des nouvelles du front

« Bien que la révolte de juin 2022 ait été plus forte que celle d’octobre 2019, et qu’en son sein il y ait eu quelques actions directes de masse, des espaces de solidarité et de militantisme, et des moments intéressants de tension et de débordement ; la fin de la grève nationale est une défaite, mais ce n’est pas la fin de la lutte…

Tant qu’il y a de la misère, il y aura de la rébellion.

Les prolétaires en ont marre d’être prolétaires »

https://www.facebook.com/ProletariosHartosDeSerlo/

La grève est terminée.

« Ce pourrait être la fin de dix-huit jours de protestations contre la vie chère. Le gouvernement et les leaders indigènes d’Equateur ont signé un accord, jeudi 30 juin, mettant fin aux manifestations qui paralysent la capitale du pays, Quito, depuis plus de deux semaines. Elaboré sous la médiation de l’Eglise catholique, cet accord prévoit une baisse du prix des carburants de 15 cents de dollar par gallon (3,78 litres)…

Avec une baisse totale de 15 cents sur les carburants, les indigènes ont finalement obtenu 5 cents supplémentaires sur les 10 cents déjà concédés dimanche par le gouvernement. Ils exigeaient depuis le début de leur « paro » (grève) une baisse de 40 cents. Une fois la mesure en vigueur, le gallon de diesel coûtera 1,75 dollar, pour 2,40 dollars le gallon d’essence.

L’accord prévoit notamment la mise en place d’un comité de négociations, la fin des blocages et des manifestations dans le pays, et la levée de l’état d’urgence en vigueur dans quatre régions de province. Il prévoit également l’abrogation et la révision de deux décrets gouvernementaux : le premier sur l’extension de l’exploitation pétrolière en Amazonie, le deuxième sur l’extraction minière. »

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/06/30/en-equateur-les-indigenes-et-le-gouvernement-signent-un-accord-qui-met-fin-aux-manifestations_6132809_3210.html

Bref commentaire critique de « Equateur : Grève générale, deuxième round »

Extrait en traduction DeepL

« D’une part, il s’agit d’une interview au contenu tiède ou ambigu, tant dans ses questions que dans ses réponses. Son approche et donc sa terminologie (“néo-libéralisme”, “peuple”, “mouvements sociaux”, “droits collectifs”, “problèmes du pays”, etc.) sont des sociaux-démocrates en noir. En outre, il ne remet pas en question, mais sympathise plutôt avec une organisation réformiste de masse telle que la Conaie, sa direction et son “chef absolu” (sic). Faisant ainsi le jeu de l’interclassisme et du populisme caractéristiques du cycle de luttes actuel. Une perle de l’anarcho-réformisme andin contemporain.

Cela n’est plus surprenant de la part d’un site web “anarchiste” comme Crimethinc, après qu’il ait publié il y a quelques mois un texte d'”anarchistes” ukrainiens soutenant leur État-nation et l’OTAN dans la guerre capitaliste-impérialiste avec la Russie. Une position contre-révolutionnaire que, à l’époque, nous avions également critiquée impitoyablement sur notre site web, du point de vue du défaitisme révolutionnaire et de l’internationalisme prolétarien.

Ce qui nous surprend, c’est que certains camarades communistes radicaux ou communisants ont partagé cette interview sur leurs murs FB sans aucune critique. Peut-être est-ce parce qu’ils ne l’ont pas lu complètement et qu’ils lui ont accordé du crédit pour les matériaux intéressants que Crimethinc avait l’habitude de publier, ainsi que parce que jusqu’à présent aucun bilan de la récente révolte dans la région équatorienne ne circule dans le “milieu révolutionnaire” international, à l’exception de quelques commentaires ponctuels mais brillants dans les rapports des dernières téléréunions de la revue néo-bordigiste n+1. Quoi qu’il en soit, cela vaut la peine de le dire, car on voit qu’il circule ces derniers jours dans les “réseaux sociaux”.

D’autre part, le texte de Crimethinc contient également quelques inexactitudes et romantisations tant de cette révolte de juin 2022, en disant qu’il s’agit d’une ” grève générale “, alors qu’en fait les travailleurs des industries et des services n’ont pas participé à cette révolte avec des grèves ou d’autres actions (en fait, ce fut l’une de ses faiblesses fondamentales et les causes de sa défaite) ; ainsi que la révolte d’octobre 2019, en disant qu’il s’agissait d’un ” énorme soulèvement ” et d’une ” victoire partielle “, alors qu’en réalité il s’agissait d’une révolte avec moins de force que celle de cette année et qu’elle a également été vaincue par l’État bourgeois, également par le biais de la répression brutale (le bâton) et de la négociation politique ou du dialogue et du pacte (la carotte) avec la Conaie. »

https://www.facebook.com/ProletariosHartosDeSerlo/posts/595576302180595