ALGERIE: Le chômage prend de l’ampleur
L’accès au dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP) est souvent à l’origine de la colère des sans-emploi. Certains parmi ces derniers réclament le renouvellement de leurs contrats, sinon leur titularisation.
La revendication du droit à l’emploi suscite de l’inquiétude en l’absence de perspectives sérieuses pour la prise en charge d’un tel volet. Pas plus tard que la semaine écoulée, des manifestations ayant rassemblé des centaines de jeunes chômeurs ont eu lieu dans les communes de Annaba, Sidi Amar, El Hadjar et El Bouni, lesquelles regroupent l’essentiel de la population de la quatrième wilaya du pays. Il y a même eu des scènes de violence. [print_link]
C’est le cas pour les communes d’El Hadjar et de Sidi Amar où les services de sécurité sont intervenus pour dissuader les manifestants et les faire respecter l’ordre public. Faut-il signaler que la fermeture des routes ou des sièges des communes concernées ont causé des désagréments aux citoyens, sans parler des forces de sécurité, police et gendarmerie, qui se retrouvent souvent face à face avec des protestataires exaspérés par leur situation sociale difficile, voire désespérée.
L’accès au dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP) est, entre autres, à l’origine de la colère de ces jeunes ; les uns demandent le renouvellement de leurs contrats de travail, d’autres la titularisation dans leurs postes d’emploi, et le reste de l’embauche. Les solutions préconisées jusque-là pour répondre à ces préoccupations n’offrent pas de grandes possibilités de création d’un nombre important d’emplois. L’assainissement des listes des bénéficiaires des contrats de formation à l’insertion professionnelle (CFI), qui vient d’être mis en œuvre en coordination avec les services concernés, demeure également une opération insuffisante pour le placement d’un plus grand nombre de jeunes chômeurs. C’est pourquoi, les pouvoirs publics devront trouver d’autres solutions pour la relance du marché de l’emploi. La dynamisation des dispositifs de soutien de l’Etat à l’emploi (Cnac, Blanche Algérie, Ansej et Angem) est susceptible de générer des avancées dans la réduction du taux de chômage, surtout si les banques publiques lèvent leurs réticences vis-à-vis de l’octroi de crédits aux promoteurs sans emploi, d’autant plus qu’un fonds de garantie a été mis en place par l’Etat pour les sécuriser. L’amélioration du fonds de la Zakat peut également aider les jeunes chômeurs à créer leurs propres activités. Encore, faut-il trouver les bienfaiteurs potentiels pour booster ce fonds qui sert aussi à aider les familles nécessiteuses. D’autres possibilités existent pour développer le marché de l’emploi. Il y a d’abord l’environnement qui est en mesure de drainer autant de bras, qui pourraient activer dans l’entretien, le gardiennage et la création d’espaces verts, la maintenance des routes urbaines, le dépannage des réseaux d’éclairage public, le nettoyage des vides sanitaires, etc. La pêche, l’industrie, l’agro-alimentaire, l’agriculture, l’artisanat et le tourisme et autant d’autres secteurs, offrent également des possibilités pour la création de microentreprises susceptibles d’employer des milliers de chômeurs et de contribuer à l’amélioration de l’économie locale.
Par Tewfiq G.
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