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La grève qui touche Honda en Chine pourrait faire tache d’huile

14/06/2010

ZHONGSHAN Chine, 14 juin (Reuters) – Le mouvement social qui touche un fournisseur du groupe japonais Honda (7267.T: Cotation) en Chine pourrait s’étendre à d’autres entreprises du secteur manufacturier chinois dans lequel les ouvriers réclament un meilleur partage de la croissance économique.Lundi, une centaine d’employés se sont rassemblés dans l’usine Honda Lock, qui produit des serrures pour Honda à Zhongshan, touchée par des arrêts de travail depuis mercredi.[print_link]

La situation y est restée relativement calme. La semaine passée, plusieurs centaines d’ouvriers s’étaient massés devant les grilles de l’entreprise et la police anti-émeutes avait brièvement empêché les employés de partir.

Plusieurs entreprises du delta de la rivière des Perles, dans le sud de la Chine, ainsi que d’autres régions sont affectées par des mouvements sociaux.

Outre Honda Lock, deux fournisseurs du constructeur automobile nippon en Chine ont été touchés par des arrêts de travail. Il s’agit d’usines produisant des transmissions et des pots d’échappement. Les conflits y ont été résolus par une hausse des salaires.

“On a déjà constaté un acroissement du nombre de grèves ces dernières années, en particulier en 2007 et 2008, quand la nouvelle législation sur le travail est entrée en vigueur. Puis, il y a eu une pause en 2009 et maintenant on voit cette tendance reprendre”, explique Liu Kaiming, directeur général de l’Institut d’observation contemporaine, un organisme privé de Shenzhen spécialisé dans les questions sociales.

“La grève chez Honda est une prolongation de cela (…) Ça montre aussi qu’il existe une tendance portée par une nouvelle génération de travailleurs migrants. Ils expriment plus facilement leurs doléances et se montrent moins enclins que la vieille génération à accepter les longues heures et les mauvaises conditions de travail”, ajoute-t-il.

PERSONNEL QUALIFIÉ

La direction de Honda Lock a proposé une hausse de salaire de 100 yuans (15 dollars) et une prime de 100 yuans, mais certains employés estiment que c’est insuffisant.

Face à ces offres de la direction, un ouvrier de l’usine se dit toutefois optimiste. “Ils nous ont exhortés à reprendre le travail pour les prochains jours et certaines chaînes ont été remises en route”, dit-il à sa sortie de l’usine lundi.

Certaines entreprises auraient eu recours à des tentatives d’intimidation des grévistes et à l’emploi de travailleurs intérimaires. Ces informations n’ont pu être confirmées de manière indépendante.

“En général, les conditions de travail dans les usines d’assemblage automobile sont meilleures que dans d’autres secteurs, que ce soit en terme de salaires ou de conditions générales”, note Wen Xiaoyi, chercheur à l’Institut chinois des relations industrielles de Pékin.

“Mais les conditions chez les fournisseurs tendent à être plus mauvaises. La raison en est que l’assemblage de voitures exige un personnel souvent qualifié et ayant reçu des formations spécialisées. La production de pièces détachées est moins perfectionnée, les ouvriers sont moins qualifiés et leurs salaires sont plus bas”, ajoute Wen. (Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser)

© Thomson Reuters 2010 Tous droits réservés.

lundi 14 juin 2010 13h19

par James Pomfret et Chang-Ran Kim

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