De Gaza à Beyrouth, il y a autre chose…
« Sommes-nous encore en mesure de comprendre, au-delà des frontières, au-delà des nations, qu’un ciel envahi par la machine et déserté par les oiseaux, c’est le même pour tout le monde ? »…
« Je voudrais commencer par dire que le ciel du Liban est envahi par une foule de drones invisibles et sans pilotes qui surveillent le territoire, relève les moindres faits et gestes, 24h sur 24. Le ciel fait un bruit ininterrompu de moteur. Il est devenu le siège d’un gigantesque service de renseignements qui confirme, à l’échelle de la planète, la déshumanisation de notre espèce…
La réduction et la mise au pas des vies par la dictature du plus fort, du plus armé, du plus riche sous les auspices de l’intelligence artificielle. De Gaza à Beyrouth, nous sommes en train de vivre quelque chose qui n’est pas la guerre telle que nous la connaissions, quelles que soient nos générations, nos mémoires, nos livres d’histoire. Derrière les milliers de blessés, de brûlés, les morts qui se comptent et ceux qui gisent sous les décombres, le million de personnes éjectées de leurs maisons… il y a autre chose. C’est un sentiment de viol. Les populations sont pétrifiées. Elles ne disposent plus d’aucun recours, d’aucune protection pour se défendre. Ni dedans ni dehors. »
https://lundi.am/Une-bibliographie-non-exhaustive-pour-re-penser-la-Palestine
Le « cauchemar à Gaza s’intensifie » alors que des « scènes horribles » se déroulent dans le nord de Gaza, selon l’ONU…
L’escalade de la violence et les opérations militaires israéliennes incessantes dont nous sommes témoins depuis deux semaines dans le nord de Gaza ont des conséquences horribles. »
https://www.theguardian.com/world/live/2024/oct/20/middle-east-crisis-live-israel-gaza-lebanon-hamas-netanyahu-latest-live-news
« quelques pages, écrites d’une traite, depuis les rues de Beyrouth, inhabituellement calmes…
La terrible vérité est que je me suis habitué à “voir” — en direct comme on n’a de cesse de le répéter, c’est à dire un présent instantanément filmé par les victimes elles-mêmes, et aussi par leurs bourreaux hilares —, à « voir » donc tuerie sur tuerie, massacre sur massacre, carnage sur carnage, cadavre sur cadavre, corps déchiquetés, démembrés. Je me suis habitué à voir des êtres humains chercher à main nue ce qui reste des leurs, s’enfonçant dans les gravats, réapparaissant avec des corps-chiffons. Je me suis habitué à voir village après village, champs après champs, arbre après arbre, bête après bête, quartier entier après quartier entier, être bombardés, dynamités, anéantis. Encore et encore. Terre dix, cent, mille fois brûlée. Je n’en finis plus de voir dans une désormais terrible familiarité. Je me suis même habitué à guetter les bombardements, à considérer leurs différentes puissances, à calculer la distance qui nous sépare. La banalité du mal a ce visage aujourd’hui. Ma rage, ma gorge déployée, mes larmes, ont beau se renouveler. Et je sais que ce je est un nous, je sais que nous sommes inconsolables, que nous ne voulons surtout pas être consolés. Les drones sont évidemment revenus entre temps. »
https://lundi.am/L-a%CC%82ge-de-chair
« Le génocide des Palestiniens apparaît comme le moyen de parvenir à une fin : le retrait complet ou l’éradication des Palestiniens de la terre qui fait partie intégrante de leur identité et qui est illégalement et ouvertement convoitée par Israël. »
Francesca Albanese, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme des Palestiniens
https://www.theguardian.com/world/live/2024/oct/29/middle-east-israel-unrwa-gaza-un-lebanon-hamas-hezbollah
En dépit de commentaires qui tente de garder la Shoa comme la référence unique de ce que peut être un génocide, je n’hésite pas à caractériser le massacre des Palestiniens tant à Gaza qu’en Cisjordanie, de génocide en cours. La responsabilité en incombe à la totalité du gouvernement d’Israel et, par extension, au soutien affirmé de la population. Rien à foutre des notions de droits ou de morale en la question, seuls les faits, en l’occurrence. sont sans appel.
Encore un argument en faveur de génocide en Palestine :
https://www.revue-ballast.fr/amos-goldberg-tous-les-elements-dun-genocide-sont-reunis/
parce qu’il ne faut pas oublier !