GB : baisse record des prix à la production en octobre (Cln)
LONDRES, 10 nov 2008 (AFP)
Les prix à la production ont baissé de 1,0% sur le mois en octobre au Royaume-Uni, leur plus forte baisse mensuelle jamais enregistrée, tandis que leur hausse sur un an a ralenti à 6,8%, selon les chiffres publiés lundi par l’Office des statistiques nationales (ONS).
Les prix à la production ont ainsi cédé du terrain par rapport à septembre, où ils avaient reculé de 0,2% sur le mois et augmenté de 8,5% sur un an.
Cet essoufflement a dépassé les attentes des économistes. Ils tablaient en effet sur une baisse de 0,4% seulement sur le mois, et sur une progression annuelle de 7,4%, selon une compilation de leurs prévisions établie par la banque Calyon.
La baisse mensuelle de 1%, due essentiellement à la chute des prix des produits pétroliers, est la plus forte depuis le début du calcul de cette statistique en 1986, a souligné l’ONS dans un communiqué.
Les prix à l’entrée d’usine ont quant à eux chuté de 5,6% sur le mois, un record également, contre une baisse de 1,7% en septembre, et leur hausse sur un an a été ramenée à 13,8%, contre 24% en septembre, tombant à son plus faible niveau depuis décembre 2007.
Selon des économistes, ce recul spectaculaire des prix industriels pourrait encourager la Banque d’Angleterre (BoE) à réduire encore plus fortement les taux d’intérêt. Elle a déjà diminué jeudi son taux directeur d’un point et demi, un montant considérable, le ramenant ainsi à 3%, son niveau le plus bas depuis plus d’un demi-siècle.
“Le plongeon des prix en entrée et en sortie d’usines (…) suggère que l’inflation britannique va probablement ralentir très fortement dans l’année qui vient, sous l’effet de la récession et de la baisse des prix des matières premières”, a estimé Michael Saunders, économiste chez Citigroup.
Cette chute des prix devrait “permettre au comité de politique monétaire de la BoE de continuer à baisser fortement les taux d’intérêt” afin d’aider l’économie britannique à sortir de la récession dans laquelle elle s’enfonce, a-t-il ajouté.
“A ce rythme-là, le comité (de politique monétaire) pourrait bientôt commencer à redouter une déflation”, c’est-à-dire une baisse générale des prix, a abondé Paul Dales, de Capital Economics, qui a dit s’attendre à ce que les taux descendent jusqu’à 1%, et “peut-être en dessous”.
De son côté, Howard Archer, du cabinet IHS Global Insight, a dit prévoir une poursuite des baisses de taux jusqu’à ce qu’ils atteignent 1,50% en milieu d’année prochaine.
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