“Soyons de tout coeur avec Constantina Kouneva “
vendredi 6 mars 2009 (16h30)
Le soir du 22 décembre dernier, Constantina Kouneva a été agressée par deux inconnus qui lui ont brûlé le visage au vitriol et l’ont ensuite forcée à avaler une quantité mortelle de l’acide corrosif. Kouneva est une immigrée bulgare installée en Grèce depuis dix ans qui y est venue afin que son fils, atteint d’une pathologie cardiaque grave, puisse avoir accès aux soins nécessaires. Kouneva travaillait comme agent d’entretien dans une entreprise de sous-traitance qui loue ses travailleurs [OIKO.M.E.T.], dans leur grande majorité des femmes étrangères, aux organismes publics, hôpitaux, RATP, etc.
Les femmes qui assurent ce travail pénible sont obligées, sous la menace de licenciements sans indemnités et de la perte de leur carte de séjour, de travailler dans des conditions moyenâgeuses et avec des salaires de misère largement inférieurs au SMIC. Payées moins d’heures que leur temps de travail réel, souvent non déclarées, assurant des heures supplémentaires non payées, elles vivent sous un vrai régime de terreur sachant que la feuille blanche que leur employeur les avait obligé de signer au moment de leur embauche pouvait se transformer à tout moment en une « lettre de démission volontaire ». Qui plus est, si elles sont licenciées, leur nom figurera sur la « liste noire », ce qui signifie qu’elles ne retrouveront plus jamais du travail dans le même secteur. D’ailleurs, elles n’ont pas à subir que le harcèlement moral systématique mais également le harcèlement sexuel, qui vise plus particulièrement les femmes immigrées qui viennent d’arriver au pays.
Constantina Kouneva et quelques autres se sont opposées à ce régime d’esclavage moderne. Constantina, secrétaire générale du Syndicat de personnel d’entretien et d’aides domestiques de la région d’Attique, recevait des menaces contre sa vie à cause de son activité syndicale et sa mère, qui travaillait dans la même entreprise qu’elle, a été licenciée pour des raisons d’intimidation. Kouneva a continué malgré les menaces de mort à lutter pour le respect de droits élémentaires de ses collègues et à les inciter à faire de même. Étant femme, immigrée et déléguée syndicale active, Kouneva a été « punie » d’une façon ostentatoire pour l’exemple.
Actuellement, elle lutte pour sa survie. Elle a perdu un œil et les médecins s’efforcent de sauver la vision résiduelle de l’autre. Les cordes vocales ont été détruites, l’œsophage et l’estomac irrémédiablement abîmés. Ce crime épouvantable qui relève d’un capitalisme de type mafieux a failli passer inaperçu et n’a défrayé la chronique que grâce à l’insistance et aux témoignages courageux de collègues de Constantina. La police a tout fait pour étouffer l’affaire et il a fallu plusieurs dénonciations et protestations publiques pour forcer les autorités à ouvrir une enquête. Celle-ci a été fermée d’une façon précipitée sans que Kouneva elle-même ait pu donner sa version des faits. L’enquête fut menée d’une façon si bâclée que le procureur de Première Instance l’a retournée en demandant un supplément d’information et notamment la mise en examen à titre de témoin de l’employeur de la syndicaliste. Les avocats de Kouneva dénoncent la tentative de noyer l’affaire en la présentant comme un crime passionnel, ce qui est complètement infondé car aucun élément de la vie privée de la syndicaliste ne permet de l’étayer.
Nous tenons à exprimer notre indignation face au crime abject dont Constantina Kouneva a été la victime ainsi que notre vive inquiétude devant les retards et le manque de zèle avec lesquels la police grecque mène l’enquête. Nous voulons également exprimer notre solidarité à cette syndicaliste hors pair et à ses collègues qui se battent sous les menaces de mort de la part de milieux patronaux. Nous exigeons que l’enquête judiciaire avance rapidement et que les coupables soient jugés et condamnés pour ce crime d’une particulière cruauté. Que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que le(s) commanditaire(s), et pas seulement les exécutants, soient traduits devant la justice. Nous dénonçons également la responsabilité des organismes publics et des banques qui, en ayant systématiquement recours à l’externalisation des services, permettent à des entreprises, qui font fi du droit du travail, de prospérer.
Nous nous sentons concernés au plus haut point par le sort de Constantina Kouneva et par celui des ses collègues qui travaillent dans des conditions de servitude moyenâgeuses, car il y va de la société dans laquelle nous voulons vivre. Partout en Europe, il existe de phénomènes analogues, comme l’acharnement policier contre les sans-papiers, qui ne manque pas de se conclure par des morts, comme le régime d’exclusion par rapport au droit du travail dans lequel vivent les intérimaires et les employés loués par leur entreprise, etc. Ce régime d’exclusion interne dans lequel sont condamnés à vivre les travailleurs immigrés, et pas uniquement ceux-ci, suscite notre indignation pour deux raisons fondamentales.
D’une part, nous ne pouvons pas accepter ces méthodes de discrimination qui font exister au sein de notre société deux mondes séparés, un monde pour les citoyens nationaux et un autre pour les étrangers, tous ceux qui vivent dans la précarité, les nouveaux parias. Et d’autre part, nous croyons que ce type de phénomène ne manquera pas d’avoir des répercussions sur l’ensemble de la société, en infusant la peur bien au-delà de ceux qui en sont les victimes directes. Son incidence pourrait se mesurer à la banalisation progressive des pratiques mafieuses dans le monde du travail. Par ailleurs, la terreur exercée à l’encontre des travailleurs immigrés va de pair avec la construction d’une Europe bunker.
Ce qui est en jeu ici est la construction d’une Europe sans ghettos, conçue comme un espace ouvert où nous pourrions vivre ensemble, sous l’exigence du commun.
Nous refusons l’installation de ghettos de travail et de zones de non-droit au sein de notre société. Nous exigeons la suppression du régime de sous-traitance et de location des employés dans des conditions équivalentes à celles de l’esclavage.
JUSTICE POUR CONSTANTINA KOUNEVA ET SES COLLÈGUES Vicky Skoumbi et Dimitris Vergetis pour la revue grecque Alèthéia
Adresses de reportages audio et vidéo en anglais
http:// euranet. eu/eng/Media/Audio/English/Solidarity-for-Constantina-Kouneva
http://www. youtube. com/watch?v=6xy2S4QZJls
Communiqué de la Confédération Syndicale Internationale (CSI) mis en ligne par la LDH
http://ldh92sud. over-blog. com/article-27416426. html
Communiqué du syndicat de Kouneva (PEKOP) traduit par un collectif de jeunes grecs
http://protovouliaparis. wordpress. com/2009/01/22/le-syndicat-des-nettoyeuses-pour-k-kouneva-fr
Site de Kathimerini, grand quotidien grec qui a publié des dépêches sur cette affaire dans son édition anglaise
http:// ekathimerini. com
Communiqué de la coordination syndicale et Lettre Ouverte à l’Ambassade de Grèce
http://protovouliaparis. wordpress. com/
POUR SIGNER LA PÉTITION, envoyez vos nom, prénom, ville de résidence et profession à l’adresse suivante :
justicepourconstantinakouneva gmail.com
À Athènes, il n’y a pas que les voitures et les banques qui ont brûlé. Il y a une femme qui a été brûlée au vitriol parce qu’elle a osé s’opposer aux conditions de travail moyenâgeuses qui lui sont imposées.
Une brûlé en Grèce nous fait davantage réagir que 10, 100, 1000 morts, en Asie, entre autres, ne serait que dans les mines.
Si le site ne veut pas devenir la caricature radicaloradicale de ce que peut dire n’importe quel journaliste honnête, faut quand même assurer le pendant, ie la critique du point de vue du prolétariat visant son abolition.
Franchement, moi je décolle, de la belle âme qui choisit selon de tels critères d’info, de proximité culturelle et géographique, ses viictimes à pleurer. On a un peu l’impression que les “nègres” et les “jaunes”, qu’ils crèvent, ce serait la normailté de la mondialisation, autrement dit le renversement en point aveugle du colonialisme.
Bien l’bonjour chez les frères de la civilisation gréco-romaine, blanche et cultivée, anarchiste de gauche
Salut Patlotch,surement qu’il y a redire sur les articles mis sur le site, critique que j’assume puisque j’en balance pas mal
mais tu y va un peu fort avec “Bien l’bonjour chez les frères de la civilisation gréco-romaine, blanche et cultivée, anarchiste de gauche”
si on trouve beaucoup d’article sur la Grèce tu en connais la réponse dans les derniers évènements sociaux
enfin sur tu veux bien te donner la peine de lister la page de garde du site DNDF, tu y trouvera des articles ou la couleur de peau et la région ne font pas référence à “la civilisation gréco-romaine, blanche et cultivée”
Témoignage de Guadeloupe
CHINE – Du bon usage de la force
Grève des lycéens à Constantine
La Martinique s’enflamme aussi
Au Bangladesh, la mutinerie prend de l’ampleur
Une chronologie de la crise en Guadeloupe
A Marseille, les travailleurs sans-papiers au péage des frontières urbaines
Des clandestins se révoltent sur l’île italienne de Lampedusa
Qu’est-ce qu’il t’arrive, Patlotch? Est-tu devenu l’humaniste contemplatif de service? As-tu découvert l’humanimètre aseptisant parfait permettant de n’assigner qu’un point d’importance à Kouneva tandis qu’il y a des accidents dans les mines chinoises qui en arrivent à 50 ou 100? (Que dis-je? Même pas un point. Il faut bien être objectifs sur toute la ligne – un certain coefficient de réduction pour cause de survie provisoire est de mise dans ce cas). As-tu constaté que, même en y ajoutant Alexandros Grigoropoulos (qui en plus était tout blanc, je te jure), on n’arrive qu’à un insignifiant 1,9 au moment où tant d’enfants meurent en Afrique? Et voudrait-tu faire plier les magnats des médias (DNDF etc.) aux commandement de l’humanisme décoloré qui, à tout soupçon de mouvement, nous dit de regarder ailleurs?
“Une brûlée” – tu fais très bien d’insulter le mouvement grec (et tu as visé juste: j’en connaît un qui a du décolérer pendant des heures avant d’écrire quelques lignes). Leur culot n’a pas de limites: ils ont fait scandale et nous les ont cassés pour pas plus que 1,9 de points humaniversels. Qu’ils rentrent dans leur trou, il est grand temps. D’où tirent-ils un tel culot, ne pas admettre même un pourcentage somme toute raisonnable de pertes? Ne pas admettre même pas un mort et une brûlée sans faire scandale! Il fallait bien que quelqu’un les remette à leur place ces malins, qui ont cru pouvoir nous rouler en imposant par leur pratique même ces pertes minimes comme isupportables, en faisant de Kouneva une camarade prolétaire tout court et en renvoyant dos à dos avec les ministères et les vitrines tout racisme réconfortant. Mais on n’a pas été dupes, nous. Comme n’importe quel journaliste honnête a pu le constater, Kouneva est originaire de l’aire gréco-romaine, blanche et cultivée (pour “anarchiste de gauche” je n’en sais rien, mais de toute façon être disculpé d’un chef d’accusation ne change pas l’image d’ensemble).
Quant à DNDF, tu as fait bien de les démasquer. Inacceptables: ils parlent de A quand ils n’ont rien dit sur deux fois A, c’est pas du journalisme objectif ça. Mais tu dois admettre qu’ici tu as une part de responsabilité. En servant ton humanisme à la sauce de prolétariat visant son abolition tu leur donne des idées. On dit même d’eux qu’ils en sont à considérer qu’il n’y a qu’une seule civilisation sur la planète, celle du capital. Ils essayent de t’échapper par des pirouettes ces cryptocolonialistes mais tu les a dénichés pour de bon, renard.
Amitiés quand même, mais modernes (c’est-à-dire en crise)
Un gréco-romain repenti
Les victimes du capital, chacun les siennes, vu de certains endroits, ça fait un peu pâté d’alouette… des mêmes endroits où l’on a le sens des proportions, comme pour le 11 septembre
Etonnant de demagogie, ton billet , Patloch. Etonnant de toi, d ailleurs….
Vu le nombre d intervenants qui voudraient changer le contenu de ce blog, je suggere que le prochain comite central de la communisation nomme un commissaire politique qui aurait la charge de surveiller un peu les zigotos qui animent DNDF…
pepe (a l agachon de Ay Kuu)
C’est complètement parano, cette projection “dénoncer DNDF”, n’importe yaquoi.. Qu’est-ce que tu veux que je dise, ça me dérange, cette focalisation sur telle victime par ceux qui en sont proches, c’est pas la peine d’en rajouter, parce que ça finit par avoir un sens, un sens théorique, n’en déplaise, et c’est pas que j’aurais moins de coeur que quiconque avec la personne en question.
Voilà un chiffre sans couleurs : 6000 morts par jours au travail, ça doit faire un par une ou deux heures, dont aucun n’aura les honneurs d’être la victime avec laquelle on est de tout coeur, mais ceux-là, ils sont morts de l’exploitation directe, pas de la répression. Perso, je le reconnais, j’ai pas le coeur trop petit pour les tenir tous. Et qu’importe, ça changerait quoi ? Ya des sites démocratiques radicaux et anti-démocratiques radicaux qui font ça très bien, chacun ses critères et la valeur d’usage de ses morts.
La démagogie n’est pas où l’on croit, désolé.
6000 par jour = 1 ou 2 par heure ? c’est du négationnisme ! On magouille ouvertement les chiffres sur ce blog !
6000 par an, ça ferait un peu plus de 1 toutes les deux heures…
Aux morts de l’exploitation directe, dont aucun n’aura les -champs- honneurs d’être la VICTIME avec laquelle ON est de tout coeur…Ahh! C’est ça qu’on a besoin présentement, de tout coeur, liseré noir, condoléances, enterrement en fanfare théoricoprolétarianhumaniste.
L’exploitation produit l’exploitation & la lutte ; la lutte seule peut produire la résolution de l’exploitation et fin de la société de classes. Mettons une certaine quantité de travailleurxs qui se font tuer par accident, xs fabriquaient des missiles, donc ces machins là n’ont pas été livrés, pas utilisés, pas porté la mort à xxx êtres humains, peut-être même Prolétariat Productif de commodités très indispensables, etc…
La classe n’est telle que dans et pour la lutte : la patlotchisme est un humanisme radicalo radical. Pas désolé, HOLA !
C’était un temps déraisonnable
On avait mis les MORTS à table,
On faisait des Châteaux de Sable,
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de PÔLE et d’épaule,
La pièce était tellement drôle,
Si j’y tenais mal mon röle,C’était ne n’y comprendre RIEN,
Dans le quartier d’Hoenzollern,
Entre le trèfle et la luzerne
Fleurissaient les seins de LOLA
Elle Avait un COEUR d’HIRONDELLE
Sur le canapé du BORDEL,
Je venais m’allonger près d’ELLE
Dans les hoquets du pianola….
L. ARAGON + AD. Ndd