“Le bref été de l’anarchie” : la vie et la mort de Buenaventura Durruti
Si Hans Magnus Enzensberger a choisi de nommer “roman” cette vie de Durruti, ce n’est pas par excès de modestie, et encore moins par ironie Un souci de rigueur l’y conduit, rigueur ni plus ni moins paradoxale que l’entreprise du livre même. S’en expliquant, l’auteur justifie du même coup le parti qu’il a pris de “raconter” cette vie par le seul moyen d’un assemblage de documents : extraits de reportages, discours, tracts, brochures, Mémoires, interviews de témoins survivants, sans jamais intervenir directement dans le récit. Roman de collage donc, reconstitution toujours fragmentaire, à la fois lacunaire et trop riche, “contradictoire”, toujours ramenée aux incertitudes scintillantes de la tradition orale : roman de Durruti, où l’Histoire apparaît comme “fiction collective”.
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