BELGIQUE : L’autre loi du travail
extraits
En Belgique, la loi “travail” s’appelle Loi Peeters. Le projet de loi du Ministre de L’Emploi Kris Peeters permettrait entre autres d’augmenter le temps de travail hebdomadaire à 45 heures, instaurer un contrat zéro heures ou créer un contrat intérimaire à durée indéterminée.
Détaillons un peu : au cœur de la loi Peeters il y a l’annualisation généralisée du temps de travail et l’imposition de 100 heures supplémentaires non-récupérables et sans négociations préalables. Ces mesures feraient bondir la semaine travaillée de 38 heures aujourd’hui, à 45 heures demain. Autour de cette matrice on trouve une succession de régressions sociales. Distinguons en deux : une version belge du « zero-hour contract » britannique avec l’instauration de contrats à temps partiel sans indications d’horaires de travail, pour des salarié.e.s « à la demande » ; un contrat intérimaire à durée indéterminé, pour une précarité à vie………….
à côté de la mobilisation syndicale, un mouvement social prend corps autour de l’action des « Unions de bloqueurs et bloqueuses ». À la croisée du « community organizing » et de l’action syndicale interprofessionnelle, ces Unions rassemblent « jeunes, précaires, travailleur.se.s dans ou hors emploi, étudiant.e.s, allocataires, syndicalistes ». Leur but étant de faire émerger « une coordination d’assemblées locales démocratique où se réunissent celles et ceux qui veulent bloquer cette loi et son monde par tous les moyens nécessaires ».
À Bruxelles, Charleroi, Ixelles, Liège, Mons, Namur… des Unions ont vu le jour et appellent à s’organiser horizontalement et à toutes les échelles : lieux d’études, de travail et de vie ; proposant une « motion contre la loi des 45h » comme base d’appel. Répondant à l’appel de Nuit Debout, elles organisent ce 15 mai, journée #GlobalDebout, une manifestation contre la Loi Peeters au départ de la Gare de Bruxelles. Et comme le fait l’appel de syndicalistes « On bloque tout ! », les Unions mettent en avant le nécessaire blocage de l’économie… Alors bloquons partout leurs lois « travail » !
La page Facebook Bloquons la semaine de 45h – Blokkeer de 45-urenweek
Le compte twitter @BloquerLes45H
https://www.facebook.com/nonaux45heures/
L’Union des Bloqueurs/euses vous invite à rejoindre son cortège lors de la manifestaion nationale du 24 mai pour exiger le retrait du projet de loi des 45h/semaine.
Et ri et ron petit patapon, trois petits tours et puis s’en vont”. Ce fut une belle promenade, quelque peu ensoleillée, beaucoup de bruit, des pétards à rendre sourd. Bon, l’objectif officiel de la manif (60.000 selon la police, 50.000 selon les syndicats) c’est la concertation c’est à dire la possibilité pour les syndicats de négocier les revendications patronales (:je dis bien revendications patronales) , les seules légitimes aujourd’hui, sans que le gouvernement ne viennent encore forcer la note en defaveur des salariés. Cependant, les quelques calicots qui allaient au delà du motif de la promenade ( ce serait la dix-huitième action syndicale sous ce gouvernement) ne cassaient pas des briques : “touchez pas aux aux pensions”, d’autres demandent des “emplois de qualité”, les trotks, “continuons jusqu’à la chute du gouvernement”, et puis des tentatives de promouvoir les “nuits debouts”, les partisans de “Tout autre chose” un groupe citoyenniste animé par les artistiques, ou les ” Bloquers” qui émanent des jeunes des organisations syndicales ( un groupe d’une trentaine de jeunes parmi lesquels je n’ai retrouvé aucun figure du groupe des indignés d’il y a trois ans).
Mais ne vous laissez pas impressionner par les images de la manif c’était bien une promenade, et pour la plupart des salariés présents un moment en dehors du boulot.
En attendant, s’il y a des Bloqueurs, c’est bien les gardiens de prisons qui faisaient remarquer qu’il ne font pas grève pour le salaire mais pour l’augmentation du personnel, ce qui me semble une première en Belgique. Quoi qu’on pense de leur boulot ils ont montré une détermination remarquable et un discernement certain car il ont rejeté à deux reprises les pré accords que les syndicats venaient leur présenter.
En conclusion le gouvernement mettra en œuvre sa réforme du travail et ce n’est pas un mouvement social fortement encadré qui le fera reculer, que du contraire, les promenades syndicales constituent un excellent exutoire… et ri et ron ptit patapon, trois ptit tours et puis s’en vont.
Lu sur https://www.facebook.com/nonaux45heures/
Arrêt de travail «spontané» dans 5 ateliers à la SNCB
Les deux principaux syndicats l’assurent, l’arrêt de travail dans 5 ateliers de la SNCB depuis ce matin est une action spontanée de la base
Débrayage «spontané» d’une partie du personnel. La tension sociale remonte sur le rail. Jusqu’ici, sans implication pour les voyageurs.
PAR LESOIR.BE
http://WWW.LESOIR.BE/122-4/ARTICLE/ECONOMIE/2016-05-25/ARRET-TRAVAIL-SPONTANE-DANS-5-ATELIERS-SNCB
René Renard
Hier, à 12:39 · Charleroi ·
Pour un peu expliquer la réalité, à la SNCB nous sommes payés 36h/semaine.
Au roulant, nous effectuons des journées jusqu’à 9h de travail (souvent) et nous pouvons faire 7 jours de travail d’affilée ce qui fait que nous prestons souvent des semaines de 45/h voir jusqu’à 63h (ce qui est rare, j’en conviens)
Dans n’importe quel entreprise, tout le monde trouverai normale que ce surplus d’heure soit ; soit payées soit récupérées (ce qui est notre cas) mais en écoutant ou lisant les gens sur Facebook, il est anormal que le personnel de la SNCB souhaite continuer à récupérer ces heures et devrait plutôt les prester gratuitement. (Ces gens-là le font-ils dans leur société ?)
Nous avons beaucoup de congé semble-t-il ?….. Voir la suite pas piquée de hantons des conditions de travail sur Facebook.
Quand on sait le fort encadrement syndical de ce secteur le mouvement de grève spontané révèle une forte pression de la base alors que les dirigeants négocient ce qui n’est pas negciable pour les cheminots : la prestation d’heures non payées. D’ailleurs le terme de négociation est impropre pour qualifier les nouveaux rapports sociaux entre patrons et représentants des travailleurs. Le patronnât, tout comme l’Etat patron, sont en train de puiser dans l’escarcelle du travail tout ce que celui-ci avait engrangé pendant la période des trente glorieuses, du partage des gains de productivité, de l’implication réciproque…Avec l’avènement de l’illégitimité de la revendication mise en lumière par TC, nous assistons bel et bien à un dévoilement du rapport réel de plus en plus dépouillé des oripeaux de l’implication réciproque. La grève spntanée des cheminots, celles des gardiens de prison, de même que les contestations des syndicats de là magistratures ( la réforme du travail au travers des économies budgétaires les touche aussi) ont fait voler le consensus d’union nationale après les attentats. Comme traditionnellement en Belgique il n’y a qu’une moitié du pays qui bouge, la Flandre semble ne pas se sentir concernée par la grogne sociale. Attendons de voir ce qui pourrait sortir des plans d’action de la FGTB prévus jus qu’octobre.