Alger : émeutes dans le quartier de Bab El Oued
Des émeutes ont éclaté mercredi soir dans le quartier populaire de à Bab El Oued à Alger où des dizaines de jeunes ont manifesté contre la flambée des prix et affronté les forces de l’ordre à coups de pierres, selon des témoins. Les incidents ont commencé peu avant la tombée de la nuit lorsque des manifestants ont occupé l’une des principales artères du quartier.
«Ils se sont mis à lancer des pierres contre les policiers anti-émeutes déployés dans le quartier. Un groupe de jeunes a notamment saccagé un abribus», a précisé un résident joint par téléphone par l’AFP. Les manifestants ont également érigé des barricades à l’aide de pneus qu’ils ont enflammés, a-t-il ajouté sans pouvoir préciser s’il y a eu des victimes.
Les prix de certains produits de base, comme le sucre et l’huile, ont récemment enregistré une hausse considérable en Algérie. Dans la journée, le ministre du Commerce Mustapha Benbada avait indiqué que cette flambée n’était pas «uniquement» due à la hausse des cours sur le marché mondial. «Les producteurs et distributeurs de gros ont leur part de responsabilité. Les marges bénéficiaires qu’ils imposent sont exagérées», avait-il jugé.
La contestation touche plusieurs villes du pays
Les émeutes de Bab el Oued s’inscrivent dans une contestation sociale sporadique qui touche régulièrement plusieurs villes du pays. Lundi soir, des milliers de jeunes ont bloqué des routes dans la région de Tipaza (70 km à l’ouest d’Alger) pour dénoncer la flambée des prix de l’alimentation et leurs conditions de vie difficiles, a rapporté mercredi le quotidien arabophone El Khabar.
Fin décembre, des incidents dans plusieurs quartiers périphériques d’Alger ont opposé durant trois jours les forces de l’ordre à des manifestants réclamant de meilleurs logements. L’attribution de logements sociaux provoque régulièrement des protestations en Algérie. La population a triplé depuis l’indépendance en 1962 et atteint quelque 36 millions d’habitants actuellement, mais la construction n’a pas suivi.
leparisien.fr
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