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Violents affrontements cette nuit à Tunis, malgré le couvre-feu


Affrontements entre la police et les manifestants à Cité Ettadhamen , près de Tunis, mercredi 12 janvier. (Reuters)
De violents affrontements ont opposé les forces de sécurité à des jeunes dans la banlieue de Tunis dans la nuit de mercredi à jeudi malgré le couvre-feu imposé dans la capitale tunisienne et ses environs, ont indiqué à l’AFP des témoins.
Ces témoins ont fait état de dégâts importants notamment dans des bâtiments publics qui ont été partiellement incendiés. Aucun bilan éventuel de ces violences n’était immédiatement disponible, et les forces de sécurité avaient quitté cette zone jeudi matin.
Les affrontements se sont produits dans les cités d’Ettadhamen et Intilaka, où vivent quelque 30.000 habitants, à environ 15 km du centre de Tunis.

«Toute la nuit, on a entendu des tirs, des cris et des bruits de casse», a déclaré à l’AFP une infirmière. Elle a expliqué que «les incidents ont démarré hier après-midi pendant un rassemblement qui a ensuite dégénéré en affrontements violents entre forces de sécurité et des jeunes».
Violences à Tunis pour la première fois mercredi

Des colonnes de fumée s’échappaient encore jeudi matin de deux bâtiments et les pompiers étaient à l’oeuvre pour éteindre l’incendie. Plusieurs bâtiments municipaux ont été partiellement endommagés et deux voitures ont été incendiées devant les locaux de la sous-préfécture. Des commerces et une pharmacie de nuit ont également été endommagées et les rues étaient jonchées de débris, a constaté l’AFP.

Des habitants se sont déclarés «ahuris» par l’ampleur des dégâts dans cette banlieue de Tunis où des panneaux ont été arrachés, des abris de bus détruits, un bus incendié et où des pneus encore fumants traînaient sur la chaussée.

Les autorités tunisiennes ont imposé un couvre-feu nocturne pour une durée illimitée, la première mesure de ce genre depuis l’arrivée au pouvoir du président Zine El Abidine Ben Ali en 1987.

Les forces de l’ordre ont quadrillé la capitale tunisienne, dont les rues sont restées vide de mercredi 20h (19h GMT) à jeudi 5h30 (4h30 GMT).

Mercredi, des manifestants et des forces de l’ordre s’étaient violemment affrontés pour la première fois dans le centre de Tunis et trois civils ont été tués en province dans un contexte contestation du régime qui a déjà fait des dizaines de morts depuis un mois en Tunisie.
Un chercheur franco-tunisien tué par des tirs de police

A Douz (sud), deux personnes ont été tuées par des tirs de police. L’un d’eux est un enseignant franco-tunisien. Hatem Bettahar, professeur d’informatique à l’Université de Technologie de Compiègne a été tué par balles, selon un témoin et sa famille. Il s’agirait du premier tué français depuis le début de la crise en Tunisie.

Le Quay d’Orsay affirme vérifier actuellement la double nationalité du chercheur, et à confirmer sa mort.

«Il était en Tunisie dans le cadre d’un échange universitaire avec un établissement d’enseignement à Gabès (sud-est de la Tunisie)», a précisé le Quay d’Orsay.

Un cousin de Hatem Bettahar, vivant en France, a assuré à l’AFP avoir vu des photos qui lui ont été envoyées de Douz, sur lesquelles il est clairement visible qu’Hatem Bettahar a été atteint d’une balle en pleine tête.

La communauté française en Tunisie est de 22.000 personnes, dont les deux tiers sont des binationaux.

Le ministère français avait actualisé samedi, au sujet de la Tunisie, sa rubrique «conseils aux voyageurs» sur son site internet. «Des mouvements sociaux se déroulent depuis la fin du mois de décembre 2010 en Tunisie. Il convient d’adopter la plus grande réserve et d’éviter de se mêler à toute forme de rassemblement», est-il écrit sur ce site.
Le départ de Ben Ali «inévitable», selon Ayrault

En France, la polémique se poursuit sur les timides condamnations du gouvernement français. Jean-Pierre Chevènement, président d’honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), estime que, même s’il faut respecter la Tunisie comme «pays indépendant», Paris serait «bien inspiré» de dénoncer «les tirs à balles réelles» contre les manifestants dans ce pays.

Jean-Marc Ayrault qualifie d’«ignoble» l’évocation par la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie d’une éventuelle coopération sécuritaire entre France et Tunisie. Le chef de file des députés PS juge «inévitable» le départ du président tunisien Ben Ali. «Je crois que c’est inévitable. Il faut qu’il parte», a-t-il dit, mais dans le cadre d’«une solution démocratique, parce que si c’est pour mettre en place une solution encore plus dure, encore plus autoritaire, ce serait une catastrophe».

Luc Chatel, le ministre de l’Education, assure que la France est «extrêmement vigilante» face au mouvement de contestation en Tunisie, «pays ami», et à la répression des manifestations par les autorités. Il répète que la France «n’a pas à s’ingérer» dans une situation «locale».

(Source AFP)

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