Manifestations du 19 mars
Marseille… tranquille…
Un étudiant et un professeur de physique-chimie ont été placés en garde à vue à Marseille pour violences à agent de la force publique à l’issue de la manifestation contre la politique du gouvernement, a-t-on appris de sources concordantes. Ils ont été interpellés lors d’incidents survenus à l’issue du défilé intersyndical, place Castellane. Un policier a été légèrement blessé, a-t-on indiqué de source policière. L’assemblée générale interprofessionnelle de l’éducation de l’académie d’Aix-Marseille (”de la maternelle à l’université”) a démenti les violences reprochées aux deux hommes qui “manifestaient pacifiquement” et réclamé leur remise en liberté immédiate. L’AG a réclamé “l’ouverture d’une enquête sur les conditions de cette arrestation”. Dans la soirée, une centaine d’étudiants et d’enseignants se sont rassemblés devant l’hôtel de police de Marseille pour réclamer la remise en liberté des deux interpellés avant de se disperser. Les deux personnes interpellées doivent être présentées vendredi matin à un magistrat, a précisé une source policière.
La manifestation marseillaise a rassemblé jeudi 320.000 personnes selon les organisateurs, 30.000 selon la police.
Appel à soutien
Alors qu’il poursuivait la manifestation en descendant la rue de Rome vers le centre ville,
un groupe de cinquante personnes environ, a été victime de la violence inouïe d’une vingtaine de policiers dont une partie de la Brigade Anti-Criminalité .
Sans qu’on en connaisse les raisons, les policiers se sont jetés sur les manifestants, en ont plaqués deux au sol, genoux sur la nuque, d’autres frappant indistinctement à coup de matraque et de pied autour d’eux, ayant visiblement perdu tout sang-froid. Un photographe dans l’exercice de son métier s’est vu malmené, arraché son appareil (sans succès) puis conduit avec les deux manifestants à l’un des fourgons de la police qui suivait.
Ils passent tous trois demain au TGI en comparution immédiate, pour violence envers les forces de l’ordre (17h, à la correctionnelle rue emile Pollak.)
Paris : 300 interpellations en fin de manifestation
Les policiers ont interpellé environ 300 personnes lors de la dispersion de la manifestation parisienne place de la Nation jeudi soir. 49 feront l’objet de poursuites judiciaires.
A la fin de la manifestation organisée à Paris ce jeudi, un groupe de 500 à 600 jeunes a voulu organiser une manifestation sauvage. Les forces de l’ordre ont aussitôt fait usage de gaz lacrymogènes pour les empêcher de quitter la place de la Nation. Selon la préfectur de police, “une centaine d’entre eux, particulièrement violents, étaient munis de bâtons, de barres de fer et commençaient à lancer des projectiles sur les barrages de policiers.”
Les forces de l’ordre se sont alors regroupées et ont procédé à l’interpellation d’environ 300 personnes, 49 d’entre elles ont fait l’objet d’une procédure judiciaire tandis que les autres étaient laissées libres après des procédures de vérification d’identité. Les manifestants auraient en fait lancé des canettes sur un groupe de policiers en civil qui avaient procédé à des arrestations, brisé les vitres d’une cabine téléphonique et mis le feu à un amas de poubelles. L’incendie a été éteint par les pompiers.
Les manifestants avaient, auparavant, tenté de pénétrer dans la station de métro Nation pour aller à Montmartre mais des policiers retranchés à l’intérieur en ont interdit l’accès par des gaz lacrymogènes. Neuf policiers ont été blessés.
Avignon : le cortège débordé
Hier 20 000 manifestants ont participé à la grande manifestation du 19 mars. Des étudiants et des lycéens, dont au départ de nombreux adhérents du syndicat SUD Etudiant et SUD Lycéen, ont refusé de défiler dans le cortège “classique”, et ont décidé de ne plus se laisser avoir par le SO brutal de la CGT. Nous sommes donc passé tout devant, prenant le risque de ne pas être comptés dans la manif’, sous les yeux ébahis des bureaucrates qui souhaitaient “canaliser” la colère…Nous étions tout d’abord 100 à 200, très encadrés par des membres du SO de FO et des flics en civil particulièrement tendus et attentifs (les 60 oeufs achetés par des lycéens pour l’occasion sont confisqués, ainsi qu’une poubelle utilisée comme dépôt pour du matériel). Nous passons devant le camp des enfants de Don Quichotte, et de nombreux SDF nous rejoignent, puis des lycéens qui se promenaient en centre-ville. Ce sont ensuite de nombreux anonymes, avec parmi eux des membres du NPA, certains adhérents CGT encore conscients de la nécessité d’une lutte qui se moque des seules étiquettes, d’une lutte par secteurs, beaucoup de membres de la FA, quelques gens de la CNT, de AL, et des militants autonomes. Ce joyeux mélange arrive avant tout le monde, bloque la route pendant une vingtaine de minutes, frolant l’affrontement avec les flics en civil qui portent des badges de l’UNSA ( !), avant de partir en manif’ sauvage en centre-ville…de bonne augure pour la suite…les responsables CGT n’étaient pas contents…dommage…fallait pas nous prendre pour des cons, nous on ne prend pas vos adhérents pour des veaux !
A Toulouse, “Police partout, justice nulle part“
A Toulouse, quelque 200 manifestants, pour la plupart des jeunes gens, se sont heurtés aux forces de l’ordre en fin d’après-midi, à l’issue de la dispersion de la manifestation. Les jeunes gens, qui bloquaient l’entrée d’un magasin Monoprix au centre-ville, près de la place du Capitole, ont été délogés par une trentaine de policiers qui ont fait usage de matraques et effectué plusieurs tirs de flashball. Les manifestants ont jeté des bouteilles sur les policiers et au moins un manifestant a été interpellé, tandis que des groupes de jeunes ont incendié plusieurs poubelles et des cartons à proximité. Selon la police, une dizaine de jeunes étaient rentrés à l’intérieur du magasin pour tenter de remplir des sacs de victuailles, avant d’en être empêchés par les forces de l’ordre. Un policier a été légèrement blessé à la tête après avoir reçu une bouteille lors de ces incidents, selon les forces de l’ordre. Le face-à-face entre jeunes et forces de l’ordre, qui avait débuté vers 18h, s’est poursuivi jusque vers 19h aux abords du magasin, tandis que les manifestants scandaient “Qui sème la misère récolte la colère” et “Police partout, justice nulle part“.
Saint-Nazaire : Énorme manif et des affrontements
Ils étaient des milliers dans la rue. Puis près de 300 personnes s’en sont pris aux forces de l’ordre en fin de journée Forte mobilisation
Hier après-midi, vers 14 h, le beau soleil et un ras-le-bol de plus en plus perceptible ont rassemblé une foule historique. Ils étaient entre 15 000 et 20 000 manifestants à défiler dans les rues du centre-ville. Ils se sont d’abord rassemblés, place de l’Amérique-latine, avant de prendre la direction du rond-point des Quatre z’horloges. Les principaux syndicats se sont succédé au micro pour crier leur colère. Tout en appelant « au calme ». Salariés du privé, du public, des grosses et moyennes entreprises avaient répondu présents.
La grogne s’affiche
Un peu plus tard, les slogans, les affiches, les pancartes et autres annonces rythment le cortège. La grogne est toujours là, dans le privé et dans le public. On peut lire ici et là : « Ouvrez une école, vous fermerez une prison disait Victor Hugo ». Entre « Pas content » et « Sarko donne-nous de l’argent », les slogans sonnaient pareil. Le parapluie représentant le bouclier fiscal n’est pas passé inaperçu.
Des groupes se rassemblent
Vers 17 h 15, plusieurs groupes convergent vers la sous-préfecture avec la ferme intention d’en découdre. Beaucoup ne sont pas Nazairiens et sont venus « parce qu’ici ça va chauffer ». Un peu plus tard, ils sont environ 300 et les esprits s’échauffent. Les premiers jets de pierres sur les forces de l’ordre ont lieu sur le front de mer et les rues adjacentes. Les manifestants se sont préparés à l’affrontement et ont fait le plein de pavés, fusées et cocktails molotov.
Des bagarres
À 18 h, après le jeu du chat et de la souris, les forces de l’ordre décident de repousser les manifestants rue Henri-Gautier. Pendant environ une heure, il s’en suit de sérieux affrontements et la place des « quatre z’horloges » en fait les frais. Jets de pierres répondent aux grenades lacrymogènes. Le mobilier urbain est cassé et des cocktails molotov touchent les immeubles. Une vingtaine de personnes sont interpellées et une compagnie de CRS est appelée à la rescousse de Nantes. Le calme revient vers 19 h 30.
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