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“Une fois de plus : un débat sur la communisation”

Le concept de communisation provoque nombre débats, y compris en espagnol.
 Ce texte provient du site en espagnol: "communization".
Merci à AD pour la traduction

En avril 2010 eu lieu un *bref mais substantiel
débat*<http://www.comunizacion.org/Debate%20sobre%20la%20comunizacion.pdf>entre
l'auteur de ce site et les éditeurs du fanzine "Comunismo difuso". Ce
qui se discutait c'est la portée de la théoríe de la communisation,
spécialement en rapport  avec certains courants proche de l'anarchisme
insurrectionaliste.

En effet quelques partisans de l'idéologíe insurrectionaliste se réclamenten
quelque sorte comme l'"expression pratique" de la théoríe de la
communisation. Les plus cauteleux, comme le "Comité Invisible", suggèrent
que si un groupe de gens partage une maison et de plus publie des textes
contre le système, cela serait la communisation en actes. D'autres, plus
échevelés assemblent, simplement des mots qui leur sonnent bien laissant
entendre que les "attaques"insurrectionalistes  seraient des actes de
communisation et voilà.

 Il y a fondamentalement deux manières d'aborder cette erreur.

1) Fouiller dans l'histoire du courant communisateur pour voir si celle-ci
partage une origine commune avec l'insurrectionalisme anarchiste, ou si en
quelque point il y eut un rapport avec des groupes de cette tendance et en
quoi consista ce rapport. Pour une approche générale de cette histoire je
recommande la lecture de *Le roman de nos
origines*<http://www.reocities.com/~johngray/romtit.htm>(traduction
anglaise
*icí* <http://libcom.org/files/Banquse_recollecting.pdf>). Afin de
comprendre plus spécífiquement la tortueuse relation entre les idées
communisatrices et le mouvement insurrectionel italien,il faut lire
*Apocalipsis
y sobrevivencia*<http://www.comunizacion.org/Apocalipsis%20y%20sobrevivencia.pdf>,
de Francesco Santini.

2) Relever l' erreur à chaque fois qu'elle se manifeste, que ce soit par
ignorance ou par omission. C'est aujourd'hui le cas, une fois de plus.

Un an après le débat que je mentionnais au début, un nouveau projet
appelé *Desvío
editorial* <http://desvioeditorial.wordpress.com/>, mit en circulation un
livre intitulé
*"Hac*<http://www.elciudadano.cl/2011/06/23/hacia-la-comunidad-humana-comunizacion-y-revolucion-social/comment-page-1//lcomment-113756>
*ia la Comunidad Humana: Comunización y Revolución
Social"*<http://www.elciudadano.cl/2011/06/23/hacia-la-comunidad-humana-comunizacion-y-revolucion-social/comment-page-1//lcomment-113756>.
(Vers la communauté humaine : communisation et révolution sociale) La
compilation est assez réussie car elle inclut non seulement des textes
produits par les ténors du courant communisateur, comme la revue
Troploin,mais aussi un article d'Anselm Jappé, qui sans appartenir a cette
tendance, vient  compléter parfaitement ces théoríes aidant à situer las
idées communisatrices dans le contexte théorique plus large de la crítique
de l'économie politique marxienne.

si les choses en étaient restées là, je me serais contenté de me féliciter
que ces textes aient été mis en circulation sous forme de livre, gardant un
silence respectueux sur l'initiative pertinente de *Desvío
editorial*<http://desvioeditorial.wordpress.com/>.
Mais il y a plus.. L'inclusion à la fin du livre d'un texte du "Comité
Invisible",et surtout le commentaire de la "Nota editorial",où est insinué
une parenté entre courant communisateur et insurrectionnalisme italien
m'oblige une fois de plus à contester l'association de ces deux courants...
Sous la dénomination "communisation" on trouve un ensemble très hétérogène
de théories et de propositions pratiques, parmi celles-ci l'anarchisme
-insurrectionnel ou non- occupe une place douteuse, sinon pis.

La généalogie du "courant communisateur" –dont les premières références
explicites datent du début  des années70 – a peu de rapport avec
l'anarchisme puisqu'il correspond au lignage marxiste des fractions
communistes de gauche qui se détachèrent de la Troisième Internationale, et
dont l'attitude à l'égard des anarchistes a toujours oscillé entre dédain et
méfiance.. Les situationnistes qui peuvent être considérés comme les
antécédents directs du courant communisateur eurent un point de vue beaucoup
plus ouvert sur le type d'anarchisme représenté par la Colonne de Fer, par
exemple, cependant ils ne cessèrent pas de critiquer - comme Debord dans* La
société du spectacle *- l'individualisme anarchiste comme quelque chose de
tout simplement" ridicule".Dans un autre sens on pourrait trouver tout au
plus quelques connexions un peu tarabiscotées, et qui conduisent
invariablement à la rupture ou à une distance entre communisateurs et
anarchistes:  comme dans le cas du MIL, dont les membres ont entretenu en
1971 des relations avec le groupe parisien de *Jean Barrot (Théorie
communiste)* et qui manifestait clairement sa sympathie envers l'anarchisme
de Durruti et de Quico Sabaté, pour autant leur attitude envers *Théorie
Communiste *fut plutôt empreinte de méfiance et d'un opportunisme déclaré.
D'autres cas peut-être plus révélateurs se trouvent dans le livre cité de
Francesco Santini, sur l'expérience groupusculaire italienne Voilà ce qu'il
en est des rapports entre le courant communisateur et l'anarchisme. en ce
qui concerne l'attitude des groupes contemporains qui ont poursuivi une
activité "communisatrice" - principalement en France et en Angleterre-, si
quelque chose distingue l'activité de ces groupes c'est bien la discrétion
et la patience, qualités qui peuvent coïncider avec quelques tendances de
l'anarchisme socialement engagé, mais qui sont certainement très loin du
style hâbleur et de l'imprudence de l'insurrectionalisme italien.

En fait, entre le courant communisateur et l'insurectionalisme il n'y pas
seulement une notoire différence de style. ce qui les différencie par-dessus
tout c'est leur manière de comprendre pratiquement et théoriquement ce
qu'est le capitalisme et ce que signifie être anti-capitaliste.

Alors que les communisateurs cherchent et tentent des modes d'existence
antagoniques au système, les insurrectionalistes ne font rien d'autre
qu'exalter frénétiquement leur propre dérive existentielle, amoureux de deux
traits de personnalité qui les caractérisent, eux et tous les hommes
marchandisés : l'impatience et l'individualisme.

 Sur un plan plus général, le courant communisateur tend à se situer
historiquement, faisant dépendre cette perspective d'un ensemble de
possibilité pratiques, l'insurrectionalisme s'agite seulement autour de
notions pragmatiques et  immédiatistes sans que leur publications n'aient
théorisé la communisation, ou quelque chose d'approchant.. il suffit de lire
son éminence théorique, Alfredo Bonano pour s'en rendre compte.

Pourquoi donc insister à relier les deux?

.Parce que l'insurrectionalisme est dépourvu de toute base théorique solide
(le plus proche d'une théorie insurectionaliste ce sont les idées de Bonano
sur la fin des classes sociales et les interminables conneries de Plombo da
Silva) Et comme aucun mouvement ne peut s'appuyer seulement sur son
martyrologe, l'insurrectionalisme a fini par demander le secours de la
théorie de la communisation afin de projeter une image factice d'un
mouvement pourvu d'une véritable base théorique.La réalité c'est qu'il n'y a
aucun point de contact entre la théorie communisatrice et
l'insurrectionalisme. tout au plus il y a-t-il une assimilation
superficielle de la première de ma part du deuxième. N'importe qui
s'intéressant à l'affaire démontrera aisément que les insurrectionnalistes
sont bien les seuls à se réjouir de porter les vêtements des théories de la
communisation. Du côté du courant communisateur par contre, il n'y a pas que
je sache, ni d'individus, ni de groupes qui sympathisent avec
l'insurrectionnalisme, et il n'existe pas plus d'élement théoriques qui
viendraient sustenter les prétentions insurrectionnalistes.

*Desvío editorial* <http://desvioeditorial.wordpress.com/> a voulu bercer le
bébé dans l'eau sale du bain. En effet, prendre comme point de départ le
fait que les mouvements anti-capitalistes ont abandonné l'orbite du
marxisme-léninisme pour embrasser l'influence de l'insurrectionnalisme
italien, c'est merder dès la première page en lâchant les rênes du chauvisme
grandiloquent qui caractérise les lecteurs de *Al ferri corti*. Le déclin du
marxisme-léninisme a bien ouvert le chemin à une infinité de pratiques et de
théories anti-capitalistes d'une grande vigueur, cependant
l'insurrectionnalisme italien ne compte pas pas parmi les meilleures d'entre
celles-ci, loin s'en faut.

La restructuration des logiques politico-organisationnelles des mouvements
anti-capitalistes est un fait. Cependant, ce changement peut difficilement
être attribué à l'influence d'une pratique incapable de produire ses propres
explications, adoptant incongrûment des théories qu'il se refuse à discuter,
et survit à peine grâce à la visibilité médiatique que lui valent ses
attentats à l'explosif.

 Il est bien plus probable que de façon imperceptible les discussions denses
du courant communisateur soient en train de faire leur chemin et exerce leur
influence  au sein du mouvement anti-capitaliste, précisément parce que
venus de personnes qui ne succombent pas au désespoir et qui ont su
maintenir vives les qualités qui ont toujours fait les révolutionnaires :
modestie, sérénité, vue d'ensemble et sens historique de l'action.

Lectures recommandées:

*Debate sobre la
comunización*<http://www.comunizacion.org/Debate%20sobre%20la%20comunizacion.pdf>(abril
2010)

*Apocalipsis y
sobrevivencia*<http://www.comunizacion.org/Apocalipsis%20y%20sobrevivencia.pdf>(F.
Santini, 1994)

<http://www.addthis.com/bookmark.php?v=250&username=carloslagos>

<http://www.addthis.com/bookmark.php?v=250&username=carloslagos>
<http://comunizacion.org/2011/06/26/una-vez-mas-debate-sobre-la-comunizacion/>

26 jun 2011 por *Carlos Lagos P.*<http://comunizacion.org/author/carloslagos/>
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