Blog Chuang : « La Chine n’est-elle pas le “sweatshop” du monde ? »
Traduction corrigée dndf du dernier texte mis en ligne sur le blog de la revue Chuang
La Chine n’est-elle pas “l’atelier de misère” (sweatshop) du monde ?
Par CHUANG
Pour la cinquième partie de notre série de courtes réponses communistes à des questions courantes sur la Chine, nous répondons à des questions telles que “La Chine n’est-elle pas pleine d’ateliers de misère ? Les travailleurs chinois ne sont-ils pas en fait des esclaves qui fabriquent des vêtements et des iPhones pour les consommateurs occidentaux ?”
Comme dans n’importe quel autre pays, il existe certainement en Chine des usines où l’on travaille dans des ateliers de misère. Mais le livreur à moto et l’employé de bureau épuisé sont plus représentatifs de l’emploi en Chine aujourd’hui qu’un travailleur migrant sur une chaîne de montage fabriquant des chaussures ou de l’électronique pour l’exportation. Le travail dans les ateliers de misère est à juste titre détesté pour ses conditions déplorables, ses bas salaires et ses longues heures de travail, mais ces caractéristiques ne sont pas propres au travail en usine, et l’industrie manufacturière n’est pas non plus le principal lieu de résistance des travailleurs en Chine. Il y a une ou deux décennies, l’industrie manufacturière jouait un rôle plus important dans l’économie chinoise, en termes d’emploi et de production. C’est de cette période que proviennent la plupart de nos images d'”ateliers de misère” chinois, car c’est à cette époque que se concentraient dans le pays la plupart des activités manufacturières à forte intensité de main-d’œuvre dans le monde. Aujourd’hui, cependant, l’industrie manufacturière chinoise est de plus en plus automatisée et bon nombre des emplois à forte intensité de main-d’œuvre sont délocalisés dans des pays plus pauvres (par exemple, les usines textiles sont délocalisées au Cambodge et au Bangladesh, ou l’assemblage de produits électroniques bas de gamme au Viêt Nam), ce qui signifie que l’industrie continue d’être une source majeure de production économique pour la Chine (comme pour tous les pays “postindustriels”), même si le pays se “désindustrialise” dans le sens où une part plus faible de l’emploi global est impliquée dans l’industrie manufacturière. Il s’agit là d’un schéma général du développement capitaliste, qui se reproduit sans cesse à des époques et dans des lieux différents.
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