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IRAN: les étudiants haussent le ton

Les étudiants ont brisé la grille de la faculté de médecine, une des entrées de l’université
Contrairement à ce qu’ont affirmé les autorités de la République islamique, il ne s’est rien produit de particulier à la date officielle de la Journée nationale des étudiants, le 6 décembre.
Le guide suprême, Ali Khamenei, a annulé son discours à l’université de Téhéran [cette journée, le ’16 azar’ dans le calendrier iranien, commémore le soulèvement des étudiants contre le chah, en décembre 1953]. Au contraire, les étudiants ont décidé de se démarquer des autorités en se réunissant, le 7 décembre, à l’appel du Bureau de consolidation de l’unité (BCU) [association d’étudiants proches des réformateurs]. Plusieurs milliers d’étudiants se sont donc retrouvés à l’université de Téhéran [la plus grande du pays] pour manifester aux cris de “Mort à la dictature !” [selon l’agence officielle Fars, seuls 150 étudiants étaient présents]. Les forces de l’ordre se concentraient en nombre autour de l’établissement. Les étudiants se sont retrouvés aux alentours de midi dans les avenues adjacentes à l’université avec des panneaux sur lesquels on pouvait lire : “Pour une université libre”,”Démocratie et droits de l’homme en Iran, paix dans le monde”, “Non à la discrimination des sexes, non à la lapidation, non à la pendaison”…

Malgré les menaces dont ils ont fait l’objet, 1 700 étudiants de l’université de Téhéran [sur 32 000] ont écrit des lettres de protestation au recteur de l’université contre la mise en place d’un service d’ordre chargé de filtrer les entrées à l’université. Les policiers empêchaient des étudiants de franchir l’enceinte de l’établissement, certains d’entre eux se sont mis à jeter des pierres sur le poste de sécurité de l’université. Mais d’autres étudiants se sont opposés à cette action, argumentant qu’il ne fallait pas donner de prétexte à la police pour procéder à des arrestations. Les étudiants se sont alors concentrés sur la grille de la faculté de médecine, une des entrées de l’université, et ont réussi à la briser, selon les informations et les photos diffusées par l’agence semi-officielle ISNA. Une fois rentrés dans la cour de la faculté de médecine, les étudiants se sont rassemblés pour écouter différents leaders. Mehdi Arabshahi, porte-parole du BCU, a affirmé : “Nous sommes ici pour que soit reconnue la valeur des étudiants de ce pays, et contre l’injustice.” Un autre leader étudiant, Morteza Simiari, a ajouté que “le mouvement étudiant montre aujourd’hui qu’il est bien vivant et qu’il ne tolère l’expulsion [de l’université] ou la mort d’aucun de ses membres”. Majid Tavakkoli, qui avait été arrêté en mai 2007 en même temps que deux autres étudiants, Ehsan Mansouri et Ahmad Qasabian, est venu raconter les conditions de sa détention [les trois étudiants ont été libérés le 13 août 2008]. Selon lui, la forte mobilisation en leur faveur a permis leur libération.

La manifestation s’est ensuite dispersée à l’appel des leaders étudiants. Aucune arrestation n’a été rapportée pour l’instant, mais cela pourrait se produire dans les prochains jours.
Alborz Mahmoudi
Rooz

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  1. A.D.
    16/12/2008 à 18:25 | #1

    Ces Iraniens protestaient contre l’état des choses dans leur pays qui n’offre pas une perspective très alléchante ; tension avec Israel, menace de bombardement, course à la bombe et aux armements, dictature militaire et religieuse, police des moeurs, et corruption…Les opposants au régime en vigueur semblent du moins en phase avec les divers mouvements qui secouent les jeunesses européennes. La crise internationale de l’impossible reproduction des classes ne fait que débuter….

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