Feu au centre de rétention…
“Au cours des six mois qui ont précédé l’incendie du centre de rétention de Vincennes, le 22 juin 2008, les migrants « retenus » ont multiplié les actes de résistance, refusant de manger, d’être comptés, déchirant leurs cartes, brûlant leurs chambres, affrontant la police. Six mois de luttes collectives durant lesquels nous n’avons cessé de leur téléphoner et de recueillir le récit de leurs révoltes.”
Alors que Brice Hortefeux vient d’annoncer la réouverture du centre de rétention quelques mois seulement après l’incendie, la lecture des témoignages des ex-retenus est plus que nécessaire.
Au fil des pages, il apparaît clairement que l’incendie de Vincennes et la révolte des enfermés étaient inévitables. Le décès d’un retenu tunisien le 21 juin, à qui l’administration refusait les soins appropriés, a été l’élément déclencheur. Ce que les sans-papiers de Vincennes nous disent pourrait tout aussi bien avoir été recueilli ailleurs, dans l’un des nombreux camps d’internement pour migrants érigés par les pays riches afin de contrôler les mouvements des populations pour mieux les exploiter.
À la suite de la révolte collective qui a abouti à la destruction de cette prison spéciale pour étrangers, six personnes ont été interpellées. Elles sont aujourd’hui détenues à Fresnes et à Fleury-Mérogis, dans l’attente de leur jugement. Les bénéfices de ce livre seront entièrement consacrés à leur défense.
Les démocraties sont en train de prouver qu’en matière de contrôle, de répression et de surveillance elles savent être aussi efficaces, et peut-être plus, que des régimes politiques autoritaires.
Partout en effet les libertés publiques sont baffouées : les lois d’exceptions font florès: Plan Vigipirate, lois anti-terroristes en G.B. comme aux U.S.A. Guantanamo, enlèvements et avions affrétés par la C.I.A. pour le transports de supposés terroristes.
L’execption devient la règle démocratique.