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Troubles à la Réunion: Incendies et pillage en marge d’une manifestation

Nuit d’émeutes à Saint-Denis de la Réunion, à la Réunion, le 21 février 2012.

Le calme est revenu au lever du jour, ce mercredi à Saint Denis de La Réunion, dans le quartier populaire du Chaudron, et au Port, dans l’ouest de l’île, où quinze commerces ont été pillés ou saccagés, lors d’une nuit d’affrontements entre groupes de jeunes et police, a-t-on appris de source préfectorale. Un policier a été légèrement blessé par un jet de pierre et huit interpellations ont eu lieu à Saint-Denis, dont six dans la ville du Port, au cours de cette flambée de violences qui a éclaté en marge d’une manifestation des routiers contre le prix du carburant et la vie chère.

Au Port, trois commerces ont été pillés dans le centre-ville et un incendie s’est déclaré dans un entrepôt de grains situé à proximité du dépôt de carburant de la Société réunionnaise des produits pétroliers (SRPP) qui avait été bloqué dans la journée par une manifestation de professionnels de la route, rejoints par des centaines de personnes, a déclaré le directeur de cabinet du préfet de la Réunion, Benoît Huber.

«Volonté manifeste de casse et pillage»

«Ce [mercredi] matin, le calme est revenu, il n’y a plus aucun trouble», a-t-il précisé. Le propriétaire d’une épicerie, ouverte en 1984 et déjà vandalisée par le passé, évaluait à 200.000 euros, le bilan des dégâts. «Ils ont emporté des cigarettes, le fond de caisse, des marmites, tout ce qui leur tombait sous la main», s’est-il désolé.

Deux voitures et un poids lourd ont également été incendiés par des «petits groupes de jeunes se déplaçant dans les rues de la ville pour commettre les exactions», a-t-il ajouté. Trois personnes ont été interpellées. A Saint-Denis, dans le quartier du Chaudron situé à la périphérie de la ville, un magasin de vêtement a été pillé et trois véhicules incendiés par «une petite centaine de jeunes cagoulés qui jouent au chat et à la souris avec les forces de l’ordre présentes sur place», a indiqué Benoît Huber.

La grande surface Score a été l’objet d’une «volonté manifeste de casse et pillage mais a pu être préservée par les forces de l’ordre» a-t-il dit. Ces troubles ont éclaté vers 22h30 locales (19h30 à Paris). A minuit «la tension était plutôt à la baisse», a constaté Benoît Huber, selon qui le reste de l’île était calme à l’exception de quelques petits incidents sporadiques à Saint-André ou à Saint-Pierre.

«La Réunion va s’enflammer»

Pendant toute la journée, des appels avaient été lancés, notamment sur Radio Free Dom, par les transporteurs qui bloquaient depuis lundi avec leurs camions le dépôt de la SRPP, invitant la population à venir les rejoindre. Le vice-président du conseil général, Thierry Robert (MoDem), également maire de Saint-Leu, s’est rendu sur place et a vivement pris à partie le préfet. «La Réunion va s’enflammer», a-t-il lancé au milieu des manifestants.

Dans la soirée, à l’issue d’une réunion avec le préfet Michel Lalande et la signature d’un protocole d’accord, le réprésentant des camionneurs, Jean-Bernard Caroupaye, président de la FNTR (Fédération nationale du transport routier), a été hué et pris à partie par la foule quand il a appelé à la levée du blocus. Vers 23h les accès au site ont finalement été libérés avec le départ des camions.

Avec AFP

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  1. A.D.
    25/02/2012 à 15:21 | #1

    Après trois jours d’émeute, les 460 policiers et gendarmes impliqués dans les violences de l’île de La Réunion ont procédé à 141 interpellations et huit fauteurs de troubles ont été présentés aux juges du tribunal correctionnel de Champ-Fleuri à Saint-Denis. Quatre d’entre eux, jugés en comparution immédiate, ont écopé de 6 à 24 mois de prison ferme exécutable immédiatement.

    Derrière les violences se cachent de jeunes majeurs aux profils très divers. Tous ont reconnu avoir commis des vols en réunion, des dégradations, des incendies volontaires, mais surtout des violences sur personnes dépositaire de l’autorité publique.

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    Des magasins pillés

    La majorité n’est pas originaire du quartier emblématique du Chaudron à Saint-Denis. C’est le cas de Mehdi, 19 ans, qui résidait jusqu’en 2011 en métropole. Jamais condamné, ce jeune majeur est le neveu d’un haut fonctionnaire. « Pendant plus d’une heure, explique son avocat maître Mathieu Girard tout en demandant un délai pour mieux préparer sa défense, les casseurs ont forcé les portes des magasins du Chaudron sans que les forces de l’ordre n’interviennent. Mon client est un lampiste qui s’est servi dans un carton oublié au bord de la route… »

    Loïc, un sans domicile fixe âgé de 20 ans, écope de six mois de prison ferme pour avoir caillassé des gendarmes. Son casier fait état de deux condamnations, dont une contravention. « On voulait juste manifester, les gendarmes ne voulaient pas que l’on bloque un rond-point. » Arnaud, 22 ans, seul à être en état de récidive, est condamné à trois ans de prison dont deux fermes. « Il ne faudrait pas qu’on le tienne responsable de toutes les émeutes ! », s’insurge son avocat Maître Laurent Benoiton.

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    Interpellé pour un sac de riz

    Patrice, 21 ans, jamais condamné, passera 18 mois à la maison d’arrêt de Domenjod dans le Nord de l’île. Même peine pour Jeffrey, 21 ans, qui n’a jamais connu la détention. Plus tôt dans la journée, d’autres émeutiers déférés au tribunal en étaient ressortis avec une convocation pour le mois prochain.

    Parmi eux, Johan, 33 ans, père de famille jamais inculpé, a été interpellé dans la ville du Port alors qu’il traînait un sac de riz de 10 kg d’une valeur marchande de 9,49 €. « Je ne suis pas un casseur moi. J’étais juste là, j’ai vu le sac de riz, je l’ai pris et je suis parti. »

    Pris dans le Jura Libertaire

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