Marseille: Deux profs “désobéisseurs” obtiennent gain de cause
Le tribunal administratif de Marseille a suspendu la mesure de retrait de salaire de deux enseignants “désobéisseurs”. Ils s’étaient vus retirer 32 jours de salaire pour “service non effectué”.
Deux enseignants du mouvement des “désobéisseurs” opposés aux réformes de l’Education nationale ont obtenu du tribunal administratif de Marseille la suspension d’une mesure de retrait de salaire pour service non effectué, a-t-on appris jeudi 13 août.
Enseignants à l’école des Convalescents dans le 1er arrondissement de Marseille, Erwan Redon et Christine Jousset s’étaient vus retirer 32 jours de salaire sur trois mois pour service non effectué.
Tous les deux ont participé au mouvement de “désobéissance” engagé cette année contre les réformes mises en place en primaire par l’ex-ministre de l’Education Xavier Darcos. Les nouveaux programmes et les deux heures d’aide personnalisée par semaine étaient particulièrement visés.
Pour ses opposants qui n’ont pas assuré cette aide, elle alourdit pour les élèves en difficulté des journées qui sont déjà parmi les plus longues d’Europe.
Une aide “aberrante pour les enfants
“En l’état de l’instruction, (…) les modalités des obligations de service que devait exécuter Erwan Redon n’ont pas été précisées”. Cela “est de nature à faire un doute sérieux quant à la légalité de la décision attaquée”, explique la décision du tribunal administratif qui reprend les mêmes arguments pour Christine Jousset et dont l’AFP a pu se procurer une copie.
En conséquence, le tribunal considère que l’exécution des décisions par lesquelles les deux enseignants se sont vus priver d’une partie de leur rémunération “est suspendue”.
Dans un communiqué, Erwan Redon se félicite de la décision du tribunal: c’est “une bonne nouvelle pour tous les enseignants qui d’une manière ou d’une autre ont désobéi à leur hiérarchie, parfois avec leur bienveillance, en n’appliquant pas la directive de l’aide personnalisée, aberrante pour les enfants et destructrice pour les emplois d’enseignants spécialisés du réseau d’aide (Rased)”.
Après ce verdict, de nouvelles démarches judiciaires pourraient être engagées si d’autres professeurs ont récemment été financièrement pénalisés pour ne pas avoir respecté les nouvelles directives de l’Education nationale.
(nouvelobs.com)14.08.2009
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