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Touchée par la crise, la Chine s’inquiète pour sa paix sociale

Face à la montée de la précarité due à la crise économique, la Chine, soucieuse de préserver la paix sociale, a annoncé, jeudi 20 novembre, des mesures en faveur des chômeurs, en avertissant que la situation de l’emploi était “critique”.

Conséquence directe de l’affaiblissement des exportations, 10,2 millions de chômeurs supplémentaires ont été enregistrés sur les dix premiers mois de l’année, soit 2 % de plus que ce qu’anticipait le gouvernement pour l’ensemble de l’année, selon le ministre des ressources humaines, Yin Weimin. Le chômage devrait rester contenu à 4,5 % en fin d’année, contre 4 % actuellement, mais augmenter l’année prochaine, selon les autorités.

Après des décennies d’une croissance économique robuste, la Chine se heurte à l’inconnu avec le recul de la consommation du “Made in China”, qui a provoqué de nombreuses fermetures d’usine, des manifestations et désormais des inquiétudes concernant de possibles troubles sociaux. Pékin a donc annoncé jeudi un train de mesures favorables à ses citoyens les plus fragiles. Selon ces projets, les ouvriers licenciés devraient désormais bénéficier d’une aide pour trouver un nouvel emploi ou d’une formation s’ils choisissent de rentrer chez eux.

DEUX JOURS D’ÉMEUTES

Mais afin de maintenir une société “harmonieuse”, le gouvernement a aussi appelé la police à faire preuve de retenue dans son exercice de maintien de l’ordre en cas de grogne sociale. Le ministre de la sécurité publique, Meng Jianzhu, a ainsi demandé à la police de rester “pleinement consciente des défis apportés par la crise financière internationale” et d’éviter les “mesures excessives lorsqu’elle est face à des incidents de masse”. Ces déclarations du ministre, jeudi dans le quotidien China Daily, interviennent dans un contexte social tendu, alors que se multiplient les manifestations d’ouvriers licenciés dans le sud et l’est du pays. En début de semaine, après deux jours d’émeutes dans le Nord-Ouest, des milliers de personnes ont été dispersées par la police.

Pékin estime qu’une croissance supérieure ou égale à 8 % est nécessaire à la création d’emplois en nombre suffisant pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail et garantir la stabilité sociale. Or la dégradation de l’environnement économique international pourrait amener la Chine à repasser sous ce chiffre fatidique.

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters

Etats-Unis : la détérioration de l’emploi est plus brutale que prévu
Les Echos

Le nombre des nouveaux chômeurs indemnisés dans le pays a bondi de 542.000 en une semaine. Le chiffre a surpris à nouveau les économistes. Le taux chômage atteint 6,5% en octobre, et la Fed table sur un pic de 7,6% en 2009.
L’accélération rapide de la courbe du chômage aux Etats-Unis, imprimant concrètement dans le tissu social américain l’avancée de la récession économique, a reçu jeudi une nouvelle confirmation, avec le chiffre hebdomadaire des chômeurs indemnisés.

La publication a immédiatement aggravé le repli des marchés boursiers, déjà en berne depuis l’ouverture de la séance. Le CAC 40 se repliait ainsi de 3,5%, largement sous les 3.000 points, vers 15H.

Avec 542.000 nouveaux dossiers déposés, en données corrigées des variations saisonnières, le département du Travail américain sonne l’alerte. Les analystes ont été encore une fois surpris par la brutalité de la détérioration : la hausse est encore supérieure aux attentes des économistes, alors que le taux chômage a atteint en octobre 6,5%, son plus haut niveau depuis quatorze ans. Mercredi soir, la Réserve fédérale américaine a indiqué qu’elle craignait une nouvelle aggravation en 2009, et a évoqué un pic possible de 7,6% du taux de chômage l’année prochaine.

Il faut remonter à la fin du mois de juillet 1992 pour retrouver un nombre de nouvelles demandes hebdomadaires supérieur. Les analystes attendaient en moyenne 513.000 nouveaux allocataires. Le chiffre de la semaine précédente a été révisé à 515.000 nouvelles demandes (au lieu de 516.000). En moyenne sur quatre semaines, chiffre considéré comme plus représentatif, le nombre des nouvelles inscriptions a augmenté par rapport à la semaine précédente, passant de 490.750 à 506.500, niveau qui n’avait plus été constaté depuis janvier 1983.

Selon le ministère, le taux de chômage indemnisé s’établissait à 3,0% pour la semaine close le 8 novembre, soit 0,1 point de plus que la semaine précédente. Il faut remonter à la fin du mois de juin 2003 pour retrouver un niveau semblable. Cela correspond à 4,012 millions de chômeurs indemnisés (109.000 de plus que la semaine précédente), soit un plus haut depuis Noël 1982. (source AFP)

La Maison Blanche favorable à une extension des indemnités chômage
Les Echos

C’est la première fois que l’administration Bush soutient ouvertement l’idée d’un allongement de la durée des indemnités chômage. Une loi est actuellement examinée par le Congrès.
La Maison Blanche a soutenu pour la première fois ouvertement l’idée d’allonger la durée des indemnités chômage. Etant donné la situation sur le marché de l’emploi, le président “pense qu’il serait bon d’étendre davantage les indemnités chômage, et il signerait la loi actuellement examinée par le Congrès”, a dit sa porte-parole Dana Perino. L’administration Bush s’est longtemps opposée à une telle extension en faisant valoir qu’elle encourageait à ne pas rechercher d’emploi.

Cette annonce intervient alors que vient d’être annoncée une détérioration plus brutale que prévu du marché de l’emploi. Le nombre des nouveaux chômeurs indemnisés aux Etats-Unis a en effet bondi au cours de la semaine close le 15 novembre, avec 542.000 nouveaux dossiers déposés. Cette nouvelle hausse, une fois encore supérieure aux attentes des analystes, illustre la détérioration du marché de l’emploi aux Etats-Unis, alors que le taux chômage a atteint en octobre 6,5%, son plus haut niveau depuis quatorze ans, et que la Réserve fédérale table désormais qu’il puisse monter jusqu’à 7,6% en 2009.

Cette montée inattendue a immédiatement pesé sur la Bourse de New York qui, la veille déjà, était tombée au plus bas depuis plus de cinq ans.

Daimler réduit encore le nombre de ses salariés précaires
[ 20/11/08  – 10H34   – actualisé à 10:42:00  ]

Le magazine spécialisé Automobilwoche avance le chiffre de 570 emplois touchés sur deux sites allemands, non confirmé par le constructeur. Ce dernier estime que cette flexibilité lui permet de protéger les salariés en contrat à durée indéterminée.
Le constructeur haut-de-gamme allemand Daimler va encore réduire le nombre d’emplois précaires qu’il emploie en Allemagne, en raison de la crise, a indiqué jeudi une porte-parole à l’AFP. “Nous allons encore réduire le nombre des intérimaires et des contrats à durée déterminée”, a-t-elle expliqué, refusant de donner un chiffre précis sur l’ampleur des mesures.

Mercredi, le magazine spécialisé Automobilwoche avait avancé le chiffre de 570 emplois touchés sur deux sites allemands, non confirmé par Daimler. Ces “instruments de flexibilité” selon l’expression du constructeur “protègent les salariés en contrat indéterminée”, selon la porte-parole. Daimler emploie 167.000 personnes en Allemagne, pour un nombre maximum de 2.500 intérimaires.

C’est en tout cas “la seule façon de réagir à des situations de marché différentes et de respirer”, selon la porte-parole. Comme nombre de ses concurrents, Daimler est touché de plein fouet par la chute brutale de la demande: le mois dernier, sa division automobile Mercedes-Benz a vu ses ventes s’écrouler de 18% sur un an.

La direction réfléchit d’ailleurs à une réduction forcée du temps de travail de 35 à 30 heures par semaine et a déjà annoncé des fermetures temporaires de ses usines lors des vacances de Noël.

(source AFP)