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Petite revue de presse sur les “contis” : «Nous ne sommes plus des moutons, mais des lions»

“Nous répondrons à la guerre que nous ont déclaré les actionnaires par la guerre des
travailleurs.”
(Xavier M. Délégué CGT Continental)

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Le coup de sang des « Continental »

22 avril 2009

Des centaines de salariés du fabricant de pneus ont saccagé la sous-préfecture de Compiègne.

« On attendait la réponse de Sarreguemines. Quand elle est tombée, tout le monde s’est énervé », explique Xavier Matthieu, délégué CGT.

Hier, le tribunal mosellan a débouté « sur tous les points » les salariés de l’usine de Clairoix (Oise, 1 220 employés) de leur demande d’annulation ou de suspension de la procédure de fermeture de leur lieu de travail.

Aussitôt la nouvelle connue, de 400 à 500 personnes ont envahi la sous-préfecture, brisant des vitres et du matériel. Le seul policier présent n’a rien pu faire. « Il n’y a plus de sous-préfecture, ça s’est fait en dix minutes », commente Xavier Matthieu. Les salariés se sont ensuite dirigés vers l’usine. Les vitres du hall d’accueil ont été détruites à coups de pierre par une centaine d’ouvriers. Aucun blessé n’est à déplorer. La ministre de l’Intérieur a condamné, hier soir, les « dégradations » commises. Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, a parlé de « l’hypothèse » d’un repreneur et proposé une réunion tripartite État-syndicats-direction.[print_link]

Le 11 mars, l’allemand Continental avait annoncé son intention de fermer ses usines de Clairoix et d’Hanovre (Allemagne). Une nouvelle réunion du comité d’entreprise est prévue, aujourd’hui, à Nice. Jeudi, 1 100 salariés de Clairoix prévoient de manifester aux côtés de leurs collègues allemands.

« Nous ne sommes plus des moutons, mais des lions »

Un syndicaliste CGT de Continental, après la mise à sac de la sous-préfecture

www.leparisien.fr

22.04.2009

Un coup de sang. Les salariés de Continental Clairoix dans l’Oise, entre trois et cinq cents, ont dévasté hier la sous-préfecture de Compiègne ainsi que le pavillon d’accueil de leur usine. C’est la décision du tribunal de Sarreguemines (Moselle) qui a été le détonateur de cette explosion de colère, contenue depuis l’annonce, il y a cinq semaines, de la fermeture de l’usine en mars 2010 précipitant 1 120 salariés au chômage.

Les Conti espéraient une suspension du plan social pour délit d’entrave mais ont été déboutés. La ministre de l’Intérieur, Michèle-Alliot Marie, a sévèrement condamné cette action.

« Continental nous précipite dans la misère »

« Nous attendions tellement de cette décision de justice et du gouvernement… Continental précipite nos familles dans la misère », s’indigne Xavier Mathieu, délégué CGT et porte-parole de la lutte. « Comment allons-nous vivre, payer nos maisons ? C’est terminé, nous ne sommes plus des moutons mais des lions prêts à tout. »

Aujourd’hui, un comité central extraordinaire se tiendra à Nice, à plus de 800 km de l’usine afin d’éviter tout débordement. « Nous y traiterons des mesures d’accompagnement du personnel, du reclassement interne ainsi que de la mise en place d’un pôle emploi », explique François Gérard, le président de Continental France.

De leur côté, les salariés veulent continuer à se faire entendre. Dès ce soir, un train spécialement affrété pour les Conti partira de Compiègne pour Hanovre, en Allemagne, où va se tenir l’assemblée générale des actionnaires au siège du groupe Continental. Un millier de salariés de Clairoix, rejoints par ceux de Sarreguemines et par leurs homologues allemands, entendent manifester dans la ville. « Nous voulons une table ronde rassemblant l’Etat, la direction et les syndicats mais notre interlocuteur au gouvernement nous ignore. Nous ne sommes pas des voyous », s’énerve Xavier Mathieu. Une exigence acceptée hier soir par Luc Chatel, secrétaire d’Etat à l’Industrie. Il a annoncé qu’il proposait la médiation du gouvernement aux deux parties pour aboutir « à un accord de méthode ». Hier soir tard, les activités sur le site ont été totalement suspendues.

Continental: l’usine de Clairoix fermée après les incidents de mardi

22 avril 2009

CLAIROIX (AFP) – L’usine Continental de Clairoix (Oise) était fermée pour “raisons de sécurité” mercredi après la destruction la veille, par des salariés en colère, du pavillon d’accueil abritant notamment l’alarme incendie.

Mardi, des salariés avaient détruit le poste d’entrée de l’usine après avoir appris que le tribunal de Sarreguemines (Moselle) -où se trouve le siège de Continental France- les déboutait de leur demande d’annulation ou de suspension de la procédure de fermeture du site en 2010.

Ils avaient auparavant saccagé une partie de la sous-préfecture de Compiègne (Oise).

Dans une note d’information transmise aux équipes du matin, et dont l’AFP a obtenu une copie, la direction a annoncé la “suspension de la production ainsi que l’ensemble des activités sur le site jusqu’à nouvel ordre” après “la destruction du pavillon d’accueil abritant l’ensemble des systèmes de contrôle de sécurité de l’usine”.

Les ouvriers arrivant pour prendre leur service à 06H00 étaient invités à rester dans l’usine ou à revenir à 14H00 pour participer à une assemblée générale.

“On pourrait travailler. La fermeture, c’est pour mettre une pression supplémentaire”, a déclaré à l’AFP Christian Lahargue, salarié de Continental et ancien responsable syndical.

“De toute façon il n’y avait presque plus de production depuis le 11 mars”, date de l’annonce du projet de fermeture de Clairoix, selon Gérard Boutelle, salarié de Continental depuis 23 ans.

“Avant août 2008, on faisait jusqu’à 27.000 pneus par jour. Avec la crise (du secteur automobile), on est descendu à 50%, et depuis le 11 mars, on ne fait plus qu’une production symbolique, environ 1.000 pneus par jour, histoire d’occuper les gars”, a-t-il ajouté.

Représentants du personnel et de la direction devaient se retrouver mercredi à Nice pour un comité central d’entreprise centré sur les mesures d’accompagnement social liées à la fermeture de Clairoix.

Ils se rendront dans la foulée à Hanovre (Allemagne) où sont prévues jeudi une assemblée générale des actionnaires du groupe et une manifestation des salariés français et allemands de l’équipementier.

Le 11 mars, Continental a annoncé la fermeture de ses usines de Hanovre (780 salariés) et de Clairoix (1.120 personnes).

Continental: les syndicats déboutés, des salariés saccagent la sous-préfecture de l’Oise à Compiègne

AP | 21.04.2009

Colère chez Continental. Des salariés de l’usine de Clairoix ont saccagé mardi après-midi des bureaux de la sous-préfecture de l’Oise à Compiègne après l’annonce du tribunal de grande instance de Sarreguemines (Moselle) qui les a déboutés de leur demande d’annulation de la fermeture de leur usine, a-t-on appris de source policière.

Dans la soirée, le secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie Luc Chatel a annoncé que le gouvernement proposait sa “médiation” aux représentants de la direction et du personnel. “Le gouvernement prend acte de la décision du tribunal de Sarreguemines”, et est prêt à “organiser une médiation” dès mercredi “sur ce qu’on pourrait appeler un accord de méthode pour la suite des événements”, a-t-il expliqué par téléphone à l’Associated Press.

Dans le même temps, le porte-parole du gouvernement a dénoncé le saccage “absolument injustifiable et intolérable” commis à la sous-préfecture de l’Oise à Compiègne, rapportant que le préfet de l’Oise avait déposé une plainte.

Des dégradations également condamnées par la ministre de l’Intérieur. Dans un communiqué, Michèle Alliot-Marie dit déplorer ces “débordements portant atteinte à des bâtiments et biens publics”. “Tout en comprenant la détresse et l’inquiétude des salariés de l’entreprise”, la ministre “rappelle que de tels agissements ne sauraient être tolérés, et assure que tout est mis en oeuvre pour en identifier les auteurs”.

Les syndicats de Continental réclamaient l’interdiction de la fermeture du site de Clairoix (Oise) qui emploie 1.120 personnes. Mais le tribunal de grande instance (TGI) de Sarreguemines (Moselle) les a “déboutés sur tous les points, même sur le délit d’entrave”, a déclaré à l’Associated Press Philippe Biernacki, délégué syndical CFDT du site de Clairoix.

Cinq syndicats (CGT, FO, CFDT, CFTC et CGC) avaient introduit un référé pour faire interdire cette fermeture, au motif selon eux que le groupe allemand de pneumatiques n’a pas respecté les règles d’information au comité d’entreprise.

Les syndicats et leur avocat, Me Ralph Blindauer, estimaient que la direction a présenté la fermeture de Clairoix “comme acquise et irréversible alors que le processus d’information n’avait pas débuté”. En outre, le comité d’entreprise européen aurait dû être avisé puisque le site allemand de Stöcken est également concerné par une fermeture, estimaient les syndicats.

“On a aujourd’hui des salariés très en colère et je pense que le conflit risque de monter d’un cran”, avait précisé Philippe Biernacki. “On va commencer les négociations en Comité central d’entreprise pour arracher le maximum”.

La crainte d’incidents s’est confirmée dans l’après-midi.

Après avoir pris connaissance de la décision judiciaire vers 15h, plusieurs dizaines de salariés en colère se sont rendus à la sous-préfecture de l’Oise à Compiègne: l’unique policier n’a pu les empêcher d’entrer et de gagner les bureaux de la sous-préfète et de son secrétariat, a-t-on précisé de source policière. Les manifestants les ont saccagés, jetant notamment du mobilier par la fenêtre. Les “Clairoix” sont ensuite repartis dans leur usine peu avant 16h.

“Qui sème la misère récolte la colère”, a lancé dans la soirée Xavier Mathieu, délégué CGT de Continental, sur France 2. “Qu’est-ce que vous voulez qu’on regrette? Quoi, quelques carreaux cassés, quelques ordinateurs à côté des milliers de vies privées, ça représente quoi? là”, a-t-il expliqué. “On est en train de nous expliquer que dans 28 jours, le plan social sera bouclé, et on va aller à la rue”. “Personne ne regrette rien ici parce que vous avez pas vu des casseurs, vous avez vu des gens déterminés (…). On veut pas crever, on ira jusqu’au bout de notre bagarre”, a ajouté le syndicaliste, rappelant que les représentants des salariés demandaient des discussions tripartites avec l’Etat.

Faisant valoir les difficultés actuellement traversées par l’industrie automobile, Continental a annoncé le 11 mars qu’il fermerait d’ici la fin mars 2010 son usine de Clairoix, qui emploie 1.120 salariés. Racheté l’année dernière par son compatriote Schaeffler, l’équipementier allemand explique que sa surcapacité dépasse les 15 millions de pneus. Or, le site de Clairoix en produit 7,5 à 8 millions par an.

Le 16 mars, des incidents avaient conduit à l’interruption d’un premier CCE. Le 25 mars, une délégation syndicale avait été reçue à Paris à l’Elysée tandis que plusieurs centaines de salariés rassemblés place Saint-Augustin avaient manifesté leur colère en brûlant des pneus. AP

Continental : l’usine fermée “pour raisons de sécurité”

www.europe1.fr

21/04/09

L’usine Continental de Clairoix est fermée pour “raisons de sécurité”. Des salariés en colère ont détruit mardi le pavillon d’accueil abritant notamment l’alarme incendie pour protester contre la décision du tribunal de Sarreguemines, qui les a déboutés de leur demande de suspension de fermeture du site.

“Fermée pour raisons de sécurité”. La décision a été prise mercredi matin par la direction de l’usine Continental de Clairoix dans l’Oise. Dans une note, l’équipementier annonce la “suspension de la production ainsi que l’ensemble des activités sur le site jusqu’à nouvel ordre” après “la destruction du pavillon d’accueil abritant l’ensemble des systèmes de contrôle de sécurité de l’usine”. Les ouvriers arrivant pour prendre leur service à 6 heures, étaient invités à rester dans l’usine ou à revenir à 14 heures, pour participer à une assemblée générale.

Une mesure très mal reçue par les salariés. “On pourrait travailler. La fermeture, c’est pour mettre une pression supplémentaire”, a déclaré Christian Lahargue, salarié et ancien responsable syndical. “De toute façon il n’y avait presque plus de production depuis le 11 mars”, date de l’annonce du projet de fermeture de Clairoix, se résigne Gérard Boutelle, salarié de Continental depuis 23 ans.

De 250 à 300 salariés de l’entreprise– entre 500 et 600 selon les syndicats – avaient auparavant saccagé une partie de la sous-préfecture de Compiègne dans l’Oise à l’annonce de la décision du tribunal de Sarreguemines. Une décision défavorable aux salariés. Le tribunal les a débouté “sur tous les points”, dans leur demande de suspension ou d’annulation de la procédure de fermeture de l’usine de Clairoix dans l’Oise. Il s’agit d’une lourde défaite pour les salariés, alors que l’équipementier allemand a annoncé le 11 mars la fermeture du site de Clairoix où sont employées 1.120 personnes.

“C’est le pire scénario, nous sommes catastrophés”, a déclaré Pierre Rubeck, délégué syndical central CFTC. Selon un porte-parole de la direction, “le tribunal a reconnu que Continental avait bien rempli ses obligation légales dans le cadre de la procédure d’information et de consultation des partenaires sociaux”.

“Des gens sont prêts à mettre fin à leurs jours.” Au micro de Laure Dautriche, Sandy Martin, manifestant CFDT, explique que les salariés n’ont plus rien à perdre.

Michèle Alliot-Marie et Christine Lagarde ont condamné les dégradations. Dans un communiqué, la ministre de l’Interieur, “tout en comprenant la détresse et l’inquiétude des salariés de l’entreprise, rappelle que de tels agissements ne sauraient être tolérés et assure que tout est mis en oeuvre pour identifier les auteurs”. Quant à la ministre de l’Economie, elle estime que si “l’inquiétude actuellement, et la colère parfois, est complètement légitime, rien ne saurait légitimer les violences”.

Le secrétaire d’Etat à l’Industrie Luc Chatel a annoncé mardi qu’il proposait des discussions “tripartites” entre les salariés de Continental et la direction autour du gouvernement. Il n’y a jamais eu de discussions tripartites jusqu’à présent alors que les syndicats les réclamaient.

Représentants du personnel et de la direction devaient se retrouver mercredi à Nice pour un comité central d’entreprise centré sur les mesures d’accompagnement social liées à la fermeture de Clairoix. Ils se rendront dans la foulée à Hanovre en Allemagne où sont prévues jeudi une assemblée générale des actionnaires du groupe et une manifestation des salariés français et allemands de l’équipementier.

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