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Réforme du travail : des centaines de milliers d’Espagnols dans les rues

Un demi-million de manifestants à Madrid, 400 000 à Barcelone, 150 000 à Valence, selon les syndicats* : une marée humaine, agitant des drapeaux rouges, a envahi les villes espagnoles dimanche pour protester contre la réforme du travail. Alors que quelques centaines de personnes défilaient à Athènes contre de nouvelles mesures d’austérité, Mardrid s’est mobilisée en masse pour lutter contre la politique du nouveau gouvernement conservateur  de Mariano Rajoy.  Afin de lutter contre un chômage de près de 23% -un record parmi les pays industrialisés-, cette réforme adoptée le 11 février prévoit des mesures pour l’emploi des jeunes, mais aussi davantage de flexibilité et des indemnités de licenciement réduites.

A Madrid, les manifestants, rassemblés à l’appel de l’UGT et de Comisiones Obreras (CCOO), les deux grands syndicats espagnols, ont traversé le centre de la capitale en portant des pancartes avec les mots «non à la réforme du travail injuste, inefficace, inutile» ou «non à la réforme et aux coupes budgétaires», alors que le pays comptait  4,6 millions de chômeurs fin janvier. Des manifestations semblables étaient prévues dans 57 villes.

Près de 48,6% des 16-24 ans sont au chômage

«Grève, grève, grève» criaient les manifestants, qui ont appelé le gouvernement à ouvrir des négociations sur la réforme du travail. Dans la foule défilaient aussi des enseignants portant le tee-shirt de la «marée verte», un mouvement de contestation né en septembre contre les coupes budgétaires dans l’éducation dans la région de Madrid. «L’enseignement n’est pas une dépense, c’est notre avenir», a lancé une enseignante de 54 ans. Des «indignés», qui avaient occupé la place de la Puerta del Sol, étaient présents dans le cortège

Premiers frappés par le chômage, avec 48,6% des 16-24 ans sans emploi, les jeunes étaient aussi au rendez-vous.

«Je crains que notre génération ait moins de droits que celle de mes parents, que nous ne vivions pas aussi bien. Je sens que l’Espagne et l’Europe retournent en arrière avec ce genre de réformes», confiait Jordi Alsedo, un étudiant ingénieur de 23 ans vêtu de noir.

Mariano Rajoy : «C’est la réforme dont l’Espagne a besoin»

Répondant aux manifestants, le chef du gouvernement a défendu une nouvelle fois dimanche sa réforme lors de la clôture du congrès de son parti, le Parti populaire, à Séville, en Andalousie. «C’est la réforme dont l’Espagne a besoin pour éviter que nous soyons le pays d’Europe qui détruit le plus d’emplois», a lancé Mariano Rajoy. Cette réforme «nous situe au même niveau que les pays d’Europe les plus avancés, et en finit avec les injustices du marché du travail”, a-t-il dit.

Après la réforme budgétaire visant un déficit zéro en 2020 et celle du secteur bancaire pour le nettoyer de ses mauvais actifs immobiliers, le marché du travail est le troisième grand chantier amorcé par le nouveau gouvernement conservateur espagnol.

*Les chiffres n’ont pas été communiqués par la police.

LeParisien.fr

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  1. A.D.
    19/02/2012 à 20:53 | #1

    “agitant des drapeaux rouges,”
    Mes souvenirs sont exacts : ces syndicats (UGT et CCOO) ont signé avec le patronat des accords de branche, notamment dans l’automobile (Seat), comme en Italie à Fiat, pour préserver l’emploi contre une dégradation dans le salaire et les conditions de travail. Ces accords ont été soumis de manière démocratico-pébliscitaire aux salarié(e)s – employé(e)s,cadres et ouvrier(e)s confondues- , c’était, j’hésite, entre 2009 ou 2010- et peut-être 2011… En tout cas je n’hésite pas, ces “drapeaux rouges” sont rouges, comme ils sont blancs.
    Les dirigeants de UGT et CCoo que veulent-ils,” finalmente” ?

  2. CLN
    20/02/2012 à 12:50 | #2

    @A.D.

    tu as raison,
    pour mémoire deux articles
    Abrazo
    CLN
    ——–
    1. SEAT: ACCORD DIRECTION/SYNDICATS SUR LEMPLOI
    5 avr. 2007 … La direction du constructeur espagnol d’automobiles Seat et les syndicats du … Seat lance ainsi un processus de réduction des coûts, y compris salariaux. … ça s’officialise •

    La direction du constructeur espagnol d’automobiles Seat et les syndicats du groupe ont signé un accord prévoyant la réduction de 10 % des effectifs. Cela concerne environ 1.600 personnes qui partiront en fait de manière volontaire, notamment par des pré-retraites pour les salariés de plus de 58 ans, des départs définitifs, voire des congés sabbatiques. Par cet accord, le groupe s’est également engagé à développer la gamme Seat, avec le lancement dans moins de 3 ans d’une nouvelle berline sportive et l’élaboration d’un nouveau véhicule de type “4X4 léger”. Seat lance ainsi un processus de réduction des coûts, y compris salariaux. Nelly C. (autoplus.fr)

    1. Lutte Ouvrière Hebdo – Espagne – Renault : l’accord du chantage
    13 nov. 2009 … En Espagne les industriels et les banquiers, aidés par le gouvernement … Renault à Valladolid, Seat (filiale de Volkswagen) ou Nissan à Barcelone, … par les syndicats majoritaires, les Commissions Ouvrières (CCOO) et l’UGT. … Renault promettait vaguement de fabriquer un véhicule électrique en 2011.

  3. A.D.
    21/02/2012 à 15:06 | #3

    C’était dimanche, c’était la messe.
    et cela défilait en scandant “huelga, huelga, huelga!, huelga general!” (grève,etc..;-).
    En s’adressant à qui ? Aux syndicats ? à eux-elles-mêmes ? Au gouvernement Rajoy, fraîchement massivement élu ?
    Les enseignants se lamentant sur les coupes dans l’enseignement “un investissement”, pas une dépense, le futur, etc…Et puis, les droits qui se perdent et qu’on vivra moins bien que nos parents, qui eux vivaient mieux que nos grands-parents…C’est vrai qu’ils vivaient mieux, nos parents, c’est sûrement ce qui vaut la réponse toute prête : au-dessus de nos moyens actuels. C’est la réponse par la dette. Aussi ces syndicalistes navrent, à tendre sans cesse le fouet qui fustige. Aussi ces messes ne semblent avoir d’autre but que ces impuissants lamentos dans l’illusion d’un but commun, d’une union dans la volonté de conservation réelle de sa position, quoiqu’il coûte, justement.

  4. A.D.
    21/02/2012 à 15:25 | #4

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/02/20/espagne-violences-lors-d-une-manifestation-contre-la-rigueur-a-valence_1646086_3214.html

    Valencia, où même “lxs indignadxs” s’étaient montrées plus remuantes qu’ailleurs. Des heurts sporadiques opposent depuis quelques semaines les jeunes- avec ou sans les parents, profs,…à la police, dans le cadre des coupes budgétaires dans l’éducation.

  5. CLN
    21/02/2012 à 21:27 | #5

    @A.D.

    Valence (Le réveil) —

    Hier, lundi 20 février à 14h45, 300 personnes se sont rassemblées devant le collège Lluis Vives de Valence en solidarité avec les détenus des mobilisation des derniers jours et contre les coupures budgétaires dans l’éducation. Alors que la manifestation se dirigeait vers la Place de l’Espagne, la police a commencé à charger les étudiants, provoquant ainsi la désagrégation de la manif, les étudiants essayant de se regrouper en évitant les encerclements policiers. Les manifestations ont eu lieu dans tout le centre de Valence par petits groupes avec l’intention de se regrouper après chaque charge policière. Devant le piège de la police et la marche des étudiants, tous les types d’établissements se fermaient et le collège Lluis Vives a ouvert ses portes pour laisser entrer les gens, vu que la police n’est pas autorisée de charger à l’intérieur, ils y sont néanmoins entrés à quelques occasions.

    Les manifestations ont duré tout l’après midi et la violence policière a augmenté avec des charges et des tirs de flash-balls jusqu’à 20h dans la rue Xàtiva ( en face de l’institut Lluis Vives). Simultanément les manifestations se sont déplacées à la zone universitaire, à Blasco Ibanez, où la rue a été occupée, et devant l’arrivée de la police anti-émeute la faculté de Géographie et d’Histoire a été occupée. Alors qu’on voyait une barricade dans la rue, une assemblée a eu lieu dans l’université où la doyenne a empêché la police de passer et les portes ont été fermées de peur de les voir entrer.

    Les mobilisations se sont soldées par 26 détenus, cinq d’entre eux étant mineurs et beaucoup de bléssés. Il y a déjà un total de 42 arrestations. Les jeunes étudiants de Lluis Vives sont en train de montrer un bel exemple de dignité et de lutte.

    (photos : http://theplatform.nuevaradio.org/i…) (source : La Plataforma ) Traduit de l’espagnol par Le Réveil.

  6. A.D.
    22/02/2012 à 11:28 | #6

    Pendant que “nos parents vivaient bien” (c’est-à-dire, pendant l’époque franquiste, sans doute…)la police vivait bien aussi, Puis le dictateur a fait son dernier couac, et la police non, et “les espagnols” ont bondit de joie pour fêter le démocrate Juan Carlos de Borbon, et les policiers, le Roi, la Reine, et le Peuple se sont embrassés, c’était touchant. Les policiers de l’état espagnol ont continué leurs affaires, et c’est ainsi qu’ils frappent des enfants du Collège Luis Vives de Valencia, Provincia de Levante
    Valencia Levante, Valencia valiente, Valencia levantate
    Valence Levant, Valence valliante, Valence debout.

    Viscan els xiquets de Luis Vives :
    Mbatsi, Gorounia, dolofoni.

  7. A.D.
    22/02/2012 à 21:01 | #7

    http://www.levante-emv.com/comunitat-valenciana/2012/02/21/miles-personas-paralizan-centro/883293.html

    En langue castillane sur la lutte des étudiant(e)s de Valencia.
    vidéo et photos des brutalités policières.
    Article sur “Le commandant de police traite les lycéens “d’ennemis” “.
    Plusieurs autres articles sur le sujet.

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