Troploin : ” Jaune, rouge, tricolore, ou : Classe & peuple”
Un article de Gilles Dauvé sur les gilets jaunes
Jaune, rouge, tricolore, ou : Classe & peuple
C’est peu dire que « les Gilets Jaunes » ont suscité un Niagara de commentaires et d’exégèses. Le texte qui suit expose seulement quelques points généralement sous-estimés ou négligés.
C’est l’agitation humaine,
avec toute la vulgarité des petits et des gros besoins,
avec son dégoût criant de la police…
Malgré des défaites
Le mouvement des Gilets Jaunes ne s’est pas superposé à des luttes de classes qu’il serait venu affaiblir ou étouffer : il est l’effet d’une résistance prolétarienne à la fois mise en échec et persistante, et qui se défend comme elle le peut dans la confusion ambiante.
En 1995, l’offensive bourgeoise contre les retraites recule devant les grèves, notamment celle des cheminots pendant trois semaines. En 2005, « les banlieues » explosent. Quelques mois plus tard, un soulèvement de jeunes et de moins jeunes bloque le Contrat Premier Embauche, tentative de sous-payer la jeunesse salariée. Autant de batailles demi-gagnées dans une guerre perdue. Car en 2010, l’État impose sa réforme des retraites. En 2016, la Loi Travail est finalement votée. En 2017, le Code du travail est refondu. Au printemps 2018, la grève discontinue de la SNCF s’achève en défaite.
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