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Les précédentes émeutes en Guadeloupe (1952 et 1967)

Le “Massacre de la Saint-Valentin” (14 février 1952)

Le 14 février 1952 un mouvement d’ouvriers et de paysans de l’industrie sucrière est réprimé dans le sang, faisant 4 morts et 14 blessés chez les habitants de l’île. Commémoré tous les ans comme le “Massacre de la Saint-Valentin”, les grévistes ont affrontés les CRS dans la commune du Moule, siège de plusieurs usines de sucre et distilleries de rhum. La commune est également le seul port de la côte atlantique.

Le mouvement, mêlant planteurs et colons dans toute la Guadeloupe, avait commencé en novembre 1951 dans le nord de la Grande-Terre à la suite de l’échec des négociations entre les patrons “békés” et les salariés sur la fixation du prix d’achat de la canne à sucre et les salaires.
En janvier 1952, les fonctionnaires rejoignent le mouvement des ouvriers et des cultivateurs, réclament également une augmentation des salaires. Une grève générale affecte toutes les plantations et s’étend du Moule à Capesterre, Sainte-Rose et Anse Bertrand.
Le 11 février, les forces de l’ordre s’installent au Moule. L’intervention est préparée entre les CRS et les propriétaires d’usine. Le 14 février, les grévistes érigent un barrage à l’entrée du boulevard Rogé afin de barrer l’accès des charrettes chargées de canne à sucre à l’usine Gardel.
Les policiers tirent dans la foule désarmée, tuant quatre Guadeloupéens et blessant 14 autres. Parmi eux figures de simples passants ou des curieux, n’ayant aucun lien avec le mouvement social.
Tous les ans, les organisations syndicales de l’île organisent le 14 février des manifestations en mémoire des victimes. Une stèle est érigée devant le cimetière de la commune.

Les émeutes des 26 et 27 mai 1967

Le bilan de ces deux journées d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre n’est toujours pas connu précisément, variant entre 7 et 87 morts. Le secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, Yves Jégo s’est engagé à “faire la transparence” sur ces événements tragiques. Les ouvriers du bâtiment, se mettent en grève dès le début du mois, réclamant 2% d’augmentation et l’égalité dans les droits sociaux.
L’importance de la mobilisation et l’extrême tension sociale conduit le patronat à ouvrir des négociations le 26 mai à la Chambre de commerce (CCI) à Pointe-à-Pitre. L’inspection du travail, la délégation syndicale de l’UCGT et la délégation patronale.
Des manifestants se sont massés Place de la Victoire, devant la CCI, en soutien aux représentants syndicaux. Mais les négociations échouent et la foule composée de militants de la première organisation indépendantiste de l’île (GONG : Groupe d’organisation nationaliste de la Guadeloupe) se révolte. Les CRS chargent et tirent. L’une des premières victimes est Jacques Nestor, un militant du GONG, très populaire à Pointe-à-Pitre.
Le lendemain, des milliers de lycéens et étudiants descendent dans la rue afin de soutenir la lutte des ouvriers. De nouveau, les forces de l’ordre font usage de leur arme. Les affrontements s’étendent à toute la ville : voitures brulées, pillages. Le calme revient le 28 mai.
Des réquisitions et de nombreuses arrestations auront lieu, notamment parmi les militants du GONG. Ils seront condamnés et emprisonnés en métropole, pour atteinte à l’intégrité du territoire national.

Un dossier

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