Le Caire: le palais présidentiel encerclé
Le Caire, 11 février 2011. Hier, au cours d’une allocution télévisée, le président Hosni Moubarak annonce qu’il a l’intention de rester au pouvoir jusqu’à la fin de son mandat. Depuis 17 jours, ce sont des millions d’Égyptiens qui réclament son départ et, de plus en plus, les chefs d’États du monde entier qui se joignent à leur appel.
Dans la nuit du 2 ou 3, la colère des manifestants monte d’un cran et leurnombre est suffisant pour que des dizaines de milliers gardent la place Tahrir tandis que d’autres marchent sur le palais présidentiel de El Orouba, dans le quartier d’Heliopolis. Le quartier est entièrement bouclé et sous la protection des chars et des troupes de l’armée.
En marchant sur le palais d’El Orouba, les égyptiens obtiennent la confirmation qu’ils cherchent à obtenir depuis hier. Que fera l’armée en pareil cas ? Réponse : l’armée laisse faire et les manifestants par centaines prennent place dans la nuit et sont rejoints, ce matin, par des milliers de manifestants supplémentaires. L’armée s’adresse aux manifestants dans des termes polis. Elle recommande aux manifestants de retourner place Tahrir et met à leur disposition des bus de l’armée. Les manifestants qui veulent rester n’en sont pas empêchés, mais l’armée prévient que, pour leur sécurité, il plus sûr qu’ils retournent place Tahrir.
Il ne faut pas pour autant s’empresser de conclure que l’armée menace lapopulation de représailles. D’autres menaces semblent plus plausibles. Tout d’abord, l’envoi possible de forces de police ; l’envoi d’hommes de mains armés ; et enfin une intervention agressive de la garde présidentielle.
La situation est intéressante à observer car il est probable que le Conseil Supérieur des Forces Armées (CSFA) soit en train de laisser faire dans le but de s’appuyer sur l’intensification et le «rapprochement» de la colère des manifestants pour presser Hosni Moubarak de quitter le pouvoir.
Le bâtiment de la Radio Télévision du Caire, également sous la protection de l’armée est, ce matin (et depuis hier soir aussi), encerclé par une dizaine de milliers de manifestants.
Mais ce n’est pas qu’au Caire que la pression sur l’armée est forte. La crise de Suez et la grève de 6000 ouvriers responsables de la gestion nquotidienne du canal est de nature à justifier un durcissement du ton dun CSFA à l’égard de Moubarak et de son entourage.
Le CSFA annonce ce matin qu’il fera déclaration importante ce matin
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