La tension grimpe en flèche en Guadeloupe
a tension était très vive mardi en Guadeloupe après un mois de grève générale et au lendemain de l’arrestation musclée de plusieurs dizaines de manifestants. La ville balnéaire du Gosier, à 5 km de Pointe-à-Pitre, était quasiment encerclée par plusieurs groupes de jeunes après les interpellations dans les rangs de protestataires qui avaient installé des barrages à l’appel du collectif contre la vie chère et les surprofits (LKP).
Sur France Info, le président du conseil régional de Guadeloupe, Victorin Lurel, a estimé que l’île était désormais “au bord de la sédition”. “Il y a déjà un embrasement. Ce soir [lundi] il y avait des incendies dans certains quartiers. Il y a un face-à-face tendu entre les forces de l’ordre et des manifestants”, a-t-il déclaré.
Le collectif LKP, à la tête de la grève qui paralyse la Guadeloupe depuis un mois, a affirmé être prêt à “mettre en œuvre tous les moyens de la mobilisation” pour faire aboutir ses revendications, à l’issue d’une journée marquée par des désordres. A la question de savoir si les barrages routiers vont continuer, Max Evariste, syndicaliste FO et autre dirigeant du LKP, a répondu lundi : “forcément.” “Tout ce qui pourra se produire dans l’accentuation de la mobilisation nous place en légitime défense”, a ajouté M.Lendo.
Une dizaine de barrages en feu avaient été constatés lundi soir vers minuit à Point-à-Pitre où un magasin de fournitures de bateaux avait également été incendié, selon un photographe de l’AFP. Par ailleurs, un véhicule avait été incendié devant un hôtel de Gosier. A quelques centaines de mètres de là, un groupe d’une cinquantaine de jeunes, pour certains le visage masqué, jetaient des pierres sur un escadron de gendarmes mobiles qui intervenaient pour lever des barrages routiers. Les jeunes visaient également des voitures de particuliers.
Le procureur de Point-à-Pitre Jean-Michel Prêtre, dont la voiture a été caillassée, a estimé sur Radio Caraïbes internationale que “les moyens ne sont pas suffisants face aux manifestants”. “Je suis dans l’attente et l’angoisse que rien de grave ne se passe”, a-t-il dit.
EMONDE.FR avec AFP | 17.02.09 |
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