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Ces liquidations d’entreprises qui menaçaient de tout faire sauter

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La menace des salariés de New Fabris de faire exploser leur usine s’ils n’obtiennent pas davantages d’indemnités de licenciement rappelle d’autres conflits sociaux radicaux.
Il y a quelques semaines, les séquestrations de patrons et les mises à sac d’usines faisaient la Une des médias. Evoqué à l’époque, ce durcissement des conflits sociaux n’est pas propre à la crise actuelle. Mais il s’illustre, depuis ce week-end, par un nouveau cas exceptionnel à Chattelerault, où est implanté l’équipementier automobile, New Fabris. Les 366 salariés exigent en effet une indemnité de 30 000 euros sous peine de faire exploser le site le 31 juillet : « Les bouteilles de gaz sont dans l’usine. Tout est prévu pour que ça saute », ont prévenu les syndicalistes. Spectaculaire, la menace ne constitue toutefois pas une première…

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2000, Cellatex : 5 000 litres d’acides déversés
Elle rappelle en effet le bras de fer engagé, il y a neuf ans, par les salariés de Cellatex. Ceux-ci apprennent le 5 juillet 2000 que leur entreprise, spécialisée dans le filage du viscose, est mise en liquidation judiciaire. Sur le site de Givet, petite commune des Ardennes, les 153 salariés inaugurent alors un nouveau moyen de pression face au montant dérisoire des indemnités de licenciement perçues : la menace environnementale. Pour faire réagir les dirigeants, ils menacent de déverser des produits chimiques dans le Meuse et de faire exploser l’usine où sont entreposés par moins de 56 000 litres d’acide sulfurique, 90 tonnes de soude forte, 46 tonnes de sulfure de carbone. Le 17 juillet, les salariés passent à l’action en déversant 5 000 litres d’acide sulfurique qui sont de suite arrêtés et contenus dans les bassins de décantations de l’usine. La pollution n’a pas eu le temps de se répandre et devant l’ampleur du risque, les dirigeants acceptent de négocier et les deux partis arrivent à un accord le 20 juillet.

2001, Moulinex : incendie d’un bâtiment
Le « jusqu’au boum boum boum », slogan des Cellatex, trouvera écho quelques mois plus tard dans le « du fric ou boum » des salariés de Moulinex. En novembre 2001, la marque d’électroménager veut fermer son site de Cormelles Le Royal (au sud-est de Caen) et engage un plan de licenciement massif.  Résultat : des centaines de salarié menacent de faire sauter l’usine en plaçant tout autour des tonneaux remplis de substances explosives. Ils incendient également un bâtiment et séquestrent le négociateur de l’Etat, Michel Bove. Quelques jours plus tard, les négociations reprennent et le montant des indemnités de licenciement est légèrement rehaussé. Mais bien moins que ce qui avait été revendiqué…
2002, Daewoo : la menace des produits chimiques

Autre lieu mais même scénario. En Meurthe-et-Moselle, sur l’ancien bassin sidérurgique de Longwy est implanté l’entreprise sud-coréenne Daewoo. Mais en novembre 2002, les salariés décident le blocage de l’usine suite à l’annonce de sa fermeture et de sa délocalisation. Ils optent eux aussi pour la menace environnementale en affirmant vouloir rejeter des produits chimiques, acides chlorhydrique et fluorhydrique dans le Chiers, un affluent de la Meuse. Ils séquestrent les dirigeants jusqu’à ce que reprennent les négociations sous l’égide d’un médiateur.
2003, Métaleurop et CDT : même combat

En janvier 2003, la fonderie nordiste ferme ses portes. Le groupe licencie sans préavis des centaines de salariés et refuse de prendre en charge la dépollution du site. En réponse, les salariés menacent de déverser chlore, nitrate et autres acides dans le canal de la Deûle. Ils s’éxécutent quelques jours plus tard en lançant des pains de sodium dans le canal.

Pendant ce temps, des salariés de la compagnie de développement textile (CDT), dans le Haut-Rhin, brûlent certains stocks de tissus suite à un plan de licenciements. Eux aussi menacent des verser des produits chimiques dans leur rivière (Thur).
2008, Lenoir-et-Mernier : de l’acide dans la Meuse

La liquidation du spécialiste de la production de boulons, Lenoir-et-Mernier, est effective en mars 2008. Basés dans les Ardennes, les salariés menacent de jeter de l’acide dans la Meuse si les CRS tentent de briser les barricades qu’ils ont érigé quelques heures plus tôt autour du site.

L’Expansion.com –  13/07/2009 15:50:00
REUTERS/Sylvain Lefevre

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