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Silence sur Gaza…

 

 

Texte paru dans la revue Meeting en janvier 2009, et qui est toujours d’actualité.

Silence sur Gaza…

On a beaucoup parlé de l’élection d’Obama, on a beaucoup plus parlé des émeutes en Grèce mais nous ne disons pas un mot de la guerre à Gaza pourquoi ?

Est-ce parce que ça ne nous concerne pas ? Parce que ça n’a aucun intérêt « du point de vue de la révolution ». On peut le dire mais je pense qu’on sent bien que ce n’est pas la vérité, que l’importance de ce rebond de la guerre de Palestine nous gêne ou peut être pire nous angoisse.

Cette nouvelle guerre nous angoisse parce que les prolétaires de Gaza se font massacrer et n’ont aucune possibilité d’échapper au piège dans lequel ils sont, ils ne peuvent que « choisir » de mourir sous les bombes israéliennes ou au combat avec le Hamas, ils ne peuvent même pas déserter la bataille ils sont enfermés dans un champ de tir, ils ne peuvent pas s’insurger contre leur propre camp qui les tient en otages. C’est la tragédie absolue il n’y a rien à espérer, Obama laisse Bush endosser l’affaire il n’y a que notre clown national qui en profite pour faire son show pitresque.

Cette horreur nous, nous terrorise parce que nous y voyons quelque chose qui pourrait se répandre dans le monde avec la crise catastrophique du capital (encore à venir), les fractions capitalistes de tous ordres étatiques ou non pourraient bien se jeter les unes contre les autres sans qu’une issue communiste ne s’ouvre.

Attention ceci n’est pas une analyse, tout ce que je pense me fait dire que cette catastrophe est impossible qu’elle nie la contradiction des classes, que Gaza n’est strictement pas représentatif de la situation dans le reste du monde ; mais pourtant dans sa spécificité de ghetto à prolétaires surnuméraires Gaza est aussi paradigmatique de la restructuration en abîme du capital et c’est pour cela, qu’au fond, on n’ose pas y penser on détourne les yeux, car nous y verrions un avenir inenvisageable.

BL

Dans le contexte, il faut absolument lire : “A fair amount of killing” et aussi « Moyen Orient 1945-2002 Histoire d’une lutte de classe » (si on a plus de temps…).

Categories: Nouvelles du monde Tags:
  1. adé
    13/07/2014 à 20:15 | #1

    Re-silence sur Gaza…
    Juillet 2014, deux ans après, cinq ans après, silence assourdissant :

    …pourtant dans sa spécificité de ghetto à prolétaires surnuméraires Gaza est aussi paradigmatique de la restructuration en abîme du capital et c’est pour cela, qu’au fond, on n’ose pas y penser on détourne les yeux, car nous y verrions un avenir inenvisageable.”

    Un avenir “inenvisageable”? Pourquoi?

  2. adé
  3. adé
    23/07/2014 à 12:36 | #3

    https://dl.dropboxusercontent.com/u/12909575/R.F.%20-%20Lettera%20sull%27antisionismo.pdf

    De :” Il Lato cattivo”, article en Italien sur Gaza et l’ anti-sionisme.

  4. adé
  5. CLN
    02/04/2024 à 09:42 | #5

    Traduction DeepL à partir du turc

    Introduction de Julien Guazzini :

    « “Silence sur Gaza” a été écrit en 2009 par Alain (alias Bernard Lyon), membre de longue date du groupe/magazine d’ultra-gauche Théorie communiste, devenu depuis une figure mémorable dans les milieux de la communisation. Il était connu pour élever la voix, que ce soit entre amis et camarades, dans les réunions officielles ou sur l’internet ; il n’était certainement pas du genre à se taire. C’est probablement la raison pour laquelle ce même cercle, toujours enclin à des débats houleux et à des échanges rhétoriques passionnés, a été surpris et troublé de se retrouver à court de mots en 2009. Dans son style particulier et idiosyncrasique, mêlé de préoccupations politiques et de questions douloureuses, il s’est demandé ce qu’il y avait à dire, s’il était possible de parler face à des atrocités.

    Il a peut-être des raisons particulières de s’inquiéter de la guerre menée par l’armée israélienne contre le peuple palestinien : Ses origines juives et ses ambitions marxistes l’ont amené à rejoindre un kibboutz en 1966, pour déserter au bout de quelques mois et rentrer en France : Désillusionné par cette “expérience socialiste”, il a commencé à tout vivre comme une corvée : beaucoup de travail, aucun jeu… Pourtant, il n’a jamais mis cette expérience politiquement et personnellement distante au premier plan de ses conversations sur les affaires du Moyen-Orient ou sur d’autres sujets. Comme il l’a dit un jour en plaisantant, son identité paradoxale était d’être considéré comme juif par les antisémites mais pas par le rabbin local ; il n’était pas et ne serait pas le seul dans ce cas.

    Avec sa langue brûlante pour le communisme, sa défense des thèses de la communisation et ses talents uniques de provocateur, Alain était une source d’inspiration et d’espoir pour que la palabre l’emporte dans un monde post-capitaliste. Sa voix unique a rejoint notre paradis matérialiste en 2022. »

    https://heimatloskultu.wordpress.com/2024/04/01/gazze-konusundaki-sessizlik-bernard-lyon-alain-theorie-communiste-endnotes/

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