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Manifs: «On réprime ceux qui ont le culot de s’exprimer»

Six jeunes comparaissent ce lundi pour des heurts avec la police lors de la manifestation de solidarité avec la jeunesse grecque le 12 décembre 2008.[print_link]
«Nous sommes dans un climat général d’attaques contre le mouvement social», s’exclame Ian Brossat, président du groupe communiste au Conseil de Paris. Cet élu fait partie des dizaines de personnes réunies ce lundi place Saint-Michel à Paris pour soutenir les six jeunes poursuivis pour des heurts avec la police lors d’une manifestation de solidarité avec la jeunesse grecque le 12 décembre. Leur procès débute à quelques pas de là, au Palais de justice.

«On sent que dans cette affaire, on a à faire à des interpellations pour l’exemple», ajoute-t-il. Des associations, des syndicats et des partis de gauche veulent dénoncer «une atteinte au droit de manifester». «C’est inadmissible d’interpeller et de menacer ces jeunes sous prétexte que la manifestation est interdite», affirme Pierre Royan de Lutte ouvrière.

Dany Queron était présent à la manifestation. Il craint que bientôt en France «on ne puisse plus manifester». «On reproche à ces jeunes des faits mineurs. Le tag sur le bouclier de police c’était plutôt bon enfant. On réprime toujours ceux qui ont le culot de s’exprimer», s’agace-t-il.

Le 12 décembre, le rassemblement prévu devant l’ambassade de Grèce à Paris dévie sur les Champs-Elysées suite à «des provocations de la police» selon Laurent, membre de l’association Marxistes unitaires.

Six personnes sont arrêtées et accusées de «violence sur dépositaire de l’autorité publique», «dégradations» et refus de prélèvement ADN. Pourtant de nombreuse personnes présentes près du Palais de justice clament que «ces actes ne sont pas vérifiés, ils ont pris ces jeunes au hasard, si des fois on pouvait cogner sur la jeunesse qui manifeste», dénonce Pierre Royan.

Sur la place Saint-Michel, les personnes dénoncent aussi la démesure de la peine encourue. Cinq ans de prison et 15.000 euros d’amende pour ces six jeunes gens âgés de 19 à 24 ans. «Ce sont des jeunes de bonne volonté qui n’ont rien fait de grave», selon Nikos Graikos, membre du Conseil de la communauté hélennique de Paris.

Au Palais de justice, une vingtaine de personnes attendent devant la porte de la 23e chambre correctionnelle où le procès doit avoir lieu. «Seules les familles ont pu rentrer, la salle est trop petite», se désole Ghilava Feizyzadeh, coordinatrice locale de la Jeunesse communiste à Champigny. Pour cette jeune femme, anxieuse à l’idée que ces jeunes soient condamnés à de la prison ferme, «on va juger des casseurs alors qu’ils s’agit juste d’arrestations arbitraires».
Libération.fr 19 janv.

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