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Infos Algérie

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Les manifestations de rue se multiplient dans le pays, révélant le ras-le-bol de citoyens excédés par les promesses non tenues des responsables à différents niveaux institutionnels.
Dans les wilayas de Boumerdès, El Tarf, Aïn Defla, Tizi Ouzou, Sidi Bel Abbès…, la fermeture des routes et les rassemblements de protestation devant les sièges des APC se sont imposés, hier encore, comme le moyen, le dernier, de crier leur colère. Les revendications sont quasiment les mêmes partout, révélant l’échec des politiques de développement prônées et mises en œuvre jusqu’ici et le malaise grandissant qui étreint les populations. Réfection des routes, ouverture de lignes de transport, couverture sanitaire, emploi… autant de soucis lancinants que partagent au quotidien les contestataires, qui ne croient plus en le pouvoir et la compétence des institutions locales.[print_link]

EL WATAN

lundi 18 janvier 2010

Fin de la grève à la SNVI
La publication d’un communiqué fait monter la tension
Les travailleurs de la SNVI ont rejoint hier leur poste après une grève de 9 jours et des manifestations de rue qui ont duré une semaine.

« L’atmosphère était électrique et il a suffi d’un communiqué du syndicat d’entreprise pour que la tension monte d’un cran », nous a déclaré un travailleur en fin de journée. En effet, le communiqué en question diffusé à l’attention de la masse ouvrière rappelle les « acquis » de l’UGTA et les « engagements » de Sidi Saïd. Mais ce qui a mécontenté les travailleurs c’est un paragraphe relatif aux journées de grève : « Concernant les journées de grève, elles seront récupérées ultérieurement », rapporte ledit document. Et les employés n’attendaient que ça pour confirmer leur suspicion. « Comment se fait-il que le syndicat se substitue à l’administration ? Il devrait y avoir des concertations entre la base et les responsables du syndicat d’entreprise avant de décider quoi que ce soit », nous dit-on. Nos interlocuteurs soutiennent que pour peu le complexe aurait été paralysé à nouveau suite à la diffusion de ce communiqué. « Demain matin (aujourd’hui, ndlr), nous verrons ce qu’il convient de faire », nous a-t-on expliqué. Ledit texte se termine par une phrase chère aux organisations satellites du système. « Considérant que nos revendications ont trouvé par la voie d’un dialogue responsable une issue au conflit, nous appelons les travailleurs à être vigilants pour la sauvegarde et le développement de l’entreprise », écrivent ses rédacteurs. Le message, décodé, rejoint l’avertissement de Louh : « Il y a de la manipulation, il faut faire attention. » Il ne manque que la fameuse main de l’étranger.

On aura retenu de cette autre expérience la promptitude de l’UGTA à venir au secours du gouvernement en étouffant « prestement » les contestations ouvrières. Le syndicat de Sidi Saïd, que les travailleurs n’ont pas cessé de décrier, a tout fait, dès le début, pour faire avorter la contestation. Il y va de sa survie, car la réussite d’un mouvement déclenché par les travailleurs en dehors des sphères de la centrale syndicale est synonyme d’un coup de grâce porté à l’UGTA qui ne doit sa survie qu’aux largesses du gouvernement qui l’actionne contre les travailleurs. Il était surtout question d’aller vers une prise en charge sérieuse et responsable des problèmes des travailleurs dans un tout autre cadre qui promettait d’être un syndicat autonome. D’ailleurs suite à l’« ouverture des négociations devant permettre d’aller très rapidement vers une augmentation des salaires, l’abrogation de l’article 87 bis du code du travail et la suspension des nouvelles mesures de départ à la retraite », les travailleurs récalcitrants ont décidé de nommer un comité chargé du suivi de ces pourparlers. C’est que la confiance en ce « syndicat pompier », comme aiment à l’appeler ses détracteurs, est à jamais entamée. On aura entendu toutes sortes de reproches faits à Sidi Saïd lors des 7 jours de manifestations et d’affrontements avec les forces antiémeute : « Sidi Saïd nous a vendus », « Sidi Saïd nous a trahis » et d’autres slogans dans le même registre. On aura aussi retenu la persistance du réflexe répressif du pouvoir en place. Des milliers de jeunes policiers et gendarmes, équipés de camions balayeurs et de camions arroseurs, armés de matraques et de bombes lacrymogènes ont été mobilisés pour tabasser des pères de famille qui croulent sous le poids de la misère et des années. Car ce mouvement a rappelé aux pouvoirs publics que les événements d’octobre 1988 sont partis de la zone industrielle de Rouiba. Près de 11 000 travailleurs ont suivi la grève initiée par le collectif des travailleurs de la SNVI. Mais, encore une fois, leur mouvement a été brisé par ceux qui sont censés les défendre : Sidi Saïd et ses hommes. Les travailleurs que nous avons interrogés hier nous affirmé que leur comité veille au grain et suit de près l’évolution de la situation.

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