Les autoréductions, une pratique de lutte en pleine croissance ?
Comme Robin des Bois….au MONOPRIX !!!!!
jeudi 1er janvier 2009 (21h38)
Autoréduction au Monoprix : pour redistribuer, partir sans payer
Scène surréaliste, mercredi après-midi au magasin Monoprix de la rue du Faubourg Saint-Antoine : à l’heure des dernières emplettes pour le réveillon, une cinquantaine de personnes bloquent les caisses.
Leurs chariots sont plein à craquer de victuailles : saumons, foie gras, mais aussi pâtes, huile et pommes de terre. Ils refusent de payer en se justifiant ainsi, comme le raconte Le Parisien :
“C’est une autoréquisition qui est juste en ces temps de crise et qui permet aux précaires de fêter aussi le Nouvel An dignement.”
Discussions avec les vigiles, négociation avec le directeur du magasin qui finit par les laisser partir avec la marchandise. Sans payer, comme ces militants (chômeurs, précaires et soutiens aux sans-papiers) le relatent dans un communiqué circulant sur le Net :
“Treize chariots pleins sont sortis du magasin après des négociations tendues avec une direction qui a logiquement choisi de ne pas prolonger le blocage des caisses (perte de chiffre d’affaires) ou prendre le risque d’une intervention policière dans les rayons.”
Monoprix a prévu de tenir une réunion de crise vendredi matin pour décider des suites judiciaires à donner à cette affaire, parlant d’un “pillage inacceptable et regrettable”. Le groupe de distribution a des raisons de s’inquiéter. En dix jours, il a été la cible de deux “autoréductions”.
Des actions similaires à Rennes, Grenoble, Paris…
L’autoréduction, définition La notice Wikipedia, consacrée au mouvement autonome, définit l’autoréduction comme une pratique “qui consiste pour un groupe d’usagers à imposer par la force une baisse du prix d’un produit ou d’un service. Elle peut aller jusqu’à la gratuité et prendre la forme de véritables pillages de supermarchés. Les autonomes, comme les anarchistes, parlent alors de ’communisme immédiat’, c’est à dire sans phase de transition.”
En Italie, dans les années 70, elle prenait parfois la forme de mouvements de masse où les abonnés à l’électricité refusaient de payer leur facture, pour obtenir des ristournes équivalentes à celle de l’industrie.
A chaque fois, ces militants adoptent le même mode opératoire :
Une trentaine de militants entrent dans le supermarché en petits groupes, avec paniers ou chariot Ils les remplissent de nourritures, arrivent aux caisses simultanément et au moment de régler leurs “achats”, refusent de payer La sécurité intervient, puis les négociations commencent avec la direction du magasin Parallèlement, les militants sans paniers distribuent des tracts justifiant l’action et déploient une banderole avec leur slogan (“Face à la crise, nous réquisitionnons, nous partageons”, à Grenoble) Au bout de trente minutes à une heure, le magasin cède à la revendication, à la fois pour éviter que la situation ne s’envenime et en raison du manque à gagner Le groupe des militants redistribue la nourriture devant une agence de l’ANPE ou à leur réseau (sans-papiers, précaires) Le samedi 20 décembre, une première action a été menée aux Galeries Lafayette de Rennes, puis le samedi suivant au Monoprix de Grenoble et enfin, mercredi 31 décembre, à Paris.
Effet de la crise? Retour aux années 70? Radicalisation des “autonomes”?
Comme Robin des Bois en son temps, ces héritiers des autonomes italiens des années 70 s’appuient sur la popularité de leur action. D’ailleurs, les clients témoins de ces scènes n’ont pas l’air d’avoir à leur encontre une attitude hostile.
Tout comme les policiers qui ne sont pas intervenus, alors qu’ils étaient présents (en Bretagne, le récit du Mouvement des chômeurs et précaires en lutte de Rennes (MCPL) mentionne la présence de “deux nationaux à l’extérieur et un RG en fin d’action”).
En cas d’intervention, les forces de l’ordre laissent toujours les activistes repartir librement. De même, à ce jour, aucune plainte ne semble avoir été déposée par les responsables des enseignes concernées. Comment expliquer le retour de ce phénomène? Effet de la crise économique Retour des pratiques largement expérimentées dans l’Italie des années de plomb? Radicalisation des groupes se revendiquant “autonomes”? En tout cas, si la crise persiste en 2009, l’autoréduction a sans doute de l’avenir.
? L’autoréduction du temps de travail, où l’on risque de perdre son job ? L’autoréduction dans les transports, qui peut d’ailleurs s’étendre au paiement de tous les services publics (eau, gaz, électricité…) ? Le récit d’une autoréduction menée en Argentine, dans un hypermarché Carrefour de Buenos Aire
Une autoréduction, c’est quoi?
31 Dec 2008 A – I n f o s [print_link]
“Ce mot sert à qualifier, en France, des pratiques diverses, mais qui ont un point commun : satisfaire nos besoins de manière gratuite ou moins chère, dans une démarche collective.” S’y rattachent donc les actions, parfois nommées réquisitions, que les collectifs de précaires mènent souvent avant les fêtes de fin d’année pour obtenir de quoi alimenter leur réveillon sans débourser l’argent qu’ils n’ont pas (voir ci-dessous le récit des actions à Rennes et Buenos Aires en décembre 2008), les grèves de loyer utilisées par les locataires de logements sociaux ou les résidents de foyers, les luttes pour obtenir des réductions ou la gratuité pour les transports en commun, l’électricité et le gaz, la culture et les loisirs…
Cette forme de lutte est aussi vieille que le mouvement ouvrier : les “déménagements à la cloche de bois” pratiqués à la fin du 19ème siècle (quitter son logement sans payer son loyer et avant que le propriétaire fasse saisir les meubles) en sont un exemple.
Les autoréductions ont connu un développement important dans l’Italie des années 1960-70, périodes d’intenses luttes sociales qui ont largement débordées le strict cadre du lieu de travail. Des quartiers entiers de Rome ou Milan étaient squattés, des dizaines de milliers de personnes recalculaient leurs factures de gaz et d’électricité en s’appliquant le tarif réservé aux grosses entreprises, et ceux qui ne payaient pas du tout ne risquaient guère la coupure, cette opération était devenue impossible en raison de la réactivité des voisins et de la solidarité collective. Les salariés italiens se sont mobilisés également sur le coût des transports, en partant du principe que s’ils prenaient le train tous les jours, c’était pour bosser, pour le bénéfice de leur patron et que donc ce coût-là ne devait plus leur incomber…
Ces formes de lutte ont l’intérêt de partir d’une autre base que la défense d’intérêts catégoriels (que les catégories se nomment “chômeurs”, “salariés” ou autres), et de se pratiquer sur d’autres lieux que ceux de l’exploitation et du contrôle social quotidiens : le supermarché ou l’agence EDF, où tout un chacun est susceptible de passer, et non plus uniquement l’espace insertion réservé aux Rmistes, l’Assedic pour les chômeurs ou l’entreprise pour les salariés… D’autant plus que ces lieux-là ne suffisent pas pour se retrouver (ce qui ne veut pas dire qu’il est inutile de s’y organiser) : horaires décalés au boulot, contrats précaires trop courts pour tisser des liens, éparpillement des structures destinés à suivre qui ne sont pas ou pas assez dans l’emploi…
Mais aussi, tout simplement, les autoréductions sont une forme de lutte qui fait du bien, parce qu’il s’agit d’une pratique offensive et pas seulement défensive. Nous
avons besoin, ne serait-ce que pour survivre (et en réalité, pour beaucoup plus : mettre un frein à la culpabilisation, à l’infantilisation et à ces micro-humiliations qui pourrissent la vie), de faire annuler une radiation ou un trop perçu, de résister à une modification des conditions de travail ou de gratter un peu plus de fric lors d’un licenciement économique. Mais les autoréductions ouvrent des perspectives plus larges. Nous partons de nous, en tant que classe
sociale, de nos besoins, de nos désirs. Nous nous réapproprions, ou nous cherchons à le faire, une bonne partie de ce que le capitalisme nous vole ou nous refuse : le
fric qui part dans des tickets ou de l’essence pour nous rendre à un rendez-vous ANPE ou aller au boulot, la bouffe de qualité devenue inaccessible, le temps libre, quand il y en a, dont on ne peut pas faire grand chose, tellement le cinéma ou les voyages sont chers, et on ne parle même pas des activités pour les gamins…
Les autoréductions ne sont pas une solution miracle. Comme toute forme de lutte, la manière de les organiser, la façon de poser les problèmes et de les relier aux autres, les rapports collectifs qui se mettent en place peuvent les orienter différemment. Mais quand même, à lire les textes ci-dessous, ça ne vous donne pas envie ‘
Si vous voulez en discuter, si vous avez des expériences à partager, envoyez un
mail à collectif.rto(a)gmail.com
Autoréduction de précaires en lutte aux Galeries Lafayette de Rennes
Samedi 20 décembre 2008 le mouvement des chômeurs et précaires en lutte (MCPL) de
Rennes a réalisé une autoréduction au rayon alimentation des galeries Lafayette.
Les objectifs étant :
– d’enrouer, pour un temps, le train de la consommation en cette période de noël.
– de repartir avec de la bouffe que le directeur du magasin nous aurait
gracieusement offert. En jouant la carte de la négociation nous souhaitions éviter
que l’action soit pénalisable sous le chef d’inculpation de vol en réunion.
– de mettre en avant la lutte en cours contre les réformes gouvernementales (Offre
Raisonnable d’Emploi, suivi mensuel obligatoire, RSA, Création de Pôle Emploi,
renégociation indemnisation chômage) dirigées contre les pauvres : chômeurs,
précaires, travailleurs pauvres, retraités.
Récit :
Nous nous sommes réunis à une trentaine devant le magasin dans lequel nous sommes rentrés par petits groupes. Chacun prenant un panier le remplissant, à sa guise, de
victuaille. Une fois nos paniers pleins nous nous sommes dirigés vers les caisses. L’idée était de se mettre 3 par caisse les uns derrière les autres avec chacun un panier. Les
premiers laissant enregistrer leur panier, tout en refusant de payer et en expliquant notre action. Nous avons demandé à rencontrer le directeur pour négocier avec lui.
Le tout en évitant toute violence pouvant justifier des interpellations. Nous avons bloqué une huitaine de caisse au total. Pendant ce temps deux d’entre nous ont déployé la banderole « chômeurs et précaires en lutte » pendant que d’autres distribuaient des tracts expliquant notre action. Rapidement une queue s’est formée
aux caisses. Certains ont alors pris la parole pour expliquer notre action. Les deux vigiles du magasin ont rappliqué. Enervés, ils se sont rapidement calmés. Le chef de la sécurité a prévenu le patron du magasin. Laissant pourrir la situation, le directeur n’a pas voulu entamer immédiatement les négociations. Après 20 minutes de blocage première proposition du directeur : « vous replacez tout dans les rayons, vous libérez les caisses et vous envoyer une délégation pour négocier dans mon bureau » AH AH AH AH !!!
Pendant ce temps les échanges s’animent avec les consommateurs des galeries, qui n’affichent pas tous un soutien. Beaucoup de personnes âgés et de bourgeois du
centre ville. Quelques réactions : « vous nous prenez en otage », « mon chat a faim », « tu ne sais pas ce que c’est le travail, tu n’as jamais bossé », « vous
n’avez pas à faire ça ici »” Quelques soutiens : « je suis avec vous, ne lâchez rien », un vigile s’adressant à nous à propos d’un père avec son enfant : « dégagez vous voyez bien que vous les empêchez de passer ». Réponse du monsieur : « pas du tout et d’ailleurs je les soutiens ».
Bref, une animation inhabituelle dans ce magasin. Au bout de 40 minutes un membre du collectif prend le talkie pour discuter avec le
directeur. Il devient plus raisonnable et accepte de descendre mais ne semble pas encore prêt à satisfaire nos revendications. Il arrive et pose encore des
conditions qui nous semble inacceptables : il veut par exemple qu’on prenne du foie gras premier prix au lieu du Fauchon, qu’on libère les caisses puis que nous allions
régler ça discrètement dans une pièce à l’écart du regard des clients. Nous lâchons du lest en proposant de ne prendre que 10 paniers sur une vingtaine. La discussion avance assez vite, on sent qu’il veut rapidement débloquer la situation.
Dernier point de désaccord : il souhaite passer les articles en caisse, chose que nous refusons en pensant que cela peut être réutilisé contre nous. Il finit par accepter et nous repartons avec 10 sacs de bouffe. Intense moment de joie parmi nous. Nous ressortons victorieux des galeries avec 10 sacs de bouffe,
des caisses bloquées pendant une heure le tout sans aucun soucis. Les flics ont bien été appelés mais ils se sont faits discret. On a aperçu deux nationaux à
l’extérieur et un RG en fin d’action. Le directeur du magasin n’a pas porté plainte à ce jour. Nous allons aller redistribuer la nourriture aux chômeurs devant les ANPE de Rennes
dès lundi matin. Etendons ces pratiques, organisons nous !!!
Si vous êtes intéressés par notre mouvement contacté nous par mail au
mcpl2008(a)gmail.com. Nous tenons nos réunions au 22 rue de Bellevue le lundi à
18h. La prochaine se tiendra le lundi 5 janvier.
Avant Noël, des précaires en lutte de Buenos Aires bloque un supermarché et
repartent les bras chargés
Le Mouvement de Travailleurs sans emploi (MTD) Oscar Barrios s’est mobilisé (pour la troisième année consécutive) le 11 décembre au Supermarché Carrefour de Muñiz
(banlieue ouest de Buenos Aires) pour exiger des produit de Noël. Après deux heures de blocage des entrées et sorties, l’entreprise a accepté de leur livrer 600 “corbeilles” et 250 kilos de farine pour la pizzéria du MTD.
Jour après jour, nous voyons que la situation que traverse le pays n’est en rien facile, et l’est encore plus pour le secteur de la population qui se trouve sous le seuil de pauvreté, essayant de survivre avec deux peso par jour.
Selon un relèvement de l’Association de Défense du Consommateur (Adelco), le montant de la corbeille d’aliments de base a augmenté de 101,82 % en un an. C’est
pour cela que nous réclamons aux supermarchés l’octroie de corbeilles de Noël au moment où les entreprises augmentent clairement leurs bénéfices.
Tandis que le Gouvernement octroie des allocations multimillionnaires aux groupes patronaux, nos familles subissent l’exclusion quotidienne. Depuis notre mouvement
nous essayons de changer cette situation en nous organisant et en luttant pour nos droits.
Tous les jours, les centaines de familles qui composent notre mouvement s’alimentent dans nos cantines populaires, et aussi en travaillant dans nos projets productifs ; tous les jours nous devons continuer de lutter pour survivre.
Si derrière chaque nécessité il y a un droit, notre nécessité nous pousse à utiliser notre droit de nous exprimer et de protester pour le présent et l’avenir de nos enfants.
MTD Oscar Barrios (dans la Fédération d’Organisations de Base)
MTD=Movimiento de Trabajadores Desocupados
Manifestation le 9 octobre 2008 devant une entreprise d’électricité argentine
pour des tarifs adaptés aux revenus des précaires Edenor, assez de vol ! Nous nous mobilisons pour un tarif social
Mobilisation du MTD (mouvement de travailleurs sans emploi) Oscar Barrios à la succursale d’EDENOR à José C. Paz (banlieue ouest de Buenos Aires), exigeant une
réponse à nos revendications pour un tarif social conforme à nos revenus.
Edenor (*) est une des entreprises qui profite le plus de ce modèle d’exclusion qui laisse la majorité vivre dans des conditions indignes. Aus salaires misérables et à
la constante croissance de l’inflation s’ajoute l’incessante augmentation des tarifs de l’électricité, rendant impossible pour les secteurs les plus vulnérables
le paiement et y compris l’accès à ce service.
C’est pour cette raison que ce 9 octobre nous nous sommes mobilisés à la succursale d’Edenor à Jose C. Paz en exigeant une réponse à notre revendication de tarif social en adéquation à nos revenus.
MTD Oscar Barrios dans la FOB (Fédération d’Organisations de Base)
Arriba las/los que luchan !
Dans la “Campagne contre la faim et l’inflation – un autre chemin pour dépasser la
crise”
* Electricité de France (EDF) a remis, pour 100 millions de dollars, 65% du capital d’Edenor, qui opère dans la zone nord de la banlieue de Bs As au fond
d’investissement Dolphin, présidé par l’entrepreneur argentin Marcelo Mindlin. Les français conservent 25% des actions tandis que les 10% restant sont toujours entre les mains des employés au travers du Programme de Propriété Participative (PPP). EDF garantira aussi “une mission d’assistance technique” durant les cinq prochaines années. (La Nacion).
http://mtdoscarbarrios.blogspot.com/
Les textes sur l’Argentine proviennent du site Amerik en lutte :
http://amerikenlutte.free.fr
Réquisition de richesses à Grenoble le 27 décembre 2008
Aujourd’hui, une trentaine de personnes (chômeurs, précaires, autres’) a envahi le monoprix rue Lafayette à Grenoble, aux alentours de 18h30-19h.
Par petits groupes, diverses courses ont été faites, en vue de redistributionsnotamment, dont des denrées « de fête » ; puis arrivés aux caisses, blocage, alors qu’une banderole était déployée et des slogans criés : « Face à la crise, nous réquisitionnons, nous partageons » Le gérant (« directeur adjoint ») est bientôt
descendu, et après négociation, s’est entretenu avec la police arrivée sur les lieux qui est repartie ; le gérant nous a laissé sortir avec notre quinzaine de sacs, nous « donnant sa parole » qu’il ne porterait pas plainte et que tt ceci demeurerait ss suite pour nous… Les clients présents ont plutôt bien réagi, certains à la fin sont venus nous voir en nous disant « bravo ».
RV lundi à 12h pour fêter ça devant l’ANPE de la gare, rue Denfert-Rochereau ‘
Ci-dessous le tract diffusé lors de l’action’
(Pour rappel : le chiffre d’affaires du groupe Monoprix (dont le capital est détenu 50/50 par les groupes Galeries Lafayette et Casino) est de 3575 millions d’euros. Monoprix vante sa politique de recrutement des jeunes étudiants par des CDI à temps partiels, pour s’adapter à “leurs impératifs universitaires…” C’est bien évidemment pour couvrir l’amplitude d’ouverture de ses magasins et pour augmenter ses bénéfices que Monop recherche une main d”uvre précaire et flexibilisée’)
Ensemble et pas sans rien ! Tout est à nous !
Nous réquisitionnons et nous redistribuons
Avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, nous voulons vivre On entend claironner ici et là que la crise, qui s’annonce grave voire gravissime, n’affectera heureusement pas les fêtes de fin d’année. Certes on se serrera un petit peu la ceinture, mais le budget qui est ordinairement consacré à ces fêtes (600 euros par foyer) ne variera guère. Et l’on voit fleurir sur les postes de télévision les sourires éclatants des gérants de la grande distribution, qui vont réaliser en cette période une grande partie de leur chiffre d’affaires annuel (de
l’ordre des 15%). Ouf. On respire. Il en a fallu de peu que ces instants magiques de détente, de bonne humeur ne soient gâchés par la sombre réalité sociale et économique’ Rassurez-vous, ces 600 euros iront bien enrichir gérants et actionnaires.
Pourtant, nombre d’entre nous continuent à être excluEs des festivités : allocatairEs des minima sociaux, bénéficiaires de la maigre prime de noël grâce à laquelle certaines factures en souffrance pourront être réglées ; intérimairEs, en CDD de trois mois, en CDI payé au SMIC, voire à temps très partiel, dont les salaires ne permettent pas de vivre ; chômeurs et chômeuses, intermittentEs du spectacle, saisonniers et saisonnières dont les droits ont été réduits ; personnes sans papiers sans suivi social ni hébergement ; sans logis et mal logéEs qui font plus que jamais les frais de la spéculation à l’origine d’une crise du logement qui explose ; salariéEs de la grande distribution corvéables à merci car dans la nécessité de tout faire pour garder leur emploi et compléter un salaire insuffisant par des heures supp, payées aux abords du SMIC horaire par des entreprises ultra bénéficiaires ; bref, précairEs, salariéEs et autres exploitéEs de tout poil qu’on plume.
Notre sort, bien entendu, ne va pas aller en s’améliorant’
La convention UNEDIC, qui fixe les règles d’indemnisation du chômage, sera renouvelée début 2009. Elle prévoit de réduire les durées d’indemnisation. L’ANPE
et les Assedic fusionneront dans le Pôle emploi avec pour seul objectif celui de la rentabilité : plus de radiations, chantage à l’emploi précaire’ L’ANPE appliquera en effet la réglementation sur l’Offre Raisonnable d’Emploi (nouveau système de contrôle et de sanctions). Au total, une diminution des dépenses du régime d’assurance chômage de 2,5% en moyenne par an sur la période 2010-2012. ORE et RSA vont développer en outre encore plus d’emplois précaires, dont les patrons dans cette période de crise, se régaleront.
Un autre partage des richesses produites par toutes et tous devient vital.
Voilà pourquoi, ensemble et solidaires, nous réquisitionnons et nous partageons !
Cette action n’est pas isolée’ elle s’inscrit dans une lutte globale contre ce
monde qui nous étouffe’
A Rennes le 20 décembre. A Grenoble aujourd’hui.
Étendons ces pratiques, organisons nous !
http://www.collectif-rto.org/spip.php’article734
[ texte repris du site http://www.collectif-rto.org ]
o.org ]
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