Le tract de la dissolution de l’UNEF
21 mai “Nos gros culs ont beau être dans l’eau tiède, notre idéologie est de plus en plus froide !” « La dialectique peut elle casser des briques ?
Pourquoi l’UNEF s’auto dissout
“L’UNEF, indispensable depuis 100 ans.” Indispensable, oui, au pouvoir.
Elle lui fournit un interlocuteur, capable à la fois de lui garantir le retour à la paix sociale, en faisant passer des miettes concédées pour des avancées significatives, et de canaliser et neutraliser les énergies contestatrices, en les aliénant dans la routine du « travail militant ».{print_link]
Nous encartons tous les ans avec les mêmes arguments le plus de personnes possible (des militants du NPA aux partisans du Parti Socialistes en passant par les étudiants dits « militants- sandwichs » qui adhèrent à l’UNEF pour avoir droit aux réductions sur les sandwich à la coopérative), afin d’avoir un semblant de légitimité, de poids, pour pouvoir nous affirmer comme majoritaires.
Mais l’UNEF, avec toutes ses tendances, supposées brassées le maximum de positions, est un syndicat tenu majoritairement par des bureaucrates sociaux-libéraux qui exploitent ses militants les plus « à gauche », que ce soit officieusement dans le travail de militant, ou officiellement comme caution « extrême-gauche » nécessaire à leur simulacre de pluralisme.
La « majorité » qu’elle se targue de représenter n’est que la majorité des à-peine 2% d’étudiants qui se déplacent pour voter aux élections, pour la simple et unique raison que l’UNEF, en fait de majorité, n’a que celle de l’apparence, que son budget lui octroie … l’étudiant moyen se contrefout autant de l’UNEF que les militants réels et de terrain la conspue pour son inertie et ses traitrises à répétition.
Recrutés dès leur arrivée à la fac, les militants de l’UNEF, sont convaincus de trouver d’y trouver une nouvelle famille, et un outil, le syndicat étudiant par excellence, pour leur permettre de mener des luttes. Mais l’UNEF, en guise de lutte se borne à faire de l’assistanat social et de la cogestion de la catastrophe capitaliste, et n’est connue que pour être une entrave aux mouvements de grève, n’y participant que pour les encadrer, et dans l’unique but de servir ses intérêts.
En 2008, l’UNEF a participé à l’élaboration de la loi Liberté et Responsabilité des Universités, cette loi même contre laquelle l’UNEF feint de vouloir aujourd’hui « mobiliser ».
Il n’aura pas échappé à l’observateur muni d’un minimum d’esprit critique, qu’il n’y a souvent sur l’université de Nanterre de « mouvement étudiant » à proprement parler qu’aux fins d’entretenir un simili d’agitation. Nous en sommes venus à doute du rôle que tient notre syndicat dans les simulacres de mouvements sociaux qui animent perpétuellement les universités françaises. Car si il n’y a rien de nouveau dans les volontés gouvernementales qui, depuis maintenant quelques décennies veulent appliquer à l’université le fonctionnement d’une entreprise, privée, rentable et concurrentielle, il n’y a rien de neuf non plus dans la lutte que les syndicats, et en particulier l’UNEF mènent pour les combattre.
Aucun réformiste ne semble comprendre que l’Etat moderne n’a jamais été que le gestionnaire local de la mondialisation économique et qu’il n’existe qu’à cette seule fin de lui préparer le terrain, et jamais ils n’envisagent en conséquence de remettre en cause la source des réformes et des lois qu’ils combattent.
Le syndicat, par définition, n’est qu’un « outil » au sein même du système capitaliste, dont le rôle se borne à lui servir d’intermédiaire avec les travailleurs et à lui négocier du « pouvoir d’achat » au prix de la paix sociale et du retour au travail. L’UNEF, comme un autre syndicat, est donc incapable d’agir vraiment, dans un autre contexte que celui des actuels « mouvement sociaux », déjà planifié à l’avance, que ce soit sur leur mollesse, leur durée ou les fausses concessions sur l’aménagement de l’exploitation des travailleurs, des bribes qui ne servent qu’à les faires patienter, en attendant le jour où il sera trop tard …
Avant que cela n’arrive, nous, militants de l’UNEF, prenons acte de ce fait : le syndicalisme ne sera jamais que la soupape de sécurité du système capitaliste. En conséquence, nous avons pris collectivement la décision de prononcer la dissolution définitive de l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF). Nous invitons nos camarades des autres syndicats, désireux de mener le combat contre la société de classe à se dissoudre, considérant qu’ « une organisation » artificielle est « de trop là où l’on s’organise vraiment », et qu’un artificiel « mouvement social » décrété par le haut sera toujours une entrave là où, par le bas, on tentera réellement de se « mouvoir ».
Signé : Le Binôme Anonyme de Nanterre
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