En Guadeloupe, les émeutiers tirent sur la police
La situation ne fait qu’empirer sur l’île, avec de nombreuses scènes de violence opposant des jeunes et les forces de l’ordre, et des scènes de pillage et des incendies.
Les actes violents se multipliaient dans la nuit de mardi à mercredi en Guadeloupe, dont des affrontements entre des jeunes et la police, selon plusieurs sources.[print_link]
A Baie-Mahault, à 10 km de Pointe-à-Pitre, de violentes échauffourées ont opposé dès 19 heures locales une centaine de jeunes à des gendarmes mobiles, selon plusieurs sources.
Selon le maire de la ville, Ary Chalus, une centaine de jeunes étaient présents dans la zone commerciale de Destrelland à Baie-Mahault. Certains, munis de fusils à pompe, ont tiré à balles réelles en direction de la police, a-t-il également indiqué. Deux ou trois gendarmes ont été légèrement blessés, a-t-il ajouté, sans pouvoir préciser la nature des blessures. Trois escadrons étaient sur place, soit environ 200 hommes.
A Pointe-à-Pitre, plusieurs magasins ont été pillés à selon la préfecture, et des barrages, dont certains enflammés, dressés sur plusieurs rues de la ville désertées par les habitants. Trois policiers ont été légèrement blessés par des tirs d’armes à feu dans une cité de la ville, où ils avaient été appelés pour une intervention.
De son côté, le leader du LKP Elie Domota a lancé sur la radio RCI un appel au calme en ces termes, en créole: «Ne mettez pas votre vie en danger, ne mettez pas la vie des autres en danger.» «Ne répondez pas à la provocation», a-t-il lancé aux jeunes, demandant dans le même temps au préfet de «retirer ses gendarmes».
Les échauffourées se poursuivaient toujours à 23 heures locales, a également indiqué le maire de Baie-Mahault. Toujours selon ce dernier, deux personnes ont été interpellées.
Il a ajouté que certains des magasins de la zone commerciale avaient été pillés, dont l’hypermarché Carrefour, appartenant au groupe martiniquais béké Groupe Bernard Hayot (GBH). Selon un journaliste de la radio RCI qui se trouve sur place, «les jeunes versent de l’essence dans les poubelles avant d’y mettre le feu». Par ailleurs, la concession automobile Renault à Baillif (banlieue de Basse-Terre), appartenant également à GBH, était en feu mardi soir, selon des radios.
A Dugazon, un quartier des Abymes dans la banlieue de Pointe-à-Pitre, un magasin de pneus et un atelier de réparations automobiles rapides, là encore propriétés de GBH, a été entièrement détruit par un incendie mardi soir, selon d’autres journalistes sur place. Selon un journaliste de l’AFP, des barrages, souvent enflammées, parsèment toutes les routes autour de Pointe-à-Pitre, rendant la circulation automobile périlleuse.
Vers 20 heures, sur RFO Télé-Guadeloupe, Elie Domota avait appelé les manifestants à «laisser les gendarmes “débarrer” et à reconstituer les barrages après leur départ» et à en faire des «lieux de vie». Appelant à «renforcer la mobilisation», il avait aussi affirmé que «plus il y a de Guadeloupéens sur les routes, plus Sarkozy, Fillon et consorts comprendront qu’il faut satisfaire nos revendications».
Libération.fr
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