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Grève en Guadeloupe : l’accès à l’unique dépôt pétrolier est bloqué

Le secrétaire d’Etat Yves Jégo doit rencontrer les dirigeants de la société à laquelle appartient le dépôt et qui détient le monopole de l’approvisionnement en carburant sur l’île.
Au 18e jour de la grève générale, l’accès à l’unique dépôt pétrolier de la Guadeloupe, situé dans la zone industrielle de Jarry, à Baie-Mahault (est de Basse-Terre), a été bloqué vendredi 6 février au matin.[print_link]
Les écoles sont aussi restées fermées, et l’activité portuaire demeure interrompue: les syndicats du port et ceux des dockers ont déposé jeudi leur propre cahier de revendications.

Monopôle de la SARA

Le dépôt de la Société anonyme de la raffinerie des Antilles (SARA), dont le secrétaire d’Etat Yves Jégo doit rencontrer les dirigeants à 11h00 locales (16h00 à Paris), a été bloqué à partir de 07h00 par des manifestants.
Yves Jégo devait débattre des modalités d’une éventuelle baisse du prix des carburants, après celle de 30 centimes intervenue en décembre après trois jours de blocages et manifestations.
Le comité LKP, qui organise la grève depuis le 20 janvier, revendique une nouvelle baisse de 20 centimes.
La SARA, dont Total possède plus de 50 % du capital, exerce un monopole de fait pour l’approvisionnement des Antilles en carburant.
L’accès aux stations-services demeurait également bloqué depuis jeudi par des barricades. “Elles resteront fermées le temps qu’il faut” a déclaré vendredi un dirigeant du syndicat des pompistes.

“Des avancées”

A l’issue d’une première séance de négociations la veille, le secrétaire d’Etat s’est montré résolument optimiste en affirmant aux journalistes que “53 points” étaient résolus sur les 146 revendications du Lyiannaj kont pwofitasyon (LKP, Collectif contre l’exploitation outrancière), initiateur la grève générale. Yves Jégo a fait état “d’avancées notables” en précisant que “5 à 6 points importants” avaient été abordés jeudi.
Selon le cabinet de Yves Jégo, il s’est également préoccupé dans la journée de connaître l’évolution de la situation à la Martinique, affectée jeudi par une grève générale particulièrement suivie.
Le cabinet a annoncé que le secrétaire d’Etat a signé une charte avec les boulangers de Guadeloupe “qui se sont engagés à un gel à 80 centimes du prix de la baguette de 250 grammes jusqu’à la fin de l’année”.

Tensions entre les patrons et Yves Jégo

Par ailleurs, le patronat guadeloupéen a nettement durci le ton vendredi envers Yves Jégo, au lendemain de l’ouverture des négociations quadripartites LKP-patronat-collectivités territoriales-Etat.
Le président de l’Ude-Medef, Willy Angèle, a estimé que “la Guadeloupe ne doit pas devenir un territoire d’hyper-consommation” et affirmé que les patrons étaient “beaucoup plus intéressés que (le secrétaire d’Etat) au développement de notre pays”.
Les tensions entre Yves Jégo et les patrons semblent s’être exprimées lors de la première séance de négociations, selon le récit de plusieurs participants.
“Arrêtez votre théâtre, pensez aux entreprises” aurait lancé à Yves Jégo un dirigeant pourtant réputé modéré, avait-on rapporté à l’AFP.
Selon Willy Angèle, le Mouvement des entrepreneurs de Guadeloupe (MEG) “préconise l’ouverture de négociations salariales, dans les entreprises et les branches, sur la base de 2 % d’augmentation et la mise en place, dans les entreprises où c’est possible, d’une prime d’intéressement”.

“Pas un mot” de Sarkozy pour la Guadeloupe

Jeudi soir, lors de son interview télévisée, Nicolas Sarkozy n’a pas eu “un mot” pour la Guadeloupe, a déploré Victorin Lurel, député PS et président du conseil régional de Guadeloupe.
“Le président de la République n’a pas un mot pour la Guadeloupe”, a écrit l’élu socialiste dans un communiqué.
“Malgré des questions sur la crise, le pouvoir d’achat et les mouvements sociaux, ce silence du chef de l’Etat est tout simplement choquant et stupéfiant, impensable si un territoire hexagonal avait connu pareil blocage”, selon lui.
“Ce silence est également méprisant au moment où ce territoire de la République traverse une crise sociale de très grande ampleur, générée par la politique gouvernementale”, a commenté l’élu socialiste.

NOUVELOBS.COM | 06.02.2009 | 19:02

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