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La théorie de la communisation et la question du fascisme

 

http://datacide.c8.com/author/datacide/

Voici un article en anglais  paru dans la revue « datacide », dont nous avions déjà publié l’excellent texte sur OSAKA, et qui aborde une question, le fascisme comme possibilité de sortie de crise et sa non prise en considération par les partisans de la communisation.

L’auteur tout en ne se réclamant pas de la communisation souligne :

“Cela fait maintenant plus de cinq ans depuis le début de la crise financière, sans aucun signe de répit dans l’austérité et dans l’insécurité croissante. Ni la vieille gauche des syndicats et des partis ou des mouvements sociaux de protestation et d’action directe les plus récents semblent être à la hauteur d’offrir une voie à suivre.

Dans la recherche de nouveaux plans pour naviguer en temps de crise et les possibilités de la vie au-delà du capitalisme, le concept de «communisation» est devenu une attention croissante pour la discussion.”

Mais c’est une vision pessimiste de sortie de crise qui ressort de ce texte, puisque en fin de l’article, on peut lire que :

« Même une communisation racialisée partielle est envisageable, dans lequel une partie de la communauté établit des relations internes de l’égalité et le partage des ressources, tout en «nettoyage ethnique» des personnes définies comme des étrangers. »

L’article commence par noter qu’aujourd’hui, cette notion de la communisation est utilisé de différentes manières,  sans doute y-a-il deux pôles principaux :

“Ceux qui peuvent être définis par un concept «volontariste” de la communisation associé à des gens influencés par la revue Tiqqun et des publications attribué au « Comité invisible» comme «The Call» (2004) et «L’insurrection qui vient” (2007)

et

Les «structuralistes» ( oû l’auteur classe Théorie Communiste, la revue SIC et Bruno Astarian) qui mettent beaucoup plus l’accent sur la façon dont la possibilité de la communisation découle des contradictions structurelles d’un stade particulier du capitalisme. Ces partisans parlent de «La production historique de la révolution» et «communisation comme le produit historique de la contradiction capital-travail» (Woland, “La production historique de la révolution de la période courante, 2010).

Par exemple Bruno Astarian soutient que «Lorsque la crise capitaliste éclate, le prolétariat est contraint de se lever afin de trouver une autre forme sociale capable de restaurer sa socialisation et la reproduction immédiate» (Bruno Astarian, «activité de crise et communisation», 2010) .

Toutefois, la revue note :

D’autres dans le camp pro-communisation sont plus réfléchis sur les mutations possibles de la société capitaliste. Dans Sic. 1, BL réfléchit que «La révolution elle-même pourrait pousser le mode de production capitaliste à développer de manière imprévisible, de la résurrection de l’esclavage à l’auto-gestion» («Le pas suspendu de la communisation», 2011). On peut supposer que le fascisme est une de ces possibilités, mais en général, le principal danger posé par les théoriciens de communisation est une sorte de radical autogestion démocratique qui réintroduit le capitalisme par la porte arrière.

Cependant , le texte insiste sur les réactions non communiste à la crise et «  la montée du nationalisme populiste, le racisme et / ou le fondamentalisme religieux, intégrant des éléments d’un réactionnaire «anti-capitalisme». »

Suit tout un développement sur l’ultra-gauche et la montée du fascisme

La crise et la réaction

“Je doute que les théoriciens de la communisation  nieraient la possibilité de générer du capital meurtrières, des mesures racistes, voire génocidaire de la tête sur le remplacement de la révolution. Mais la question n’est pas seulement la façon dont l’État et le capital pourrait répondre sous la menace, mais la façon dont la dynamique de l’antagonisme social et la crise pourrait donner lieu au fascisme ou une version 21ème siècle par le bas.

S’il est vrai que l’incapacité du capitalisme à assurer la reproduction sociale ne peut susciter toutes sortes de tentatives collectives pour garantir une vie digne d’être vécue, il n’ya pas de raison immédiate pour laquelle ces tentatives doit prendre une expansion, la direction internationaliste. L’expérience historique suggère que c’est juste probable que beaucoup de gens pourraient se rabattre sur une sorte de nationale limitée, religieuse, raciale ou la famille élargie / l’identité clanique et cherchent à assurer la survie et la reproduction de leur auto-définie groupe – si nécessaire, à aux dépens des autres….

On peut voir des traces de cela aujourd’hui dans le soutien populaire dans de nombreux pays pour des contrôles d’immigration plus strictes dans laquelle la classe ouvrière se trouve à demander de protéger sa situation de travailleur dans les pays les plus riches historiquement de l’impact de la misère ailleurs, même si le prix à payé par les autres sont les centres de détention et les décès en haute mer des migrants »

Bonne lecture

COMMUNISATION THEORY AND THE QUESTION OF FASCISM

It is now more than five years since the start of the financial crisis with no sign of respite from austerity and increasing insecurity.  Neither the old left of unions and parties or the newer social movements of protest and direct action seem to be up to the task of offering a way forward. In the search for new road maps to navigate crisis and the possibilities of life beyond capitalism, the concept of ‘communisation’ has become an increasing focus of discussion.

The word itself has been around since the early days of the communist movement. The English utopian Goodwyn Barmby, credited with the being the first person to use the term communist in the English language, wrote a text as early as 1841 entitled ‘The Outlines of Communism, Associality and Communisation’.  He conceived of the four ages of humanity as being ‘ ’Paradisation, Barbarization, Civilization and Communisation’, while his wife and collaborator Catherine Barmby anticipated current debates about gender with early feminist interventions arguing for communisation as a solution to women’s subordination (Goodwyn Barmby is discussed in Peter Linebaugh, ‘Meandering on the semantical-historical paths of communism and commons’, The Commoner, December 2010).

The Barmbys’ use of the term to describe the process of the creation of a communist society is not a million miles away from its current usage, but it has acquired a more specific set of meanings since the early 1970s when elements of the French ‘ultra-left’ began deploying it as a way of critiquing traditional conceptions of revolution. Communism has often been conceived of by both Marxists and anarchists as a future state of society to be achieved in the distant future long after the messy business of revolution has been sorted out.  For advocates of communisation on the other hand, capitalism can only be abolished by the immediate creation of different relations between people, such as the free distribution of goods and the creation of ‘communal, moneyless, profitless, Stateless, forms of life. The process will take time to be completed, but it will start at the beginning of the revolution, which will not create the preconditions of communism: it will create communism’ (Gilles Dauvé & Karl Nesic, ‘Communisation’, 2011).

Today this broad notion of communisation is used in various different ways, but arguably there are two main poles in current debates – albeit with many shades in between. [Read more →]

  1. A.Nonime
    27/11/2012 à 14:57 | #1

    cette question d’une réponse contre révolutionnaire “fascisante” n’est pas complèment oublié par les “communisateurs” puisque dans le texte” l’émergence du (non-) sujet” des camarades grecs Blaumachen ont peut lire :

    Any prediction is dangerous, since the condensation of historical time contains an element of unpredictability and the creation of multiple ruptures. The momentous turn towards the ‘national question’ presented as necessary for the reproduction of the current structuring of capital raises the possibility of a left or fascistoid ‘national’ counter-revolution, which of course cannot enjoy the stability (national-socialist integration into the reproduction of capital within the bounds of a national social formation) of the fascisms of the past. This can be produced as necessary when the moment of last resort comes from the vantage point of capital, which is forced to function under a ‘political economy of risk’.

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