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Mexique : Diane chasseresse bute les chauffeurs d’autobus

A Ciudad Juárez, Diane chasseresse bute les chauffeurs d’autobus

Olivier Perrin

«Pas une de plus», dit cette pancarte brandie par les Women in Black qui avaient manifesté contre la violence faite aux femmes à Ciudad Juárez en novembre 2009. (Keystone)

Une justicière de femmes violées est activement recherchée à la frontière nord du Mexique. Elle est soupçonnée de deux assassinats de conducteurs des transports publics. Une corporation qu’on a souvent accusée, ces vingt dernières années, d’agressions sexuelles perpétrées dans la «capitale mondiale du meurtre», où le trafic d’êtres humains est monnaie courante

Cette dernière est «connue pour avoir été le théâtre d’une vague sans précédent de meurtres de femmes, accompagnés de violences sexuelles, dans les années 1990 et au début des années 2000», lit-on dans 20 minutes France. Des chiffres qui affolent les statistiques, selon CNN. D’ailleurs, plusieurs chauffeurs ont été arrêtés en relation avec ces forfaits, lit-on encore sur le site de la BBC.Venganza en Ciudad Juárez! Les autorités mexicaines sont à la recherche d’une justicière de femmes violées dans cette ville située à la frontière avec les Etats-Unis – qui a revendiqué les assassinats de deux conducteurs d’autocar, a annoncé le Ministère public de l’Etat de Chihuahua. Les deux conducteurs ont été abattus d’une balle dans la tête la semaine dernière au cœur de cette cité voisine d’El Paso, au Texas.

Deux cent mille ouvrières sur place

Dans les deux cas, des témoins ont identifié le tueur comme étant une femme. Et samedi dernier, plusieurs organes de presse locaux ont reçu un message anonyme revendiquant les assassinats. Il était signé par la bien-nommée «Diana, chasseuse de chauffeurs». Car ces conducteurs ont souvent été accusés d’agressions sexuelles, notamment de femmes faisant des horaires de nuit dans les maquiladoras, ou maquilas, ces manufactures américaines installées le long de la frontière, l’équivalent latino-américain des zones de traitement pour l’exportation: 200 000 ouvrières y travaillent jour et nuit, par tournus, «depuis l’entrée en vigueur, en 1994, de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena), conclu entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique», détaille La Nación chilienne.

Les autorités ont dressé un portrait-robot de la vengeresse suspecte qui, selon des témoins, serait une brune d’une cinquantaine d’années, mesurant environ 1,65 m et utilisant une perruque blonde. Des policiers en civil ont également été déployés sur les lignes d’autocar concernées et 12 cas de viols perpétrés par des conducteurs d’autobus sont actuellement étudiés par la police pour tenter d’établir si la suspecte fait partie des victimes. En tout cas, explique Euronews, les enquêteurs ont une certitude. «C’est une femme, il y a des détails dans le dossier de l’enquête et il existe des similitudes entre les crimes, les horaires, la manière dont les crimes ont été commis et l’arme utilisée», dit un porte-parole du procureur.

  1. adé
    05/09/2013 à 19:35 | #1

    Au sujet du féminicide à Ciudad Juarez (Nord du Mexique- ville frontière, séparée des USA par El Rio Bravo/Rio Grande, de l’autre côté : El Paso) on peut lire en langue espagnole “Huesos en el Desierto”, de Sergio Gonzalez, traduit en français: “Des os dans le désert” (Ed.Passage du Nord-ouest.), enquête un peu romancée d’un journaliste qui a été par la suite objet d’une tentative de crime (traumatisme crânien)… Il est question de la possible complicité des chauffeurs, en connivence avec des mafieux-narcos,etc…
    Entre autre…Sont également évoqués : guerre entre gangs narcos (Cartels), avec la complicité, ou l’inertie de la police et de l’Etat en général, rites religieux sanglants liés aux narcos et aux militaires-policiers : la Santa Muerte (la Sainte Mort ), tournages de films pornographiques avec vrai mise à mort,etc..,effet de boule de neige dû à l’inertie de la justice, etc..à lire également pour la description des femmes seules travaillant dans des maquilas (ou maquiladoras), usines de sous-traitance à capital étatsunien, vie nocturne de Ciudad Juarez qui a longtemps été le défouloir des ricains, soldats et autres, boisson et filles à gogo. Livre très dur mais plein de renseignements sur le Mexique, en général, et de la zone frontière en particulier.

  2. CLN
    06/09/2013 à 13:00 | #2

    En Inde, une femme meurt toutes les heures à cause de la dot

    Le Monde.fr avec AFP | 03.09.2013 :
    Chaque heure, une Indienne est assassinée pour des problèmes de dot. Selon le Bureau national des registres criminels, 8 233 femmes sont mortes l’année dernière à la suite de disputes liées à cette coutume centenaire. Pourtant interdit par la loi indienne, l’usage de la dot persiste. Une pratique qui, dans la culture traditionnelle indienne, scelle le mariage par l’attribution de biens de la famille de la mariée à son futur époux.

    Selon Suman Nalwa, officier de police à New Delhi chargé des féminicides, la coutume de la dot se pratique encore dans toutes les classes sociales. “Même les personnes très éduquées ne disent pas non à la dot”, affirme-t-il.
    DES FÉMINICIDES EN HAUSSE
    Une pratique exacerbée par le boom économique de l’Inde et dont les réclamations de paiement se poursuivent longtemps après le mariage, affirment les organisations de défense des droits des femmes. Chaque année, des centaines d’Indiennes sont brûlées vives par leur époux ou leur belle-famille, qui s’estiment floués par des dots non honorées.
    Des homicides en constante hausse, due à des failles législatives, des délais dans le traitement des poursuites judiciaires et un faible taux de condamnations, ont affirmé la police indienne et les militantes pour les droits des femmes. Selon le Bureau national des statistiques, le taux de condamnation de ces crimes atteint seulement 32 %.

    http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/09/03/en-inde-une-femme-meurt-toutes-les-heures-a-cause-de-la-dot_3470516_3216.html

  3. pepe
    07/09/2013 à 09:06 | #3

    Diane la chasseresse mexicaine
    C’est une histoire digne d’un «rape and revenge» (viol et vengeance), ce sous-genre cinématographique, probablement l’un des plus controversés et particulièrement florissant dans les années 60 et 70. Depuis la semaine dernière, la police recherche une tueuse soupçonnée du meurtre de deux chauffeurs de bus à Ciudad Juarez, La “Cité des mortes” comme on l’appelle. La quatrième ville du pays située sur la frontière avec les Etats-Unis, juste en face de sa jumelle américaine d’El Paso est une ville hors normes, puisqu’elle est non seulement le bastion de l’un des plus importants cartels de la drogue d´Amérique latine mais aussi l’un des points frontaliers les plus transités de la planète et depuis une dizaine d’années déjà, elle est aussi devenue tristement célèbre pour ces centaines de femmes assassinées, dont les corps sont retrouvés dans le désert tout proche, avec des traces d’extrêmes violences sexuelles. Au début des années 2000, cette situation avait même valu à la ville le titre peu envié de capitale mondiale du meurtre. Or dix ans après le meurtre de la première victime, les autorités ne peuvent toujours pas désigner les responsables de ce massacre ni même donner une explication convaincante à cette véritable tragédie.
    Mais qu’est-il arrivé au Mexique, autrefois un paradis pour les touristes avec ses plages magnifiques et ses monuments antiques, interrogeait il y a encore peu le journal suisse LE TEMPS ? Depuis le début de la guerre contre la drogue en 2006, plus de 40 000 personnes ont été tuées au Mexique. Et dans la ville de Ciudad Juárez, il y a eu plus de 9000 assassinats au cours des quatre dernières années, soit environ huit homicides par jour. Tout cela résulte de cartels de la drogue, qui vivent grâce à la violence, aux meurtres, au viol et à l’extorsion. Ils fournissent aux toxicomanes des Etats-Unis de l’héroïne, de la cocaïne, de la marijuana et des amphétamines. Et en retour, en retour le Mexique reçoit 19 à 29 milliards de dollars par an. Au total, le trafic de drogue emploie 500 000 personnes.
    Dans cette guerre contre la drogue, le groupe le plus vulnérable est constitué par les femmes et les enfants. Ils deviennent la proie des narcotrafiquants, très appréciés comme marchandises pour les trafiquants du sexe qui approvisionnent des pays comme les Etats-Unis et le Canada. Dans «La cité des mortes», 450 femmes ont été tuées et 3000 sont portées disparues. Les cadavres des femmes assassinées sont découverts suite à des schémas répétitifs de violence, de viol et de mutilation: elles sont simplement jetées dans le désert.
    Et pourtant, récemment, de nouvelles statistiques concernant La Cité des Mortes avaient redonné espoir au quotidien américain USA TODAY. Des chercheurs de l’Université de San Diego ont en effet constaté que la violence y a chuté de 21 % l’an dernier.
    Quoi qu’il en soit, celle qui s’est autoproclamée donc “Diana, la chasseuse de chauffeurs”, cette justicière des femmes violées a déjà revendiqué les assassinats de deux conducteurs d’autocar, deux hommes coupables, selon elle, d’abus sexuels sur des passagères. Il faut dire que les chauffeurs de bus, là-bas, sont régulièrement accusés de commettre des agressions sexuelles, notamment de femmes, faisant des horaires de nuit dans les “maquiladoras”, ces manufactures américaines, mais pas seulement, installées le long de la frontière. Près de 200 000 ouvrières travaillent jour et nuit, par roulement, dans ces usines d’assemblage.
    Source: la revue de presse internationale de Thomas Cluzel
    France Culture

  4. adé

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