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“Théorie Communiste N° 27” est sorti !

Berlin, Marseille, Alès, Bruxelles, Montréal, Paris…..Au bas de ce post,
les points de vente dans lesquels vous pouvez trouver TC 27.
Sinon, vous pouvez le commander avec un chèque
ou un billet de 10 euros (si vous pouvez) , à l’adresse suivante:
C/O ARHIS
Marseille Rome

B.P 5
13484 Marseille cedex 20
dndf

 

AVANT PROPOS

Les trois textes qui composent ce n° de Théorie Communiste se répondent, se complètent et parfois même se répètent. Nous avons choisi de présenter d’abord le texte le plus général, Vie quotidienne et luttes des classes, mais il est évident que son origine tient en grande partie au soulèvement des Gilets jaunes dont il est question dans un texte que nous aurions pu placer en tête, de leurs côtés ce sont les « Commentaires sur le n°2 de la revue québécoise Temps Libre » qui posent les fondements de ce qui aurait pu faire l’unité de ce n° : la définition des classes.

 Il existe un mouvement général à l’échelle mondiale, celui que le collectif Ahou ahou ahou, souligne dès les premières lignes de leur livre, La révolte des Gilets jaunes, histoire d’une lutte de classes (nietéditions, 2020) : « Dans le monde capitaliste en crise depuis 2008, on ne compte plus les soulèvements. Après les révoltes dites “arabes”, la fin des années 2010 a vu la paix sociale à nouveau battue en brèche dans de nombreux pays du globe : Algérie, Irak, Soudan, Chili, Liban, Iran, Hongkong, Equateur, Catalogne, etc. Partout des manifestations, des émeutes, des occupations de l’espace urbain. Partout des mouvements sans représentants ni encadrement, où se mêlent des revendications de dignité sociale et une contestation des systèmes politiques. Partout des prolétaires et des classes moyennes en voie de marginalisation qui se côtoient derrière une volonté commune de “dégager” des dirigeants que l’on regarde comme coupés du “peuple”. La révolte des Gilets jaunes participe de ce mouvement mondial. » (Ahou, op. cit, p. 5). Ajoutons la Turquie, le Mexique avec Oaxaca, la Réunion en 2012, le Brésil en 2013, la Guyane en 2017, la Birmanie/le Myanmar en 2021, le Pérou en 2023, etc. Si des mouvements de nature différente sont amalgamés, ce sont les contradictions actuelles des luttes des classes, dont « l’interclassisme » n’est qu’un symptôme, qui les amalgament.

La question que nous posent ces luttes, sans présumer de la suite, se formule ainsi : comment s’effectue, à partir d’eux-mêmes, la transformation des rapports objectifs de la situation dans les rapports de production en rapports de classes et donc en lutte des classes ? Le travail productif est le point de départ impérieux et incontournable de la définition des classes, mais il est seulement un point de départ. C’est dans tout un processus que se constituent les classes telles qu’engendrées par les rapports de production, mais qui ne peuvent en être un calque du fait de toutes les instances au travers desquelles la production est nécessairement reproduction, qui n’est pas une répétition.

Le capital ne se reproduit comme rapport social qu’en passant par le moment où il devient objectivité économique : toutes les conditions du renouvellement du rapport se trouvent, à la fin de chaque cycle, réunies comme capital en soi face au travail, les instances politiques, juridiques, idéologiques, morales, les normes sexuelles et de genre, toutes les institutions sociales et éducatives, et, toujours présentes en chacune, l’Etat, la force coercitive et répressive de la police ou de l’armée au besoin, deviennent des moments nécessaires de la reproduction du rapport « purement économique ». Dans cette reproduction, les fonctions économiques qui ne sont que la matière première des classes sont retravaillées, hachées, recomposées pour constituer ce produit que sont les classes, dont cette étrange chose qu’est le prolétariat, ce perpétuel nom donné au pari politique de la production théorique.

La vie quotidienne est devenue le lieu où se nouent toutes les instances de la reproduction, mais aussi le lieu où toutes ces instances ne se présentent pas dans leur hiérarchie théorique et déterminative entre la « base économique » et les « superstructures ». Le monde familier, quotidien, c’est la métamorphose nécessaire des rapports de production en formes d’apparition, la marchandise et son fétichisme, la subsomption du travail sous le capital, les rapports de distribution, l’autoprésupposition du capital, l’idéologie sous laquelle opèrent toutes les pratiques, elle inclut les différences de quotidien, de vécu comme sujet, entre les hommes et les femmes, entre les classes. C’est sous les formes ultimes, les plus médiatisées, sous des formes où à la fois la médiation non seulement est devenue invisible, mais où s’exprime leur contraire direct, que les figures du capital apparaissent comme les agents réels et les supports immédiats de la production et qu’ils s’affrontent. Le « mouvement réel », celui que la « science » expose, n’est ni un « au-dessus », ni un « au-delà », ni ailleurs que dans les dites « formes d’apparition ».

Il est certain qu’avant les années 1970, les conditions de vie jouaient leur rôle dans les luttes ouvrières, mais elles étaient comme incluses dans les conditions de travail. Lorsque nous parlons maintenant de vie quotidienne, il ne s’agit plus ni de « la vie en bleu », ni du mélange d’exaltation et de dépression de Debord ou Lefebvre.

Avec la restructuration achevée dans les années 1980, la production de plus-value et la reproduction des conditions de cette production coïncident. La contradiction entre le prolétariat et le capital a alors pour contenu essentiel son propre renouvellement, d’où l’identité entre la constitution du prolétariat comme classe et sa contradiction avec le capital, la lutte en tant que classe devient la limite de la lutte de classe. Cette deuxième phase de la subsomption réelle initiée dans les années 1970 est elle-même entrée aujourd’hui dans une crise spécifique qui unifie crise de suraccumulation et crise de sous-consommation dans une crise du rapport salarial puis de la société salariale ouverte avec la crise dite des « subprimes » (2007-2008). L’importance de l’effet possible des rapports de distribution sur les rapports de production, et leur capacité à devenir prédominants, est bien spécifique à la crise actuelle : crise du rapport salarial, double déconnexion entre la reproduction de la force de travail et la valorisation du capital, crise du zonage mondial et de sa mise en abyme, crise de l’Etat dénationalisé, identité crise de suraccumulation et de sous-consommation, asystémie de la revendication salariale. 

Dans chaque cycle de luttes et même dans des moments particuliers d’un même cycle, c’est un lieu déterminé devenant un « éclairage universel » qui assigne à toutes les luttes leur rang et leur importance. Dans cette unité de la vie quotidienne qui les enveloppe, les luttes en entreprises, sur les lieux du procès de production immédiat, et les luttes portant plus ou moins directement sur la reproduction sont chacune limitée par leur disjonction. Il est impossible de déterminer dans quel sens la « jonction » peut se faire, d’autant plus qu’il ne peut s’agir d’une « jonction », mais à partir de multiples luttes particulières de la création d’une situation absolument nouvelle changeant la donne pour toutes les luttes existantes.

Sans la vie quotidienne devenant réellement le problème, c’est-à-dire se contredisant dans la liberté du sujet comme prolétaire, pas de communisation, c’est-à-dire le bouleversement de toutes les relations renversant la hiérarchie des instances (avec et contre l’économie comme toujours « inévitable » dernière instance), ne réglant rien par voie de conséquence de la pourriture qui colle à la peau des prolétaires et les constitue. Pour les « sujets » conscients, libres, indépendants etc., partout il y a des règlements, des codes, des lois, des fiches de paye, une police, des taxes et des impôts qui leur disent tous les jours, à chaque moment, dans chacun de leurs actes, qu’ils ne sont pas les sujets que la propre existence de ces règlements et de ces codes suppose qu’ils sont. On se révolte alors contre « sa » vie quotidienne en la voulant, comme les Gilets Jaunes, ce qu’elle ne peut pas être. On peut apercevoir avec l’épidémie de Covid-19 que ce qui « allait de soi », devenant des injonctions étatiques, perdait son évidence routinière, cette reproduction « semblable à celle des saisons » comme disait Marx. Il apparaît que la vie quotidienne et son sujet renfermaient une contradiction qui n’avait pas le même contenu selon les positions de classes.

Cette contradiction dans la vie quotidienne, c’est la crise du « travailleur libre », celui assigné à prendre en charge librement sa reproduction comme tel. C’est la transformation de la mobilisation, de l’exploitation et de la reproduction de la force de travail : un « réencastrement » pervers du travail, non pas dans la « société » mais dans la vie quotidienne. Une restructuration du mode de production serait une gigantesque transformation des modes de vie : la mobilisation de la force de travail et ses modalités d’exploitation bien sûr, mais aussi, de façon intriquée, l’aménagement du territoire, les communications, les transports, les modes de consommation et d’alimentation, le logement, l’éducation, la santé, le couple et la famille, etc. Une « suppression de la vie quotidienne », c’est-à-dire une absorption de celle-ci par le travail est un enjeu hautement conflictuel aussi bien comme luttes des classes que pour le mode de production lui-même (les deux aspects n’étant pas étrangers l’un à l’autre).

C’est la poursuite d’un même chemin qui de la révolution comme communisation nous mène au concept de conjoncture et ensuite à celui de vie quotidienne comme la matrice de la conjoncture.

THEORIE COMMUNISTE N° 27
SOMMAIRE

AVANT-PROPOS 9

Vie quotidienne et luttes des classes Eloge des « apparences » et de la confusion. 13

La lutte de classe : de la production à la reproduction 13

LA VIE QUOTIDIENNE, REMEDE A LA MALADIE DE MATURITE DE LA THEORIE DE LA COMMUNISATION 15

L’exploitation n’est pas une équation 15

D’une vie quotidienne à l’autre 19

POURQUOI LA VIE QUOTIDIENNE MAINTENANT ? 22

La spécificité historique des crises 22

La subsomption réelle du travail sous le capital a une histoire 23

La restructuration des années 1970-1980 23

Trois déterminations de la restructuration des années 1970-1980 24

La crise actuelle comme identité entre suraccumulation et sous consommation 26

DE LA CRISE DU RAPPORT SALARIAL A CELLE DE LA SOCIETE SALARIALE ET A LA VIE QUOTIDIENNE 28

La société salariale 28

Rapports de production / rapports de distribution : délégitimation de l’Etat 28

Diversité de la conjugaison de tous ces éléments 29

Rapports de production et rapports de distribution 31

Vie quotidienne et conjoncture (retour sur les luttes de la production à la reproduction) 34

VIE QUOTIDIENNE : FORMES D’APPARITION, AUTOPRESUPPOSITION, PRODUCTION DES SUJETS 41

Travail et vie quotidienne (travail salarié et capital) 42

Des rapports de production à leurs formes d’apparition 46

De l’idéologie au sujet et retour 48

La Phénoménologie et son sujet 55

Mouvement réel et formes de manifestation 66

Quel monde à connaître ? 75

A nouveau sur la conjoncture et les formes d’apparition 84

La classe et la personne/individu 88

LA CONTRADICTION DANS LA VIE QUOTIDIENNE 91

Le Covid-19 et la vie quotidienne au grand jour 91

Mise à jour et complotisme 92

Trieste : à propos des événements 102

Commentaires du collectif Wu Ming de Bologne à propos de la lutte à Trieste 103

Aux Antilles (Le Monde du 28-29 novembre 2021) 107

La contradiction dans la vie quotidienne (suite) 112

DE LA NAISSANCE DE LA VIE QUOTIDIENNE A LA CRISE DU TRAVAILLEUR LIBRE 116

La vie quotidienne n’a pas toujours existé 116

La séparation du travailleur et de ses conditions : une histoire toujours inachevée 117

Classes et genre sont constitutifs de la vie quotidienne 121

LA CRISE DU TRAVAILLEUR LIBRE 125

La contradiction actuelle du « travailleur libre » 132

Un réencastrement ? Données et numérisation 138

LA VIE QUOTIDIENNE, LIEU DE LA REVOLUTION ? 146

GILETS JAUNES 149

Quelques questions théoriques à propos de la révolte dite des « Gilets jaunes » 149

La vie quotidienne en France aux temps des Gilets jaunes 149

La France qui roule des clopes et fume au diesel 151

D’une vie quotidienne à l’autre 151

De la vie quotidienne à la « France périphérique » en passant par la rente foncière 157

Le revenu comme unité de la révolte des Gilets jaunes 166

« L’unité » qui anime l’interclassisme est le lieu des conflits 168

Conflits internes : la sociologie comme enterrement de l’identité ouvrière 171

Le revenu comme unité du mouvement et la fiscalité 173

Pouvoir d’achat et Etat 178

Les Gilets jaunes et la sphère de la production 181

Luttes sur la reproduction et « plancher de verre » de la production 181

La revendication salariale hors de l’entreprise 185

Montrer ce que l’on cache 189

La relation aux lieux de la production comme limite et comme norme 192

En bref 197

Gilets jaunes et « interclassisme » 200

Remarques générales sur la notion d’interclassisme : son origine et son devenir 200

Une révolte économique à « âme politique » 206

La transmutation politique 207

Au fondement de la transmutation : l’« unité du revenu », les « pauvres » et les « riches » 207

Rapports de production et rapports de distribution : naissance de l’injustice 209

L’unité s’impose comme communauté indépendante : la question de la représentation 210

Représentation et violence 212

Représentation et politique 214

La politique des Gilets jaunes 216

Un populisme inabouti 217

Le RIC et 1789 222

De la politique et d’une grande absence 224

La démocratie est devenue problématique 229

Gilets jaunes : conjoncture et restructuration 230

Ecart et conjoncture 230

Un mouvement « mondial » ? 237

Annexe 240

« On voudrait seulement vivre un peu mieux » 240

« Les “Amazones” répondent devant les assises de leurs sept braquages de jeunesse 240

Les classes en général, le prolétariat en particulier et quelques autres choses 249

(Commentaires critiques du n° 2 de la revue Temps libre: « Contribution à la théorie des classes »)

Ambiguïtés et impasses de la définition du prolétariat  par le travail productif 249

Commentaires sur les classes moyennes dans « Temps libre » 264

Rapports de production, reproduction et classes 272

Comment une définition du prolétariat est-elle seulement possible ? 283

Prolétariat et classe ouvrière 283

Prolétaires / individus / sujets (1er détour) 289

« L’être du prolétariat » (2ème détour) 293

Prolétariat et classe ouvrière (suite) 293

La constitution du prolétariat comme pratiques 298

Prolétariat / classe communisatrice 302

Retour sur la classe moyenne et l’interclassisme 308

La critique du concept de prolétariat dans « La Matérielle » 318

En conclusion : Temps libre comme analyseur des limites de Théorie Communiste 326

SENONEVERO 331

          Une collection des Editions Entremonde 331

Théorie communiste, Déjà parus 333

 

 

POINTS DE VENTE DE TC 27 (merci de nous signaler les éventuelles ruptures de stock à : pepe@dndf.org)

 

MARSEILLE

“L’odeur du temps”, rue Pavillon

“L’hydre à mille têtes”, rue St Savournin

 

PARIS

Paris 5°

Le point du jour, 58 rue Gay Lussac

 

Paris 12°

La brêche,  27 Rue Taine, 75012 Paris

 

Paris 11°

Quilombo, 23 Rue Voltaire, 75011 Paris

La Friche, 36 rue Leon Frot

 

Paris 20°

Le Merle Moqueur

51 Rue de Bagnolet,

Librairie Le Genre Urbain

60 Rue de Belleville.

L’Atelier.

2bis Rue du Jourdain

Equipages

61 Rue de Bagnolet

Le Monte en l’Air.

2 Rue de la Mare

Le Comptoir des Mots

239 Rue des Pyrénées.

Montreuil/Bagnolet

Michèle Firck, 9 Rue François Debergue,

BERLIN

Librairie Zadig
Gipsstrasse 12

MONTREAL

Librairie L’Insoumise,

2033 blvd St Laurent

 

 

 

 

 

 

 

BRUXELLES

Librairie Parchemins
Rue Berthelot 116
1190 Forest
Belgique
Librairie Météores
Rue Blaes 207
1000 Bruxelles
Belgique

ALES
Librairie l’Impossible
4 rue Taisson
30100 Alès

 

  1. pepe
    31/03/2023 à 12:53 | #1

    Nous venons d’ajouter deux librairies qui diffusent TC 27 a Bruxelles

  2. salle des machines
    08/04/2023 à 11:03 | #2

    extraits en anglais et castillan

    <>

    — EVERYDAY LIFE AND CLASS STRUGGLE: In Praise of “Appearances” and Confusion”, Théorie Communiste no. 27
    * translation: Max Vértigo

    «La crítica de la vida cotidiana era, en la teoría situacionista, el punto de distinción entre el “movimiento obrero clásico” y el “nuevo movimiento revolucionario”, el que adopta “el punto de vista de la crítica de la totalidad”. Una revolución que no se situase a nivel de la vida cotidiana sólo podría crear un nuevo “poder separado”. Lo que este punto de vista de la vida cotidiana anunciaba era la concepción de la revolución como comunización inmediata de la sociedad. La crítica de la “política separada” también tenía por contenido la crítica y la abolición del trabajo.
    “La construcción libre de todo el espacio-tiempo de la vida individual es una reivindicación que habrá que defender contra todos los sueños de armonía por parte de los candidatos a managers del próximo orden social.” (IS n° 6, p. 4). La vida cotidiana como centro del proyecto revolucionario no podía ser otra cosa que la supresión del trabajo, así como la supresión del proletariado, porque representa el punto de vista de la totalidad, donde ningún aspecto de la realidad puede quedar aislado.
    Sin embargo, considerar la vida cotidiana como una vivencia inmediata, como la verdad oculta de las relaciones de producción fue lo que ahora cabe considerar como el “error” de Lefebvre y de Debord (Kosik es mucho más prudente). Al igual que Debord, Lefebvre considera históricamente la vida cotidiana pero no la considera como una construcción histórica en sí misma y, sobre todo, como resultado de todas las metamorfosis de las relaciones de producción en sus formas de manifestación, como ese mundo mágico en cuyo seno evolucionamos cada día: la “religión de la vida cotidiana” (Marx, El Capital, t. 8, p. 208). Este es el punto discriminante de la tesis defendida aquí frente a las concepciones similares de Debord y Lefebvre. El “directamente vivido” que se habría “alejado” que encontramos en las dos primeras tesis de La sociedad del espectáculo nunca ha existido.» («VIDA COTIDIANA Y LUCHA DE CLASES: elogio de las “apariencias” y de la confusión», Théorie Communiste nº 27, pp. 20-21)

  3. schizosophie
    10/04/2023 à 14:47 | #3

    Ça joue petit bras, dès qu’on s’approche de Debord chez TC. “À l’instar de Debord, Lefebvre considère la vie quotidienne historiquement, mais pas comme une construction historique en soi (…).”
    Pas saisi la nuance entre l’adverbe et la substantification dont “l’histoire” est l’objet. Mais c’est facile à vérifier.

    – Debord au magnéto : “Je pense que c’est parce que la vie quotidienne est organisée dans les limites d’une pauvreté scandaleuse. Et surtout parce que cette pauvreté de la vie quotidienne n’a rien d’accidentel : c’est une pauvreté qui lui est imposée à tout instant par la contrainte et par la violence d’une société divisée en classes ; une pauvreté organisée historiquement selon les nécessites de l’histoire de l’exploitation.” (ici : http://debordiana.chez.com/francais/is6.htm#perspectives ).

    – Par ailleurs, la référence au Livre III du K concerne la tripartition ricardienne Capital/Intérêts ; Terre/Rente foncière ; Travail/Salaire que les meilleurs économistes classiques ont condensé à la dualité Capital/Profits étant entendu que Monsieur le Capital et Madame la Terre – je dirais même, plus encore qu’il y a 158 ans, Papa le Capital et Maman l’État – ont engendré la bourgeoisie comme Fils de leur Trinité.

    La “religion de la vie quotidienne” (“profane”) qu’évoque Marx est celle des économistes ; pas du tout « ce qui reste quand on a extrait du vécu toutes les activités spécialisées » que définit Lefebvre et ce sur quoi se prononçait Debord en 1961. Et même exactement le contraire, puisqu’il s’agit, selon le regard économiste que Marx critique, de la réduction de l’existence aux activités spécialisées.

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