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Gaza : une guerre à finir avant l’arrivée d’Obama ?

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“La guerre israélienne à Gaza, qui dure depuis dix-neuf jours déjà, peut-elle se poursuivre au-delà de l’investiture de Barack Obama, mardi prochain? A priori, aucun rapport, et pourtant, je serais bien surpris qu’Israël prenne le risque de prolonger ce conflit au-delà du 20 janvier, pour ne pas placer le nouveau président des Etats-Unis devant une crise majeure dès ses premiers jours”.

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Le corollaire paradoxal de ce raisonnement est que cette guerre, contrairement à bien des conflits armés, peut s’arrêter d’un seul coup lorsque le gouvernement israélien le décidera. Elle aurait pu se terminer à l’issue du premier jour de bombardements aériens; à l’issue de la semaine de bombardements aériens; après quelques jours d’offensive terrestre; et même, à tout moment, alors que la troisième phase a été déclenchée, celle qui mène les troupes israéliennes au cœur du tissu urbain de la bande de Gaza.

L’objectif irréaliste d’éliminer le mouvement islamiste Hamas

La poursuite des combats répond donc au désir des dirigeants militaires et du premier ministre Ehud Olmert, contre l’avis des ministres de la défense et des Affaires étrangères, Ehud Barak et Tzipi Livni, de marquer un maximum de points avant le moment où ils devront effectivement cesser le feu. Ils savent qu’ils n’atteindront pas l’objectif irréaliste d’éliminer totalement le mouvement islamiste Hamas, et veulent simplement terminer cette guerre en position de force, après avoir rétabli, par la force, la crédibilité de la dissuasion d’Israël.

Quel rapport avec Barak Obama? Les Etats-Unis sont, et resteront après le 20 janvier, le principal soutien d’Israël dans le monde. Obama n’a non seulement pas donné le moindre signe de vouloir changer de cap par rapport à cette alliance stratégique fondamentale, mais il a nommé à des postes-clé des personnalités connues pour leur attachement à l’Etat hébreu. Hillary Clinton, la future Secrétaire d’Etat, a ainsi énoncé cette semaine une position très orthodoxe sur le Hamas et a maintes fois exprimé son soutien à Israël.

Le gouvernement israélien ne peut donc pas se permettre d’embarrasser l’allié américain en lui soumettant, dès le premier jour d’une administration aussi attendue sur tous les fronts, un dossier aussi inextricable, aussi explosif, que celui du Proche Orient.

Si l’enjeu était existentiel pour l’Etat hébreu, c’est-à-dire si cette guerre menaçait la survie d’Israël, le gouvernement israélien pourrait passer outre; mais ce n’est évidemment pas le cas -malgré les déclarations extravagantes et outrancières de certains hommes politiques israéliens d’extrême droite comme l’effrayant Avigdor Liberman, qui fait le parallèle entre Gaza et la guerre américaine contre le Japon, qui s’est tout de même achevée par l’usage de la première bombe atomique!

Un effet d’opportunité utilisé par le gouvernement israélien

Ce n’est qu’une hypothèse et les diplomates doivent encore trouver les conditions de sortie de guerre acceptables par toutes les parties -même les intégristes du Hamas qui se trouvent dans la situation extravagante d’être reconnus comme ennemi par Israël, et donc d’avoir gagné, par leur simple survie à plus de deux semaines d’implacable offensive, leur place autour d’une hypothétique future table de négociations.

La nouvelle administration américaine aura-t-elle la créativité politique nécessaire et suffisante pour tenter de bâtir un avenir sur le champs de ruine et les centaines de morts de Gaza? Ou cette guerre n’aura-t-elle fait que précipiter un peu plus le Proche Orient dans la haine et le ressentiment? Il est évidemment trop tôt pour le dire.

Si cette guerre s’arrête effectivement avant le 20 janvier, elle apparaîtra plus crument encore comme un effet d’opportunité utilisé par le gouvernement israélien pour profiter des derniers jours d’une administration Bush finissante et ultracomplaisante. Une “opportunité” à 1000 morts, dont une bonne moitié de civils, et des milliers de blessés.

Par Pierre Haski | Rue89 |

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