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Le régime algérien, piégé par Gaza

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vendredi, 16 janvier 2009 Le drame de Gaza sert de révélateur au malaise que vit la population algérienne. Et témoigne de la paralysie qui règne au sommet de l’Etat.[print_link] Pour une fois, les services de sécurité algériens ont mal évalué la détermination d’une population civile qui ne supporte plus d’être réprimée lorsqu’elle essaye de s’exprimer. Les horreurs qui se déroulent à Gaza et le devoir de solidarité envers les « frères » palestiniens a apparemment poussé les Algériens à envoyer un message bien senti à leur pouvoir politique destabilisé et qui tergiverse depuis le début de l’attaque israélienne sur Gaza.

Interdite de manifester par les services d’ordre en dépit de trois tentatives avortées, la jeunesse algérienne, qui représente environ 70% des « révoltés », a fini, après la prière du vendredi 9 janvier, par faire face, à Alger, au millier d’hommes du général Ali Tounsi, le directeur de la Sûreté nationale. Ces derniers ont été contraints de faire marche arrière, voire de fuir la marée humaine qui a fini par atteindre le million de manifestants, menaçant ainsi la stabilité de la capitale si les autorités étaient intervenues.Khalid Partis politiques déconnectés des Algériens

Mais les manifestants ont été à la hauteur de l’événement et se sont dispersés sans incident grave. Les services de sécurité se grattent encore la tête pour comprendre ce qui s’est passé et n’ont personne à accuser d’être derrière ce million de manifestants pacifiques. Le pouvoir n’a pas pu, comme à l’accoutumée, montrer du doigt les islamistes pour profiter de cette situation car, dans le cas de manifestations de soutien à Gaza, il ne peut pas diaboliser la rue. Il s’est donc contenté d’arrêter l’opposant islamiste Ali Belhadj, qui sortait d’une mosquée, pour le relâcher quelques heures plus tard. Quant aux partis politiques – FLN en tête, ses alliés dans la coalition gouvernementale ainsi que les islamistes et les gauchistes de Louisa Hanoune – ils ont inventé, chacun de leur côté, des meetings bidons.

Au menu des réjouissances : tantôt discuter des prochaines élections présidentielles prévues pour avril 2009, tantôt débattre de dossiers liés à leur cuisine interne. Le succès de la manifestation du 9 janvier a montré que ces formations politiques étaient maintenant totalement déconnectées des Algériens et ne représentaient plus qu’elles-mêmes. Ce qui commence à méchamment inquiéter les autorités algériennes. La Sécurité militaire joue les belles au bois dormant Quant à l’assourdissant silence qu’a observé à ce jour le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, il prouve que l’heure est grave au sommet du pouvoir.

Des slogans utilisés par les manifestants du genre le « peuple et l’armée avec Gaza, l’Etat reste lâche » montrent, selon les observateurs les plus avisés à Alger, que l’establishement politico-sécuritaire connaît des failles. De surcroît, la Sécurité militaire du général Mohamed Médiène (alias Tewfic) n’a interpellé aucun manifestant, même pas ceux qui sont considérés comme dangereux eu égard à la stabilité du pays. Et le refus de l’armée d’intervenir pour saboter la grande manifestation du vendredi 9 janvier montre que, tous clans confondus, le pouvoir craint le bain de sang et choisit de laisser du temps au temps. Bakchich

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