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Air China prévoit un “hiver rigoureux” pour les compagnies aériennes chinoises

le 4/11/2008 à 7h31  par AFP

Les compagnies aériennes chinoises doivent se préparer à un “hiver rigoureux” en raison du ralentissement du trafic passagers et se montrer prudentes dans leurs achats de nouveaux appareils, a estimé lundi un haut responsable d’Air China.

“Les compagnies aériennes doivent se préparer à passer un hiver rigoureux”, a déclaré He Li, vice-président d’Air China à la veille de l’ouverture du salon aéronautique de Zhuhai, dans le sud de la Chine.

“En 2008, le marché de l’aviation civile a connu des fluctuations, même un ralentissement, mais les chiffres continuent à croître”, a-t-il cependant relevé, soulignant que sa compagnie allait être “prudente” en termes de nouvelles acquisitions.

La flotte s’élève actuellement à 220 avions, ce qui fait d’Air China la deuxième compagnie du pays en termes de nombre d’appareils. Selon lui, la forte croissance économique chinoise a permis une croissance du trafic passagers de plus de 16% entre 2000 et 2007 mais les analystes s’attendent à un ralentissement à moins de 10%.

Au 3e trimestre, Air China a accusé une perte nette de 1,94 milliard de yuans (283,2 millions de dollars) contre un profit de 2,2 mds de yuans sur la même période de l’an passé, en raison du fléchissement de la demande et de la hausse des prix du kérosène, a indiqué Air China.

Sur la même période, China Eastern Airlines, troisième compagnie nationale, a enregistré des pertes de 2,33 milliards de yuans contre un bénéfice de 976 millions de yuans au 3e trimestre 2007.

“Les compagnies aériennes perdent en effet de l’argent en ce moment. Cela a été une mauvaise année en Chine”, a déclaré à l’AFP le président d’Airbus Chine, Laurence Barron, citant comme raisons les restrictions sur les visas, les catastrophes naturelles et le prix du kérosène.

“Nous pensons que comme lors des précédentes crises, la Chine s’en sortira probablement avant les autres. La tendance pour une croissance à long-terme n’a pas changé”, a-t-il ajouté. “L’année prochaine, nous devrons être prudents mais je crois qu’en 2010 ce sera un nouveau retour pour la Chine”, a poursuivi M. Barron, affirmant que le constructeur européen n’avait pas souffert jusqu’à présent d’annulation de commandes.

La semaine dernière, le rival d’Airbus, le constructeur aéronautique américain Boeing a indiqué tabler sur 3.710 commandes d’avions civils au cours des vingt prochaines années en Chine, qui deviendrait ainsi le pays connaissant la plus forte croissance pour les industriels du secteur.

La demande chinoise en avions civils – qui pourrait représenter un dixième de la demande mondiale – représentera 390 milliards de dollars sur vingt ans, a estimé Boeing.

Les géants de l’industrie aéronautique mondiale se réunissent à partir de mardi à Zhuhai, dans le sud de la Chine, pour l’unique salon mondial du géant asiatique.

Les constructeurs aéronautiques américains et européens, Boeing et Airbus, seront parmi les 600 sociétés des secteurs civil et militaire, originaires de 35 pays, qui participeront jusqu’à dimanche à la septième édition de China Airshow.

Mouvement inhabituel de colère de chauffeurs de taxi en Chine

le 4/11/2008 à 2h24  par AFP

Des chauffeurs de taxi ont entamé lundi un mouvement de grève inhabituel en Chine dans l’une des principales métropoles du pays, Chongqing, pour exprimer leur mécontentement, selon les médias chinois et des employés.

Aucun taxi dans les rues de Chongqing le 3 novembre au matin

Des milliers de personnes n’ont pas pu se rendre au travail ou à l’aéroport dans l’immense métropole du sud-ouest où des grévistes ont cassé les vitres de briseurs de grève, selon les médias chinois.

Des milliers de chauffeurs, qui se plaignent de la hausse des coûts, du faible prix de la course, de la pénurie d’essence, des amendes trop élevées, ainsi que de la concurrence déloyale de taxis sans licence, ont cessé le travail à Chongqing, a expliqué à l’AFP un employé de la société de taxi Chongqing Hongqiao, nommé Tang, joint par téléphone.

“Il y a plusieurs raisons qui expliquent la grève, en premier lieu les longues files d’attente aux stations service, cela peut prendre entre une et deux heures”, a-t-il expliqué.

“L’unité kilométrique n’a pas changé depuis bientôt huit ans. Si on la compare avec les autres grandes villes, cinq yuans (plus de 50 centimes d’euro) c’est bas”, a jugé M. Tang.

Sur l’internet, un chauffeur de taxi a expliqué devoir verser 200 yuans par jour à son employeur.

Certains des grévistes ont cassé les vitres des véhicules de collègues qui tentaient de franchir les piquets de grève et obligé les passagers à descendre, a indiqué de son côté Chine Nouvelle.

Au moins 20 véhicules, dont trois voitures de police, ont été endommagés, selon l’agence.

“Tous les chauffeurs de taxi avaient accepté de cesser le travail, nous avons attaqué les taxis de ceux qui n’ont pas tenu leur parole”, a dit un chauffeur gréviste, cité par l’agence Chine Nouvelle.

Même si certains chauffeurs refusent la grève, ils n’ont pas travaillé de peur des représailles, ont expliqué des employés de sociétés de taxi à l’AFP.

Un porte-parole du gouvernement de la municipalité, qui n’a pas souhaité donner son nom, a indiqué qu’une réunion avait été convoquée en urgence “pour tenter de trouver des solutions”.

Chongqing, l’une des quatre municipalités placées directement sous le contrôle du gouvernement central, a une population totale de 31 millions d’habitants, dont plus de 5 millions résident dans la seule zone urbaine, où 9.000 taxis opèrent.

La profession de taxi est peu rémunératrice dans la Chine des réformes économiques: des taxis de Shanghaï ont récemment expliqué à l’AFP que l’écrasante majorité d’entre eux travaillait 20 heures d’affilée pour joindre les deux bouts dans la métropole de l’est.

Les grèves sont très rares en Chine, où il n’existe qu’un seul syndicat contrôlé par le régime communiste.