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“Qui a piqué l’ExistransInter ?”

Nous avons reçu ce texte d’une camarade. dndf

Qui a piqué l’ExistransInter ?

À propos de la marche de l’ExistransInter du 18 octobre 2025, et en réponse à un débat que personne ne désirait avoir à propos des syndicats et des partis dans les espaces d’organisation de l’ExisTransInter.

« Imaginez » une petite fête de quartier, tranquille, organisée par et pour les habitants d’une rue. Soudain, débarquent le maire, sa clique, des syndicats et un parti politique avec leur sono, leurs banderoles et leur programme. Ils veulent « converger », « élargir la lutte ». Résultat : les habitants de la rue ne reconnaissent plus leur fête. C’est un peu le sentiment du texte « Sauvons l’ExisTransInter ! » [1], qui accuse certaines organisations d’avoir kidnappé leur marche.

Face à eux, d’autres collectifs [2] rétorquent : « Mais bande d’isolatos ! Seuls, vous n’aurez jamais les moyens de faire plier le gouvernement ! Il faut s’allier, même avec des gens un peu chiants, pour avoir de la puissance. ».

Ces échanges d’articles et de commentaires de posts se sont passés ce mois-ci, à propos de l’édition 2025 de la marche ExisTransInter pour la défense des droits/existences trans’ et intersexes, et beaucoup de personnes trans’ et intersexes ont dû se résilier à contrecœur à cette joute oratoire. Encore.

Bref, c’est le débat éternel qui revient tous les ans : faut-il préserver son jardin secret (pour des raisons très légitimes) ou aller squatter la maison du voisin en espérant pouvoir y mettre sa déco ?

J’aivoulu produire un texte qui puisse nous permettre de produire un début de réflexion, au sein de la scène autonome, sur ce débat non désiré. Étant trans’ mais pas intersexe, je n’ai pas osée m’aventurer sur cette dernière question, car je me suis radicalisée sur les questions trans’ avant tout.
Si, en tant que syncrétique «toto», je rencontre souvent des désaccords avec des textes et des prises de parles de quelques collectifs trans’, je n’ai jamais attendu de ces collectifs qu’ils incarnent à chaque intervention «La flamme de la révolution mondiale». Mais lorsque je lis des communiqués ouvriéristes dénonçant un communiqué de collectifs trans’ se plaignant de ne plus pouvoir organiser entre concernés la seule marche qui les concerne dans l’année, je ressens ce qu’a probablement dû ressentir Marx face au programme de Gotha … Mais s’il faut jouer aux plus idiots, face aux héritiers du provisoire permanent, il faut également se montrer ouvert au dialogue, car nous allons devoir nous fréquenter à l’avenir, sur tous les terrains de la lutte des classes, y compris dans nos marches trans’.
Certes, la sincérité dans le soutien aux droits trans’ est une vertu qu’il convient de saluer, et je leur concède volontiers ce mérite. Il n’empêche : être sincère n’a jamais conféré l’omniscience, pas plus que cela n’a blanchi l’incongruité historique de la posture. On salue au passage l’effort archivistique de ceux qui exhumèrent de vieux grimoires sur «la question des femmes» pour éclairer le présent. Préparez les sels aromatiques, car l’aveu qui suit va peut-être bouleverser quelques chapelles : si l’on me parle de féminisme et des contradictions du genre, il faut avouer que la pensée de Lénine n’est pas précisément la première qui me vienne à l’esprit. On pourrait même dire qu’elle en est absente avec une constance remarquable [3]. Mais on s’autorisera à douter que cette érudition sélective, fétichisant des analyses d’un autre siècle, confère la moindre autorité pour donner des leçons aujourd’hui. Les problèmes de périodisation, cela se soigne — la cure de désintoxication commence par un sevrage : accepter la composition des luttes telles qu’elles sont, au lieu de les projeter de force sur le mirage d’un futur hypothétique et la fresque jaunie d’un âge d’or qui n’a jamais existé [4]. Avant de prétendre imposer un schéma théorique à un mouvement autonome, ne conviendrait-il pas d’en saisir les motivations premières? Comment ignorer que les lois putophobes actuelles résonnent avec la recrudescence des attaques transphobes. Passer sous silence la criminalisation des TDS – qui forment pourtant l’un des piliers du militantisme organisé – alors que cette question mobilise tant de collectifs, relève d’une légèreté intellectuelle pour le moins surprenante.

Se dire sincèrement concerné par les violences transphobes tout en négligeant les trajectoires sociologiques des segmentations prolétariennes qui composent la catégorie “trans” mobilisée aujourd’hui, c’est reproduire les ornières d’un ouvriérisme dépassé. Ce dernier se contente trop souvent de déclarer : “Si nos droits reculent, c’est la faute à la crise et aux offensives économiques de la bourgeoisie.” Affirmation difficilement contestable, mais qui, en pratique, n’avance guère le débat – si ce n’est qu’elle sert à uniformiser les analyses au détriment des urgences concrètes qui animent cette marche et assurent son renouvellement.

En cela, le texte “Sauvons l’ExisTransInter!” rappelle une vérité essentielle : “Nous rappelons que la convergence des luttes nécessite d’abord des mouvements autonomes forts. Ce n’est pas en sacrifiant le principal cadre unitaire trans et intersexe que nous renforcerons la prise en compte de nos luttes et de nos droits.” Un rappel salutaire, qui mériterait d’être médité avant toute velléité de “convergence” imposée. Peu importe que votre appréciation du travail du sexe diffère de celle des premiers concernés. Cette quête d’une pureté prolétarienne mythique vous rend surtout incapable de saisir les compositions réelles des mouvements actuels. On ne refait pas une lutte à son image sous prétexte que sa composition nous déplaît.

Quant à la spontanéité qui anime la base, elle ne saurait s’expliquer par quelque idéal abstrait. Et même si c’était le cas, soyez assurés que ce ne serait certainement pas pour le noble but de travailler en “autogestion” dans des usines socialisées. Soyons sérieux : personne, ou presque, ne rêve de cela. L’émancipation ne se mesure pas à l’aune de notre capacité à reproduire, en mieux, le management d’ateliers.
On comprend votre tendre attachement aux saintes écritures léninistes et autres icônes révolutionnaires – une fidélité touchante, presque archéologique. Mais permettez-nous de vous confier un secret : il s’est passé quelques choses après Lénine, Trotski, Kollontaï ou Zetkin… Si, si, on vous l’assure. Des choses vachement plus pertinentes, nuancées, et surtout, qui ne sentent pas autant la naphtaline.

Les chevaliers blancs de la révolution

Dans ce débat, un larron arrive chaque année, le militant d’avant-garde. C’est sa plus grande qualité : être l’arriviste des luttes qui cherche à radicaliser une mobilisation qui ne lui convient pas. Son crédo? «Moi je sais où va l’Histoire, suivez-moi, je vous emmène vers la Révolution.» Il voit dans chaque lutte (féministe, antiraciste, trans*) un vivier à recruter pour sa grande armée.
Le problème, c’est que son plan repose sur une idée un peu magique : si on accumule assez de militants, on débloque le niveau «Révolution». C’est la politique du «je le veux très très fort». Sauf que dans la vraie vie, les gens se mobilisent pour des choses concrètes : un permis de séjour, des hormones remboursées, un compte en banque qui ne soit pas dans le rouge. Pas parce qu’ils ont eu une révélation en lisant un tract un peu obscur.

Le Gauchiste et son Groupe Révolutionnaire

Ce militant a un logiciel bien précis : celui de Lénine, mais mis à jour pour 2025. Il est persuadé que si son groupe – le Parti Révolutionnaire des Vrais Radicals – accumule assez de membres, il pourra un jour prendre le pouvoir et installer le communisme, parce que c’est bien connu, le communisme ça s’installe. Ce n’est pas du tout quelque chose qui dépend de la spontanéité révolutionnaire des masses.
Du coup, pour lui, votre lutte de trans’ (ou de féministes, ou de précaires)… c’est surtout une super opportunité de recrutement! Il va vous soutenir, mais en chuchotant : «C’est bien, mais la vraie lutte, c’est la révolution sociale. Rejoignez-nous, et après on s’occupera de vos petits problèmes.» Mais il y a un hic : on ne peut pas tirer la couverture à soi, s’endormir dessus et se réveiller le jour de la révolution. Ça marche pas comme ça une insurrection … En somme, le problème central n’est pas le chiffre exact en lui-même, mais le fétichisme du nombre comme garantie d’une politique sérieuse. [5] La question «À partir de combien de membres, de votes ou de soutiens une organisation passe-t-elle de l’aventurisme à une politique communiste sérieuse?» est en réalité un piège. Elle présuppose qu’il existerait un seuil magique, une masse critique quantifiable qui transformerait mécaniquement l’isolement actuel en une force historique crédible.
Cette logique arithmétique est un héritage pervers du parlementarisme et du léninisme traditionnel [6] , qui mesurent la légitimité et la potentialité révolutionnaire à l’aune de la représentativité statistique. Or, l’histoire a montré que des partis massifs peuvent être le cimetière de l’énergie révolutionnaire, tandis que de petits noyaux ont parfois cristallisé des ruptures décisives. Le “sérieux” d’une politique communiste ne se mesure pas à sa taille, mais à sa capacité à intervenir dans les contradictions réelles du capital.
Le véritable critère n’est donc pas numérique, mais qualitatif et stratégique.
L’aventurisme, c’est précisément l’action qui ignore ces conditions, qui substitue la volonté héroïque du groupe à l’analyse du rapport de forces réel, et qui prétend incarner la révolution en dehors de son mouvement réel.

Le Réformiste, fossoyeur bavard de la révolte

Si le gauchiste (trotskiste ou maoïste) qui vous harangue en manif vous épuise, l’option opposée peut sembler séduisante : le réformiste à vos côtés. Lui ne rêve pas de prendre le pouvoir, mais d’obtenir un strapontin à la table des puissants. Son art? Négocier des bouts de tapis dans la maison qui brûle.

Ne voyez pas en lui un lâche, mais un gestionnaire de crise. Sa mission : désamorcer la révolte en intégrant les revendications dans le système. Il vous promet lois, chartes de diversité et cases à cocher. C’est l’équivalent de réarranger les transats en première classe sur le Titanic. La crise du néolibéralisme est patente – émeutes et instabilité se multiplient -, pourtant le réformisme persiste dans cette illusion colossale. Croire résoudre cette crise par de simples ajustements redistributifs relève d’une méprise totale sur la nature du pouvoir.

La bourgeoisie ne cédera pas ses privilèges sans livrer bataille, usant de toute la violence d’État à sa disposition. Quant à la gauche institutionnelle – France Insoumise, Verts et autres -, elle est structurellement contrainte. Au gouvernement, elle n’aurait d’autre choix que d’administrer l’État bourgeois, fût-il rebaptisé “VIe République” : renforcer l’exécutif pour réprimer les dissensus, et perpétuer une politique étrangère impériale dans le pré carré néocolonial français [7] [8].

Le problème fondamental? Le capitalisme en crise n’a plus de miettes à concéder. Il ne produit plus de compromis, seulement de la barbarie. Le réformiste devient alors ce vendeur de parapluies en plein désert, dont le discours sur les “droits” et la “négociation” sonne tragiquement creux.

Croire obtenir une sécurité durable par ce biais revient à vouloir arrêter un tsunami avec un rideau de perles. La bourgeoisie n’accorde des droits que tant qu’ils ne menacent pas ses intérêts. Au premier obstacle, ces acquis volent en éclats. Le réformisme, in fine, se réduit à participer à la gestion civilisée de la déchéance, en lui apposant un séduisant vernis «inclusif» jusque dans les luttes trans et intersexes’.

Le grand mystère de la classe ouvrière disparue

Revenons à notre gauchiste. Il évoque la «Classe Ouvrière» avec la ferveur d’un stratège contemplant une armée prête à en découdre. Le seul hic – et il est de taille – c’est que cette armée ressemble davantage à un puzzle éclaté. Finis les bastions fordistes et leurs milliers d’ouvriers en bleu de travail; place aux petits boulots, à la précarité, à Uber et aux missions intérim.

Les forteresses ouvrières d’antan se sont effondrées depuis la crise des années 1970. Pourtant, ces militants persistent dans le déni, s’arc-boutant – et nous arc-boutant – à leur stratégie de parti de masse. L’identité ouvrière qu’ils chérissent tant avait sa cohérence il y a un demi-siècle; elle est aujourd’hui inopérante. Les segmentations du prolétariat, fruits d’une déqualification progressive du travail, expliquent que les luttes s’incarnent désormais dans des revendications non plus professionnelles, mais salariales, politiques, démocratiques.

On ne saurait analyser la composition actuelle des mouvements – généralement interclassiste – en justifiant les défaites par des incantations commodes : «trahison», «défaitisme» ou «manque de radicalité». Il est épuisant de devoir répondre à des esprits bloqués sur les mêmes logiciels depuis l’époque des premières scissions trotskardes au Goulag – et non ce n’est pas une blague.

La vieille gauche réformiste, réduite au club des enseignants et fonctionnaires, n’échappe pas à cette incompréhension. Elle propose de mieux partager le gâteau, sans s’interroger sur ceux qui le produisent ni sur les raisons de son rétrécissement. Résultat? Une partie des déçus se tourne vers le seul qui semble clamer «on arrête tout, on change les règles» : le Rassemblement National.

Alors, les trans’, ils servent à quoi dans l’Histoire?

Après cette galerie de portraits où gauchistes et réformistes se renvoient la balle de notre avenir, une question demeure : quelle place y occupons-nous réellement? Nous ne prétendons être ni l’Armée du Salut de la révolution, ni un simple «problème identitaire» à régler dans les marges du débat public. Pour comprendre notre position dans ce paysage théorique saturé d’incantations, il faut appréhender la double contradiction du mode de production capitaliste [9] : le capital exige une force de travail abstraite et interchangeable, tout en devant la reproduire à bas coût. Le genre constitue la clé de voûte de cette équation, instituant une division «naturelle» entre production (masculine, salariée) et reproduction (féminine, gratuite), offrant ainsi au capital un océan de travail non rémunéré. Le mode de production capitaliste (MPC), pris comme totalité, a besoin de ces activités féminisées, et il faut également qu’elles soient gratuites [10]. C’est en cela que le MPC a un problème avec les femmes.

Les personnes trans’ évoluent dans la faille de ce système. Nous incarnons la preuve vivante que le genre est une construction sociale – révélant ainsi la contingence des fondations mêmes de la reproduction capitaliste. Nous ne sommes ni un détail folklorique ni l’avant-garde désignée de la révolution, mais le symptôme d’une fissure structurelle : lorsque le genre se recompose, se fluidifie ou se durcit en période de crise, c’est toute l’architecture du capital qui se dévoile. Notre existence pose une question concrète et brûlante : qui peut encore se reproduire, et à quel prix, dans un système en voie de désintégration?

Notre rôle n’est pas d’incarner un nouveau sujet révolutionnaire, mais de rendre visible l’insoutenabilité croissante du genre comme forme sociale capitaliste. La transitude, en tant qu’expérience vécue sous le capitalisme, est le point de concentration où s’incarnent, dans la chair et le psychisme, les contradictions de la société patriarcale. Nous sommes un symptôme matériel de la crise de la reproduction sociale. Lorsque nos corps refusent l’assignation, nous mettons à nu le caractère profondément arbitraire de l’organisation capitaliste du genre.

En résumé, le genre n’est ni une relique traditionnelle ni une lubie postmoderne : c’est l’infrastructure invisible de l’économie capitaliste [11]. L’histoire montre que si la fonction du genre – division binaire et hiérarchisée – persiste à travers les restructurations du capitalisme, ses formes identitaires évoluent [12]. Le néolibéralisme, en crise, tente aujourd’hui de rétablir une binarité coercitive, et c’est pourquoi les personnes trans’ sont en première ligne des attaques réactionnaires. Placer la double contradiction du MPC – genre et classe – au cœur de nos analyses n’est pas un choix, mais une nécessité. Seul le prolétariat, dans sa dimension universelle, porte l’horizon du communisme réel : l’auto-abolition des classes et la rupture radicale avec ce monde pourri.

Alors, on fait quoi?

Notre avis sur le débat de départ est donc simple, mais pas simpliste.
D’un côté, on a un peu raison. L’autonomie, c’est la base. On ne laisse pas quelqu’un d’autre dicter ses revendications à une lutte. C’est comme si votre coloc venait négocier pour vous votre augmentation avec votre patron. Bonne chance.
De l’autre, le repli communautaire, s’il est une constante, n’offre qu’une impasse : attendre la fin du capitalisme au fond d’une cave promet surtout de manquer tous les couchers de soleil. La vérité, plus prosaïque, refuse les raccourcis magiques : les personnes trans* luttent d’abord pour leur survie immédiate, et n’ont nul besoin de se voir infliger le fardeau supplémentaire de la Révolution Mondiale.

Nos combats ne sont pas des «détails» négociables : ils s’attaquent aux mécanismes intimes de l’exploitation. Notre mouvement n’a que faire d’être la caution radicale du gauchiste ou le faire-valoir inclusif du réformiste.

Quant à l’interventionnisme, il exige de penser la lutte des classes dans son éclatement actuel. Le vieux débat entre autonomie et convergence est un leurre. Il ne s’agit ni de fuir les espaces mixtes comme la peste, ni de s’y dissoudre joyeusement, mais de faire de chaque lutte trans* un point de cristallisation où le genre, en tant que rapport social, se décompose. L’enjeu n’est pas de «converger» avec la gauche, mais de transformer nos contradictions en brèches où s’engouffre la question de l’abolition de toutes les séparations.

Intervenir, alors, ne consiste pas à apporter la bonne parole révolutionnaire de l’extérieur. C’est, au contraire, retourner comme un gant les impasses du présent : quand un collectif exige l’accès aux soins, il ne réclame pas seulement un droit – il révèle l’absurdité d’un système qui médicalise les existences pour les rendre compatibles avec le marché.

Cette voie refuse tout autant le fétichisme de l’auto-organisation que les prétentions de l’avant-garde éclairée. Elle postule que la communisation – la rupture sans entre-deux avec le MPC – ne se décrète pas, mais s’éprouve dans les luttes, lorsque la défense de nos vies nous force à attaquer les catégories fondatrices de l’ordre social – genre, famille, marchandise – et que nous y croisons d’autres fractions du prolétariat en lutte.

L’interventionnisme que nous appelons de nos vœux est un anti-léninisme viscéral doublé d’un anti-réformisme sans concession. Peu importent les étiquettes et les appareils : l’essentiel est d’être présent, non pour diriger, mais pour aiguiller la colère vers la rupture.

Aussi, lorsque des collectifs trans’ et intersexes s’organisent, et réclament la stratégie de renforcer leur autonomie – ce qui ne rentre pas en contradiction avec la convergence des luttes – trans’ ou pas trans’ … je kiffe.

Note

«Bien ou mal (plutôt mal), nous amenons les masses à la révolution, en éveillant en elles les instincts politiques les plus élémentaires. mais dans la mesure où nous avons affaire à une tâche plus complexe : transformer ces»instincts«en aspiration consciente d’une classe ouvrière qui se détermine elle-même politiquement, nous avons tendance à recourir aux raccourcis et simplification du»penser-pour-les-autres«et du substitutionnisme.». Voilà les germes qui mènent, selon Trotski en 1905, aux politiques réactionnaires et aux activités buraucratiques.
Léon Trotski, Nos tâches politiques, paraît à Genève en 1904, Editions Pierre Belfond, p. 127

Notes

[4Thurston, Robert. “Women, the State and Revolution : Soviet Family Policy and Social Life, 1917-1936.” The American Historical Review, JSTOR, 1995

[5Chris Harman, la révolution allemande p.199, sebastian Haffner, Allemagne 1918, p.235; idées reprises d’une publication éditoriale en attente, de Danzig à Venise

[6IIe Congrès de l’IC, Juillet 1920, Conditions d’admission des Partis dans l’Internationale Communiste; idées reprises d’une publication éditoriale en attente, de Danzig à Venise

[9Ici, nous reprenons les précieux apports théoriques de la revue Théorie Communiste (TC), dans le n°23 (Distinction de genre) et 24 (Réponse aux Américaines).

[10En temps de crise, l’État devient un garant de la reprodution de la force de travail, jusqu’à un certain point où une restructuration devient nécessaire. C’est ce qu’a montré Suzanne de Brunhoff dans l’État et le Capital. La féministe opéraïste Maria Rosa Dalla Costa a montré que le couple hétérosexuel, et plus largement les femmes, deviennent les refuges de la reproduction de l’armée de réserve en quête de boulot. La maison et les activités féministes en dehors de cette spatialité garantissent également (toujours jusqu’à un certain point) la reproduction de la force de travail. Les activités des femmes indirectement médiées par le capital ne sont donc pas localisées à la maison, ou à collectiviser grâce aux gardiens trotskistes du trône. Elles sont déjà sociales et contribuent à la reproduction générale du MPC. C’est par des moments de rupture avec le capital et le genre que nous pourront améliorer réellement nos situations, et prendre en charge notre destin.

[11GONZALEZ Maya & NETON Jeanne, «Logic of Gender on the separation of spheres and the process of abjection», in. Endnotes n° 3 – Gender, race, class and other misfortunes

[12Nous reformulons ici les idées d’Artifices, tirées de «Les pédés dans et contre le capital – De la constitution d’une identité sexuelle à la dernière restructuration»

Maroussia

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