4.000 manifestants à Namur à l’appel des métallurgistes de la FGTB
Entre 3.500, selon la police, et 4.500 manifestants, selon les organisateurs, ont répondu lundi matin à Namur à l’appel des Métallurgistes Wallonie-Bruxelles de la FGTB à manifester contre le résultat des négociations sociales dans le secteur des fabrications métalliques. Cette manifestation s’accompagne d’une grève de 24 heures, notamment dans la sidérurgie, qui doit s’achever dans la nuit de lundi à mardi.
Les métallurgistes wallons et bruxellois (MWB) du syndicat socialiste refusent d’accepter un accord sectoriel qui va, selon eux, en-deça de ce qui est prévu en matière de pouvoir d’achat dans l’accord interprofessionnel (AIP).[print_link]
Les MWB de la FGTB, seul syndicat à rejeter la convention sectorielle 2009-2010 des fabrications métalliques, dénoncent également le fait que les travailleurs flamands bénéficient, au contraire des travailleurs wallons et bruxellois, de plusieurs coups de pouce de la Région flamande et que près de 140 accords ont été conclus en 2007 et 2008 dans les entreprises métalliques du nord du pays, mettant ainsi à mal la solidarité nationale dans le secteur.
Réunis derrière une banderole “Sans notre travail, leur capital ne vaut pas un balle”, les manifestants se sont élancés, sous la pluie, peu après 10h20, de la gare de Namur.
“La pluie? Ce n’est pas cela qui nous rebute. On a un travail à défendre et des droits à faire valoir”, ont affirmé deux travailleuses de la FN Herstal en tête du cortège des manifestants.
“Nous ne sommes pas d’accord car le cadre solidaire prévu dans l’AIP n’est pas respecté”, a expliqué, pour sa part, Antonio Di Santo, responsable de la section métal de la FGTB Hainaut-Namur et président des MWB. “Les éco-chèques? On ne mange pas avec ça. On veut un véritable pouvoir d’achat. A savoir, les 250 euros prévus dans l’AIP”, a-t-il ajouté.
La manifestation a ensuite parcouru le centre de Namur avant de rallier le site du Grognon, aux abords du Parlement wallon, où les responsables des MWB ont pris la parole.
“On voudrait qu’on accepte un accord sectoriel en-dessous de l’AIP? Jamais! “, a lancé Nico Cué, secrétaire général des MWB, après avoir fustigé le fait que les entreprises ont fait “des centaines de millions d’euros de bénéfices” sans que les travailleurs ne puissent bénéficier de cette richesse. “Avec vos bras, vos têtes et vos jambes, vous avez permis une augmentation de la productivité”, a-t-il ajouté à l’adresse des travailleurs. “Vous avez droit à cet argent et on va aller le chercher. (…) On ne parle pas de quelques centaines d’euros mais tout simplement de la dignité des travailleurs”, a-t-il conclu.
Les responsables des Métallurgistes Wallonie-Bruxelles ont également dénoncé l’attitude de la CSC, qu’ils ont accusée d’avoir joué le jeu des patrons, au détriment des travailleurs. En outre, ils ont annoncé la publication d’une “lettre ouverte”, en guise d’avertissement, à l’adresse du patronat de Bruxelles et de Wallonie.
La manifestation s’est disloquée peu avant midi, les responsables des MWB ayant invité les manifestants à se montrer solidaires des syndicats de l’entreprise bruxelloise IAC, confrontée à un conflit social très dur.
La CSC-Métal n’a pas participé à l’action. Le syndicat chrétien estime en effet que l’accord sectoriel signé fin avril est un “accord de crise” qui représente “une réponse exceptionnelle à la crise”. “Comme nous l’ont demandé les travailleurs, les négociateurs de la CSC-Métal resteront attentifs aux premiers signes de reprise économique”, a fait savoir le syndicat chrétien.
11/05/09 14h01
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