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Heurts lors de la grève contre la politique de Pinera au Chili

Des heurts ont opposé des manifestants aux forces de police dans la capitale chilienne Santiago, jeudi, au deuxième jour d’une grève de 48 heures contre l’impopulaire président Sebastian Pinera, qui a été marquée par des pillages sporadiques.

Des jeunes ont bloqué des rues, lancé des pierres et mis le feu à des ordures à certains carrefours de Santiago et d’autres villes afin de paralyser la circulation. La police a eu recours à des canons à eau et à des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Plusieurs centaines de personnes ont été interpellées depuis mercredi etplusieurs agents de police ont été blessés, dont deux par balles, dans les violences qui ont éclaté pendant la nuit, lorsque des dizaines de magasins et de supermarchés ont été la cible de pillages et que des autobus ont été endommagés.

Des centaines de milliers de personnes, en tête desquelles les étudiants qui réclament la gratuité de l’enseignement, sont descendues dans les rues ces derniers mois pour réclamer une répartition plus égale des bénéfices liés à la forte hausse des cours du cuivre, dont le Chili est le premier producteur au monde.

Jeudi, environ 600.000 personnes ont défilé à travers le Chili, selon lesorganisateurs, tandis que les journalistes de Reuters ont estimé à environ 200.000 le nombre de manifestants rien qu’à Santiago. Le gouvernement n’a fourni aucun chiffre.

La plupart des manifestants ont défilé dans le calme mais des échauffourées ont éclaté avec les forces de police au fil de la journée.

“La société chilienne est parvenue à un point où nous ne pouvons plus supporter d’être ainsi ignorés”, a déclaré Rebeca Martinez, une étudiante en musicologie de 21 ans, devant l’Université du Chili, occupée depuis des mois.

Selon les chiffres du gouvernement, seuls 10% des employés de la fonction publique ont répondu jeudi à l’appel à la grève lancé par la plus grande centrale syndicale du pays, CUT. Le mouvement social n’a pas d’impact particulier sur le secteur minier, essentiel à l’activité du Chili, pays perçu par les investisseurs comme un modèle de développement économique en Amérique latine.

“Il est temps de changer de système politique, de système économique, afin de parvenir à une redistribution plus juste du pouvoir et des richesses”, a déclaré Camila Vallejo, chef de file du mouvement étudiant. “Ce modèle de développement a uniquement servi à enrichir énormément une poignée de personnes.”

Cette grève nationale de 48 heures est la première au Chili depuis la dictature d’Augusto Pinochet, de 1973 à 1990.
D’après un sondage récent, Sebastian Pinera est le chef d’Etat le plus impopulaire au Chili depuis Augusto Pinochet.
Parvenu au pouvoir en mars 2010, il a déjà remanié à deux reprises son gouvernement, la deuxième fois en juillet, ce qui n’a eu aucun effet sur la contestation.

Avec Antonio de la Jara; Eric Faye et Bertrand Boucey pour le service
français

(Reuters/Ivan Alvarado)

publié le 25/08/2011 à 22:56, mis à jour le 26/08/2011 à 08:45

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