ON A LES CHEFS QU’ON MÉRITE

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ON A LES CHEFS QU’ON MÉRITE. À propos du mouvement des intermittents du spectacle

 

DDT21.Mouvement des intermittents du spectacle, Avignon, juillet 2014

Des camarades ayant participé au mouvement des intermittents du spectacle ont fait parvenir à DDT21 l’article suivant dans lequel ils reviennent sur les événements avignonnais de juillet dernier. Au-delà du classique récit de lutte, ce texte est une réflexion sur le militantisme en ce début de XXIème siècle.

***

L’édition 2003 du Festival d’Avignon, fameuse car annulée, avait été précédée d’un fort mouvement de grève contre la réforme des retraites et d’une mobilisation d’ampleur autour de la renégociation de l’accord de l’UNEDIC. Grèves, blocages, annulations de festivals et auto-organisation des intermittents et précaires avaient marqué le début de l’été.
Tel ne fut pas le cas en 2014 et si des frémissements étaient sensibles à Alès, Marseille ou Aix, seul le festival de Montpellier fut sérieusement perturbé. L’espoir que se développe un réel mouvement dans la Cité des papes était donc assez mince. 
LIRE LA SUITE ICI.

 

  1. adé
    04/11/2014 à 11:16 | #1

    ON A LES CHEFS QU’ON MÉRITE
    Et pour les ouvriers?

  2. pas glop
    05/11/2014 à 18:32 | #2

    Quelques éléments de réponse aux purs et durs de la (non)lutte

    Que retenir ce cette Logorrhée ?
    Des mensonges cent fois répétés ne font pas une vérité. En voici quelques uns relevés dans ce papier écrit par des personnes qui n’ont sans doute jamais participé à un mouvement collectif. Quel est le but recherché par ces “purs” militants qui savent mieux que personne ce qu’il faudrait faire en toutes circonstances ?
    1) Ce n’est pas la CIP-IDF qui décide si les gens se mettent en grève ou non. Et ce n’est pas de la faute de la CIP-IDF si trop d’artistes concernés par le protocole d’assurance chômage s’imaginent (ou font semblant de croire) qu’il suffit de faire de la communication dans leurs spectacles ou en dehors pour que ça puisse changer les choses. Au contraire de ce qui est écrit dans ce “billet” (n’y a-t-il pas un autre mot pour désigner ce dégueulis), les membres de la CIP-IDF qui étaient à Avignon (ben oui, certains d’entre eux y bossaient, ce n’est pas un commando qui a débarqué pour “faire chef du mouvement qui n’existe pas) ont fait tout ce qu’ils ont pu pour que le mouvement trouve des expressions plus radicales que “les spectacles militants” d’artistes qui se donnent bonne conscience à bon compte.
    2) Non, la CIP-IDF ne participe à aucune négociation. Il y a une table de concertation à laquelle participent, sans illusions, des membres de la CIP ainsi que Recours radiation. Ce n’est en rien une concertation. Au contraire de ce qui est dit par les deux calomniateurs, la CIP réclame que des véritables négociations s’ouvrent avec les premiers concernés (les chômeurs organisés en dehors des syndicats “partenaires” du MEDEF). Il n’y a aucune naïveté ni désir d’institutionnalisation. Chacun sait que des négociations sans créer de rapport de force au préalable ne mèneront à rien.
    3) “Le fait qu’une commission spécifique de la CIP ait consacré du temps au fonctionnement du festival Off est significatif. L’objectif est bien pour certains une cogestion très interclassiste pour un meilleur fonctionnement”.
    Le off est une foire aux illusions, un miroir aux alouettes. C’est bien le moins que les victimes du racket s’organisent pour lutter contre l’organisation du off. En quoi c’est de la cogestion ? Vous avez une vision paranoïaque des situations, comme lorsque vous dites que la CIP et la CGT se partagent les rôle, à la CGT le in et à la CIP le off.
    Je ne sais pas ce que prennent Mafalda et Valérian, , mais ils devraient faire gaffe, elle a l’air très forte.
    4) “Quant au militant de la CIP, nous n’en parlons que comme archétype du militant gauchistes/altermondialiste à la mode”.
    Cette façon de faire, crapuleuse, s’appelle “prendre une partie pour le tout”. Cette démarche est profondément malhonnête, comme celle qui consiste à faire semblant de croire que la lutte contre le protocole d’assurance chômage menée par la CIP-IDF ne concerne que les intermittents du spectacle. Alors que la CIP a toujours montré que tout le monde est touché, du régime général ou de celui des intérimaires (voir ici : http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7247 ).
    La CIP-IDF n’est qu’une coordination. Et CIP, ça veut dire Coordination des intermittents ET précaires. Le “P” de précaires n’est pas là pour les chiens. Il se trouve que le mouvement, quand il y avait mouvement (2014 n’est pas 2003, c’est bien le seul point sur lequel nous sommes d’accord) a animé en premier lieu les intermittents du spectacle, premiers à se mobiliser. Mais si la question de la discontinuité de l’emploi n’allait pas au delà de la question de l’intermittence du spectacle, il n’y aurait pas eu besoin d’une coordination regroupant des précaires de toute nature. C’est bien de l’intermittence de l’emploi dont il est question.
    En lisant la promesse (la menace ?) d’une suite où il sera question de “l’idéologie véhiculée par la CIP-IDF (autrefois qualifiée de « négrisme »)” et de “toutes les saloperies qu’elle trimbale au travers des luttes des intermittents du spectacle” je me pose la question de savoir qui sont ces gens qui débinent les mouvements sociaux sous prétexte qu’ils seraient animés par des chefs cachés et qu’ils n’auraient pas la pureté 100 % démocratique et formelle (avec assemblées générales souveraines et délégués révocables à tout moment et tout le bréviaire anarchiste) que l’on n’a, du reste, jamais rencontré dans aucun mouvement fut-il aussi révolutionnaire qu’en Espagne en 1936.
    J’ai hâte de savoir c’est quand qu’on va où (et surtout comment ?) avec Mafalda et Valérian.

  3. adé
    06/11/2014 à 14:30 | #3

    ” Non, la CIP-IDF ne participe à aucune négociation. Il y a une table de concertation à laquelle participent, sans illusions, des membres de la CIP ainsi que Recours radiation. Ce n’est en rien une concertation.”

    C’est une table de concertation…ce n’est en rien une concertation…Hmmm… La CIP-IDF ne participe pas aux négociations, mais “des membres participent, sans illusion” (ah?)- à une table de concertation, qui n’est pas une concertation.
    J’en ai trop pris…?

  4. Olivier Ply
    06/11/2014 à 16:56 | #4

    “Le fait qu’une commission spécifique de la CIP ait consacré du temps au fonctionnement du festival Off est significatif. L’objectif est bien pour certains une cogestion très interclassiste pour un meilleur fonctionnement”.

    “Le off est une foire aux illusions, un miroir aux alouettes. C’est bien le moins que les victimes du racket s’organisent pour lutter contre l’organisation du off. En quoi c’est de la cogestion ? ”

    Pour la commission de la CIP ici évoquée il ne s’agit pas de “lutter contre l’organisation du off” mais de participer à son organisation (notamment en adhérant en nombre à l’association du Off) afin d’en modifier le fonctionnement. Ce qui veut dire inciter les dirigeants/administrateurs de petites troupes et compagnies à participer à la gestion collective du Off au côté des représentants des grosses boites, les propriétaires de théâtres, les institutions.

    J’ai un doute quant à la possibilité d’adhésion individuelle de “simples” salariés de compagnies, mais on imagine que leurs intérêts seront bien défendus par leurs employeurs.

    Qualifié cela de “cogestion” n’est pas vraiment de la “calomnie”. De même pour le mot “négociation” qui ne devrait pas être un gros mot pour des gens qui demande une “renégociation” avec l’ensemble des personnes concernées. A moins bien sûr que la CIP ne soit pas concernée.

  5. pas glop
    06/11/2014 à 19:16 | #5

    Il serait peut-être bon d’aller voir de temps en temps de plus près.

    Critiques de la “grande famille de la culture”, de ses notables anti grève et de la propension à paction symbolique dénuée de toute capacité de perturbation :

    à notre soi-disant amie
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7215

    Artistes éclairés, professionnels de la transgression, scandaleux de salons, indignés circonstanciels, arrêtez votre cirque, séchez vos larmes de crocodiles et secouez vos plumes d’autruches
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7334

    A propos du taff politique fait dans le off
    Le Off est à nous : ce que les festivaliers ne savent pas…
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7304

    A propos de la “concertation” Valls (eh oui, il manquait des “” à la première mention de ce terme plus haut)
    Rien n’est réglé, tout commence
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7182

  6. Boutang la cruche à l’eau…
    07/11/2014 à 15:49 | #6

    Oups! On a semble-t-il ici affaire à quelqu’un de mandaté par la commission “com’ virtuelle” de la CIP-IDF.

    A lire sa prose on voit bien qu’il a participé à de nombreux mouvements collectifs, qu’il est probablement un vrai prolétaire avec un bleu de travail, a une grande expérience des militantes et des orgas, c’est pas un gars du genre naïf qui croit ce que disent les chefs et les journalistes, on l’a lui fait pas, un vrai militant mais pas un pur et dur, lui il est sérieux et y critique pas (réfléchir c’est déjà désobéir), etc. etc.
    Je sais pas si il était à Avignon en juillet mais en tout cas lui il sait de quoi il parle.

  7. Gilbert
    07/11/2014 à 18:04 | #7

    @adé
    “C’est une table de concertation…ce n’est en rien une concertation”.
    Je crois qu’il s’agit simplement d’une coquille. Ça me parait évident que l’auteur a voulu dire “ce n’est en rien une négociation”. Et pour fréquenter un peu la CIP-IDF, je peux dire que la participation à ce machin ne va pas de soi et qu’il ne serait pas surprenant qu’une fois que les participants de la CIP et de Recours radiation auront dit ce qu’ils avaient à dire et fait le constat qu’il n’y avait rien à obtenir (l’enjeu était quand même d’obtenir des données chiffrées de l’UNEDIC, qu’elle garde secrètes), ils claqueront la porte de ce machin. À ce moment là, les petits rigolos qui n’ont sans doute jamais participé à un mouvement collectif, devront trouver autre chose pour justifier qu’ils se contentent de regarder les choses en surplomb, sans participer à rien. Critiquer sans se mouiller, c’est comme ça qu’on reste pur, n’est-ce pas ?

  8. adé
    08/11/2014 à 00:19 | #8

    « C’est une table de concertation…ce n’est en rien une concertation ».
    Je crois qu’il s’agit simplement d’une coquille. Ça me parait évident que l’auteur a voulu dire « ce n’est en rien une négociation ». Et pour fréquenter un peu la CIP-IDF, je peux dire que la participation à ce machin ne va pas de soi et qu’il ne serait pas surprenant qu’une fois que les participants de la CIP et de Recours radiation auront dit ce qu’ils avaient à dire et fait le constat qu’il n’y avait rien à obtenir (l’enjeu était quand même d’obtenir des données chiffrées de l’UNEDIC, qu’elle garde secrètes), ils claqueront la porte de ce machin”

    Ouais, pour la “coquille”, sûrement, je suis prêt à le croire, bien que la différence entre d’une part “concertation” et, d’autre part “négociation” puisse être très ténue, non?
    Si je comprends bien la suite : CIP-IDF ira à ce “machin”, bien que la “participation” au dit “machin” “ne va pas de soi” (Mais qu’est-ce que ça veut dire “aller de soi”,) et que à l’instar de Recours radiation, ils “claqueront la porte” rapidement. Sans doute pour “préserver leur pureté”. Se concerter sans négocier, c’est encore une manière de ne pas “se mouiller”, critiquer, c’est facile. L’enjeu, “obtenir des données chiffrées de l’Unedic…”, très bien mais je ne comprends pas comment participer à quelque table que ce soit aurait le pouvoir d’obliger l’Unedic à cracher les chiffres “secrets”? J’ai dû louper un épisode, je ne suis pas du milieu.
    Donc, Gilbert, freine tes grands élans, modère ta diatribe, garde tes imprécations grandiloquentes sur les petits rigolos, et les critiques hautains, les voyeurs méprisants,etc…
    Et considère ceci : N’importe quel syndicaliste pétri de bureaucratie aurait pu, et peu toujours expliquer ce que tu expliques dans l’avant-dernière et la dernière phrase, c’est simple je l’ai déjà entendue plusieurs fois, y compris dans les lointaines occasions où j’ai pris part, mais oui, à “un mouvement collectif”. Troublant, n’est-ce pas?

  9. adé
    08/11/2014 à 12:38 | #9

    pour finir cette salve:

    Plus radicalement : que ce soit concertation ou négociation, tout ce qu’implique les revendications, quelles qu’elles soient c’est l’acceptation du cadre, en définitive le renforcement de ce cadre s’agissant en effet de définir les places respectives. Toute tentative d’aménagement se heurte, et en même temps se base là-dessus.
    Quand on dit “il faut un rapport de force”, c’est-à-dire des gens dans la rues, des manifs, des actions, etc…on dit ipso facto que l’on a besoin de “ce rapport de force” pour négocier et obtenir quelque chose, alors on dit, en filigrane, que l’on va pouvoir discuter, ou même “imposer” ces revendications. Cependant, ces négociations s’inscrivent toujours dans la soumission, absolue ou relative, à l’Etat en place et avec aux capitalistes qui possèdent la force de travail en question. Cette possession et cette exploitation ne sauraient être remises en cause, même et y compris par un mouvement qui saurait “imposer” les revendications. Il y a actuellement “illégitimité de la revendication salariale” (T.C), ceci est visible à travers le fait de la fin, ou à la disparition de l’identité ouvrière (toujours un concept de TC), mais selon moi : un changement de cette identité, en appartenance revendiquée (l’implication réciproque, toujours TC). Rien ne se perd, comme disait l’autre qui perdit sa tête, tout se transforme. Et cette transformation n’est pas et ne peut être comprise comme “dépassement”, ni même comme moment nécessaire (on verra bien, n’est-ce pas?).
    Grosso modo, pour moi “la classe ouvrière”, en fait la fraction ouvrière de la classe prolétarienne, n’est plus en mesure de s’affirmer comme classe (en fait fraction, avant-garde), ni de porter aucune positivité autre que celle de vouloir faire partie de cette société. Le fait que cette fraction ouvrière se “replie” sur elle-même ( ici, en Europe de l’Ouest,USA, Japon…) et réclame sa reconnaissance, même de façon que TC va un peu vite en besogne de qualifier de “suicidaire” est l’alpha et l’oméga de la situation et de la passivité générale de cette fraction de classe(toujours pour les zones indiquées).
    Cette fraction ne peut s’affirmer, elle est incapable de créer une dynamique pouvant “unifier” le prolétariat dans son ensemble car elle est et se réclame existenciellement “une classe du mode de production capitaliste. Plus elle est menacée, plus elle s’accroche, ce qui explique en partie l’attrait relatif, mais très réel, qu’exerce sur elle les idéologies de type xénophobe et identitaire-nationaliste, ainsi que le repli individuel prenant appui sur “l’investissement dans son travail”, l’épanouissement dans le cadre du travail, de la famille à l’intérieur d’un espace national ardemment défendu contre toute étrangeté. Cela renforçant ceci et vice versa.

  10. 22/11/2014 à 03:07 | #10

    “…tout ce qu’implique les revendications, quelles qu’elles soient c’est l’acceptation du cadre…”
    “…capitalistes qui possèdent la force de travail en question.”
    ah bon.

    « illégitimité de la revendication salariale », si et T.C et le ps-medef le disent…

    Bon, assez déconné.

  11. adé
    22/11/2014 à 21:19 | #11

    Ouais : pour la première phrase citée “…tout…cadre…”, qu’est-ce qu’il y a à redire, parce que sinon…no comprendro, oui je répète cette assertion un peu autrement, mais c’est pareil : revendiquer c’est reconnaître sa position, son rôle, et par-là même reconnaître la position, le rôle des interlocuteurs, sinon quoi?
    Pour la seconde : rien à retirer non plus : les capitalistes possèdent la force de travail dans son ensemble, sinon un capitaliste particulier (le patron, quoi) ne pourrait s’offrir une force de travail particulière (un travailleur, quoi), c’est la possibilité d’établir un contrat de travail, tout simplement.
    Pour la troisième: T.C emploie (héhé) l’expression “asystémie” de la revendication, soit la revendication ne fait pas système, la revendication est “illégitime” dans ce sens. Bien sûr que le PS-Medef le disent, mais parfois même les “ennemis” disent…la vérité.
    Bon assez, etc…
    salut.

  12. Stive
    23/11/2014 à 10:46 | #12

    “Illégitimité de la revendication salariale, si Tc et le ps-medef le disent … Bon assez déconné. “.

    Un peu court comme argument, d’autant que l’amalgame a des relents staliniens

    S.

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