Mexique: forte répression contre la grève des enseignants à Morelos
Depuis près de deux mois les enseignants de la région de Morelos sont en grêve luttant contre les accords de l’ACE (Alliance pour la Qualité de l’Education).
Ce traité aurait été réalisé et signé en collaboration avec la Banque Mondiale. Les professeurs demandent également l’éducation libre et gratuite. ACE vise notamment la mise en place de tests standardisés pour contrôler le personnel enseignant, la sélection sur des bases politiques en vue de leur accès à l’emploi, la réduction de la liberté académique, l’accentuation de la sélection étudiante et, à terme, l’ouverture à un contrôle plus important de l’éducation par les intérêts corporatifs des entreprises privées. Ce projet a été lancé par le gouvernement pour contrer l’héritage du poste d’enseignant.
Aujourd’hui des groupes d’enseignants représentants les différentes zones de la région campent jours et nuits sur la place centrale de la ville de Cuernavaca, demandant toujours l’ouverture du dialogue avec le gouvernement.
Le jeudi 9 octobre une manifestation se dirigeait vers la ville de Xoxocotla où le corps enseignant avait été invité par les parents d’élèves qui bloquaient la circulation d’un axe routier en signe de protestation. En effet le groupe de parents avaient été menacés d’expulsion par les autorités locales et avaient ainsi demander le soutien pacifique des enseignants de Morelos. A leur arrivé, ce sont plus de 2000 représentants de l’ordre qui les ont encerclés. Des hélicoptères survolant de près les manifestants jetaient des bombes de gaz lacrymogènes empêchant la fuite des manifestants. Les grenadiers répondaient par la violence aux manifestants.
Chose malheureusement classique lors de tout mouvement social au Mexique, (preuve en est Atenco, Oaxaca..) plusieurs parents et enseignants furent arrêtés arbitrairement et subirent différents type de mauvais traitement et tortures par la police. ( Jusque là on a dénombré : 1 acte de viol, plusieurs personnes aux pieds gravement brûlés pour avoir été forcés par la police de marcher pieds nus sur les pneus qu’avaient brûlés les manifestants et 18 détenus souffrants de blessures provoquées par les coups reçus des policiers).
Mais l’action de la police n’en est pas restée la. Après la dispersion de la majorité des manifestants les forces de l’ordre avec l’appui de chars de l’armée firent irruption au cœur de la ville et entrèrent dans les maisons faisant preuve de violences et agressions physiques sans faire de distinctions entre les manifestants et les villageois.
Les mêmes agissements ont également eue lieu dans d’autres villages comme Jonacatepec, Amayuca, Axochiapan, Cuatro caminos, et Tres Marias.
Après ces actes de répressions aveugles, une nombreuse partie de la population locale s’est empressée de rejoindre le mouvement. Tout le pays se mobilise contre le projet de loi ACE, et demande une consultation. Les professeurs de l’état de Oaxaca ont marqué une journée de grève pour soutenir le mouvement, tandis que l’APPO était sur le point de rejoindre les revendications. Les Zapatistes et las Abejas ont également montré leur soutien.
El Fifi (Source : Espoir Chiapas)
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