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La faillite de General Motors plus rentable que son sauvetage

L’ex-numéro 1 mondial de l’automobile pourrait être mis en faillite dès le 1er juin, parce que les détenteurs d’obligation, très souvent des fonds spéculatifs gagneraient à cette solution !
Prends l’oseille et tire-toi! C’est la logique des fons obligataires américains!
Ceux qui ont osé dire que la crise est déjà derrière nous devront peut-être faire leur autocritique à genoux dès le 1er juin. Car l’événement annoncé, la mise en redressement judiciaire (chapter 11) de General Motors sera, s’il survient, non seulement la preuve de l’aggravation de la crise économique mais aussi que les pratiques qui avaient lieu avant la crise des subprimes persistent, voire embellissent.[print_link]
Explication : le gouvernement a fixé à la direction de General Motors, numéro 1 américain et il y a peu mondial de l’automobile, deux conditions pour que le groupe survive :

1.Il devait trouver un accord avec le syndicat des travailleurs de  l’automobile (UAW) pour réduire drastiquement la couverture sociale des travailleurs ainsi que celle des retraites de GM.
2.Et aussi  trouver un accord avec les créanciers, notamment les porteurs des 27 milliards de dollars d’obligations émises par GM.
En fait la direction a proposé un deal global à tout le monde, Etat, salariés et obligataires qui entreraient tous au capital, en échange des abandons de créances. L’Etat aurait 50% des actions, le fonds de pension des salariés 39% et les obligataires 10%, les ex-actionnaires 1%. Un deal assez courant en cas de faillite d’une entreprise : tous les créanciers deviennent actionnaires quand les actionnaires précédents sont lessivés. On appelle cela aussi un « coup d’accordéon ». Joli, non ?

Prends l’oseille et tire-toi !
Et bien, les obligataires ne veulent toujours pas en entendre parler. Pourquoi ? Parce qu’ils ont souscrit des assurances (des CDS) couvrant le défaut de paiement de GM. Mais pour  toucher l’assurance, il faut que GM soit en redressement judiciaire. Selon certaines estimations, les porteurs d’obligations auraient la certitude de ramasser 2,4 milliards de dollars en remboursement des sociétés d’assurance. Ce qui serait moins risqué, pour eux, que de prendre le risque de devenir actionnaire de GM, auquel cas, ils ne disposeraient plus d’assurance !
Prends l’oseille et tire-toi ! Voici comment l’innovation financière qui a provoqué la cris actuelled, travaille résolument à ce qu’elle perdure et s’approfondisse. Il ne manquerait plus que les CDS aient été émis par l’assureur AIG, qui survit sous perfusion de fonds publics, et la boucle serait bouclée. Rendez-vous le 1er juin, au plus tard…

Marianne.fr

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