignants en grève.
La plupart des quotidiens de centre gauche consacraient mercredi leur « une » à l’appel à manifester et à dire « Non au fascisme » dans un pays où le souvenir de la junte des colonels entre 1967 et 1974 reste très vif.
Entre une banderole appelant à « faire disparaître le monstre du fascisme » ou à « démolir l’Etat et les nazis« , les slogans de l’époque de la junte figuraient d’ailleurs en bonne place dans les cortèges, tels « le peuple n’oublie pas, il pend les fascistes« .
« Ca suffit avec Aube Dorée. On exige la fermeture de tous ses bureaux, dans chaque ville, dans chaque village. Qu’ils aillent vraiment en prison, et pas seulement ceux qui sont directement impliqués, mais l’ensemble de cette organisation » réclamait Takis Yanopoulos, un manifestant.
Accusée par la presse de passivité, voire de complaisance, face aux agissements des néonazis, la police grecque multiplie désormais les opérations contre Aube dorée.
Mardi soir, elle a arrêté un policier chargé de la protection d’un député de ce parti, après la découverte dans des locaux d’Aube dorée à Agrinio (centre) d’objets et de cartouches de chasse lui appartenant.
Enquêtes dans les commissariats
En début de semaine, plusieurs hauts gradés de la police ont démissionné ou été suspendus parce qu’ils n’avaient pas enquêté sur la présence d’armes dans des locaux d’Aube dorée.
Une enquête a également été ordonnée dans trois commissariats de la banlieue sud-ouest de la capitale, soupçonnés d’avoir toléré des violences orchestrées par ce parti.
« En réalité, il n’y a pas de nettoyage de la police, laquelle, depuis des années, fait copain-copain avec Aube Dorée ! Le fait que symboliquement, quelques policiers ont été écartés, pour nous ça ne veut rien dire« , estimait Takis Yanopoulos dans la manifestation.
Aube dorée, qui surfe sur la grave crise économique en Grèce, a fait son entrée au Parlement en juin 2012 avec 18 députés, sur les 300 que compte la chambre.
Depuis la mort du chanteur, la presse multiplie les révélations sur le fonctionnement paramilitaire du parti, ses liens présumés avec la police et les témoignages anonymes d’anciens militants décrivent la hiérarchie stricte d’un mouvement dans lequel les actes violents sont décidés au plus haut niveau.
Le parti a vigoureusement contesté toute implication dans le meurtre.
« Comment voulez-vous que je sois Al Capone, payant des criminels dans tous les coins de la Grèce ? », a réagi sur Internet Nikos Michaloliakos, le chef d’Aube dorée, qui menace de porter plainte contre tous les partis politiques.
Le meurtre de Fyssa permet à “Nouvelle Démocratie” d’entamer son recentrage l’alliance de fait avec “Aube Dorée” pouvait être utile comme détournement de l’opposition aux mesures dictées par la troïka mais ne permet absolument pas une reléligitimation de l’Etat, maintenant que les “mesures” ne peuvent plus être aggravées et que l’Allemagne semble le comprendre il devient possible d’aller vers une “grande coalition” droite/gauche en Grèce or le Pasok n’existe plus, la seule solution c’est un gouvernement ND – Syrisa aussi étonnant que cela puisse paraître, Syrisa étant de fait devenu le nouveau Pasok . Le programme de ce gouvernement sera : « Pas plus de mesures, organisons la survie et contrôlons l’émigration massive des jeunes diplômés » un programme « à minima » mais indispensable pour relégitimiser l’Etat