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“Qui occupe quoi ?”

Occupy Montréal (OM) se dit non-violent et n’est pas ouvert à travailler avec les méchantEs manifestantEs, potentiellement violentEs, mais la police, le bras armé de l’État, est un potentiel allié pour eux. N’ y voyez-vous pas un problème ?  De plus, OM dénonce le manque de stratégie et de cohérence des mouvements décentralisés et revendique un fonctionnement consensuel qui nie les différentes possibilités d’actions pour affronter ce système qui, lui, chaque jour redouble d’ingéniosité afin d’opprimer les gens.

Qui sont ces 99% d’oppriméEs? Est-ce qu’on peut se permettre de mettre tout le monde dans le même paquet? Les rapports d’oppression sont multiples et diversifiés, ils ne sont pas seulement le fait d’une infime élite qui domine le monde. Les rapports de pouvoir ne sont pas qu’économiques, ils prennent tous les jours une forme différente dans chacune de nos vies, dépendant de nos différents statuts. Ne soyons pas dupes, toutes les formes d’oppressions ne tomberont pas d’elles-mêmes, avec la fin du système capitaliste. Pour qu’un message unifié se dégage d’un processus collectif, il faut avant tout être capables d’identifier nos différents privilèges.

Si une stratégie défensive est dénoncée, quelle stratégie pro-active serait acceptée, considérant que toute forme de violence est banie? Par exemple, bien qu’on respecte les stratégies de désobéissance civile non-violentes, elles ne permettent pas à elles seules un réel rapport de force face aux pouvoirs économiques. D’autant plus que ces stratégies, du moment qu’elles commencent à vraiment déranger, seront dénoncées dans les médias comme étant violentes, et seront réprimées par les forces de l’ordre. Faudrait-il rester passifs et passives face à cette violence et répression constante? N’oublions pas que les médias sont les sous-traitants de cette élite politique et économique, comment peut-on leur faire confiance et croire qu’ils diffuseront correctement notre message? Lorsqu’une action, violente ou non, déstabilise et perturbe, elle sera toujours réprimée violemment. Si l’objectif est d’ébranler le statu quo, pourquoi essayer de dénoncer ces possibles alliéEs qui prennent part à cette lutte.

De plus, que veut-on signifier par violence? N’est-il pas justifiable de s’insurger face à la répression constante et quotidienne des différents systèmes d’oppression. La réaction normale à la violence est la colère et la rage, l’empêcher et la réprimer est d’autant plus violent.

C’est quelque peu autoritaire pour un mouvement qui se veut représentatif de tous et toutes les oppriméEs (les 99% abstraits) de se donner le droit de condamner tout ce qui déroge aux principes de sa charte. Peuvent-ils réellement prétendre fonctionner selon l’idée de démocratie directe?

Historiquement, l’occupation à été un moyen d’action utilisé à maintes reprises et à permis plusieurs formes de résistance. L’occupation fait donc partie intégrale d’un processus collectif de lutte. Nous voulons appuyer l’initiative d’occupation et y participer, mais pas selon ces principes que nous trouvons, autoritaires, violents et répressifs.

Voici les principes adoptés par le petit groupe Occupy Montréal, et donc, la raison de notre réponse.

Site web: http://occupymontreal.tk/

1) Adopter une discipline non-violente, peu importe la situation. Tolérance zéro pour quelconque violence, incluant la violence verbale.

2) Il faut que le message soit unifié à travers les organismes et les personnes. Il doit y avoir une cohérence dans le message et les revendications qui sont émises, et les participants devraient les connaître et les partager.

3) Il doit y avoir une stratégie cohérente et à long terme, pas simplement des tactiques et des actions sans liens entre elles (peu importe leur ingéniosité).

4) Les forces de l’ordre / de police sont considérées comme des alliées potentielles du mouvement, et non pas comme des adversaires. Ultimement, elles sont redevables aux peuple.

5) Il faut garder en tête l’auditoire élargi (national et international) lorsque le message est défini. L’objectif est de gagner les gens à la cause, pas de les aliéner.

6) Ne répondez pas aux attaques verbales ou à la propagande hostile en utilisant le même langage que l’opposant. Une stratégie défensive ne réussit pas. Il faut plutôt recentrer le débat sur les enjeux.

7) Il faut souligner les victoires à chaque occasion possible. C’est important pour le moral et l’enthousiasme. Il faut dissiper la colère et la rage en utilisant l’humour et l’action solidaire.

8 ) L’instance de décision souveraine du mouvement Occupons Montréal est l’assemblée générale. L’ensemble des décisions reliées à l’organisation du mouvement doivent être adoptées en assemblée générale ou en comité de travail. Chaque personne qui prend une initiative individuelle est redevable envers le mouvement. Le mouvement Occupons Montréal fonctionne par démocratie directe.

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  1. Dédé
    25/10/2011 à 10:30 | #1

    ” Si une stratégie défensive est dénoncée, quelle stratégie pro-active serait acceptée, considérant que toute forme de violence est banie? D’autant plus que ces stratégies, du moment qu’elles commencent à vraiment déranger, seront dénoncées dans les médias comme étant violentes, et seront réprimées par les forces de l’ordre. ”

    En même temps, ce n’est pas parce qu’on se fait taper dessus par les flics qu’on est dans le vrai. “La figure du prolétaire n’est pas servie par une charge de policiers”

  2. slama
    22/11/2011 à 18:51 | #2

    mon comment-taire n est pas publié sur ce site
    mais tu oeux le trouver ici : http://quebec.indymedia.org/fr/node/44622

  3. A.D
    22/11/2011 à 23:57 | #3

    Salut,
    En vrac, mais il aurait été souhaitable de publier les réflexions (de siama) ici.
    D’abord ceci, effectivement” le problème de la violence” va créer des problèmes de violences et de division qui ne seront pas résolus, puis un certain niveau de répression rompra le charme relatif des coups de triques et des coups de gaz. Jusqu’à là, et ici, c’est-à-dire des états où l’on ne tire pas actuellement dans le tas, mais il faut parer à toute éventualité, et l’armé ou la police sont là pour ça, qu’il soient payés par les contribuables n’y change rien, et constitue tout comme leur humanité un facteur aggravant: on aurait réellemnt préféré avoir à casser des robots. Certes la “violence” des casseurs image en boucle, etc…serait, ou est d’un effet repoussoir-, cependant cela pose plusieurs questions (si nous sommes 99%, il n’y plus grand monde à attirer), d’autre part et surtout des images de brutalités policières et de crimes de guerre ne semblent pas avoir un grand effet sur l’opinion à propos des policiers ou des militaires, c’est curieux, n’est-ce-pas ? Ne serait-ce pas plutôt la définition de la” violence” par la société actuelle qu’il faudrait questionner. Le simple fait qu’il existe un marché énorme de la violence légale devrait alerter et recentrer sur ce que violence signifie réellement et non abstraitement.
    L’auteur, siama, met en relief la lutte des femmes , mais je constate qu’il s’agit d’un but précis, qui a été obtenu ici et au Canada (mais pas partout) dans un contexte de contestation globale (les années60-70) non dépourvu de “violence”. Quelle est la revendication précise portée aujourd’hui? Et d’autre part, les femmes sont toujours dominées; la victoire de la contraception est relative, socialement et géographiquement, et je répète les affrontements violents ont eu lieu.
    Bonjour critique.

  4. pepe
    23/11/2011 à 11:23 | #4

    Don’t acte sur des commentaires dont la “pertinence” pourrait nous échapper. Merci de signaler ce genre de choses. Nous avons rendu accessible le commentaire de Slama en validant son dernier post .

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